Serigne Momar Sokhna réclame 25 millions à l'industrie de métallurgie
Grand exportateur de ferraille, Serigne Momar Sokhna exige de Metalsen la restitution de 25 millions F CFA qu’il aurait versés sur le compte de cette usine. De plus, il l'accuse de causer le chômage des ferrailleurs sénégalais, tout en déplorant son impact environnemental.
"Le secteur de la ferraille a tendance à disparaître, si l’État ne fait rien pour arrêter l’usine Metalsen", selon des ferrailleurs sénégalais qui l’accusent de mettre les jeunes au chômage. En effet, cette industrie, implantée au Sénégal depuis 2023, troisième industrie de métallurgie, a pour mission de faciliter l’accès au métal pour les exportateurs.
Mais, d’après Serigne Momar Sokhna, "au lieu de remplir son engagement, elle met au chômage les exportateurs et contrôle seule le secteur".
Pour illustrer son propos, il a décrit une scène. Il s'agit du litige qui l'oppose à cette usine, suite à la "victoire" de Serigne Momar Sokhna dans leur conflit, ce qui l'obligeait à procéder à la vente, d'après ses explications. "Lorsque j’ai eu raison sur eux, Metalsen devait me vendre conformément à la réglementation en vigueur, car je suis détenteur d’une licence d’exportation. Mais à la place, la directrice commerciale, Yanping Zhang, en complicité avec mon concurrent direct sur l’exportation de ferraille, n’a pas voulu se conformer à la loi", a soutenu le président des exportateurs de ferraille.
Il explique que pour être éligible à l’achat au niveau de Metalsen, il faut verser de l’argent dans leur compte bancaire logé à la Banque islamique. "Sur ce, je suis allé avec mon partenaire verser la somme. C’est ensuite qu’ils m’ont fait savoir que je n’aurai ni la ferraille ni l’argent. Pire, ils ont informé une femme avec laquelle j’ai un contentieux au tribunal du commerce que je disposais de l’argent sur leur compte et cette dernière a commis un huissier de justice pour constater cela", dit-il.
Serigne Momar Sokhna explique avoir contacté, le 8 juillet, la direction de l’usine pour réclamer ses fonds et qu’à sa grande surprise, celle-ci lui a fait savoir que c’était impossible.
Ainsi, il interpelle le directeur du Commerce, le chef de la Division du commerce, le ministre ainsi que le procureur et le ministre de la Justice.
"Le 10 juillet, Yanping Zhang, directrice commerciale, et Paul Sène, courtier de Metalsen, m’ont appelé pour me confirmer que je ne recevrai pas l’argent versé par mon partenaire Habib Hassan", a-t-il déploré.
Selon lui, deux jours plus tard, le 12 juillet, il a reçu une assignation d’un huissier confirmant leurs dires. Ceci étant, il appelle l’État du Sénégal à auditer le fonctionnement de l’usine, car "depuis son installation à Thiès en tant que troisième industrie de métallurgie au Sénégal, Metalsen ne cesse de torpiller le droit des exportateurs, moi Serigne Momar Sokhna en premier".
Il invite l’Ofnac et les ministères concernés à s’enquérir du mode opératoire de l’usine Metalsen concernant la ferraille, surtout la fonte. "Nous sommes au courant des raisons qui ont poussé le directeur général à quitter le pays et si ce problème n’est pas résolu dans les jours à venir, je ferai des révélations", a prévenu Serigne Momar Sokhna, qui dit être prêt à affronter toutes les "combines" contre lui.
"Nous sommes des Sénégalais et nous n’accepterons jamais qu’un étranger ait plus de droits que nous dans ce pays, surtout des Chinois", a soutenu Serigne Momar Sokhna. "Et ces Chinois sont en train de détruire le secteur de la ferraille et l’État doit vérifier les conditions d’implantation de Metalsen. J’informe qu’il y a des courtiers qui se cachent derrière mes concurrents pour me nuire, mais cela ne passera pas", a-t-il poursuivi. Il demande à Metalsen de restituer à son partenaire Habib Hassan "les 25 millions F CFA qu’il avait versés pour mon compte dans leur compte commercial logé à la Banque islamique".
Il interpelle aussi le chef de l'État sur le site d'implantation de l'usine, car, à ses yeux, son impact environnemental ne permet pas une cohabitation harmonieuse avec les populations. Selon lui, il faut soit déménager l'usine, soit reloger les populations ailleurs.
BABACAR SY SEYE