L’étau se desserre autour de Bazoum
Quatre anciens ministres du président renversé Mohamed Bazoum ont été libérés lundi, ont annoncé leurs proches. Il s'agit de Hama Adamou Souley, ancien ministre de l'Intérieur, Ahmat Djidoud, ancien ministre des Finances, Rabiou Abdou, ancien ministre du Plan, et Yacouba Ibrahim, ancien ministre de l'Énergie.
"Je vous confirme la libération ce jour de trois de nos camarades et anciens ministres Hama Adamou Souley, Ahmat Djidoud et Rabiou Abdou," a déclaré Moussa Harouna, membre du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarraya), l'ancien parti au pouvoir, à l'agence de presse Anadolu.
Youssouf Babary, membre du Mouvement patriotique nigérien (MPN Kiishin Kassa), a également confirmé la libération de Yacouba Ibrahim sur sa page Facebook : "Yacouba Ibrahim est libre. Gloire soit au Seigneur."
Ces libérations interviennent après des périodes de détention difficiles. Hama Adamou Souley, Ahmat Djidoud et Rabiou Abdou ont été arrêtés dès les premières heures du coup d'État du 26 juillet 2023 contre le président Mohamed Bazoum. Après quelques jours passés dans les locaux de la gendarmerie, ils ont été transférés dans différentes prisons situées à plusieurs dizaines de kilomètres de la capitale. Quant à Yacouba Ibrahim, absent du pays au moment du coup d'État, il a été arrêté le 4 janvier dernier dès son arrivée à l'aéroport de Niamey. Il a également passé quelques jours dans les locaux de la gendarmerie avant d'être transféré à la prison civile de Ouallam, située à une centaine de kilomètres de Niamey.
Aucune déclaration officielle n'a été enregistrée à propos de la libération des quatre anciens ministres jusqu'à lundi à 21 h GMT. Cependant, plusieurs autres cadres de l'ancien régime restent en détention, notamment Foumakoye Gado, haut représentant du président Mohamed Bazoum, Sani Issoufou Mahamadou, ancien ministre du Pétrole et fils de l'ancien président Mahamadou Issoufou, et Kalla Moutari, un des ténors de l'ancien parti au pouvoir.
Mohamed Bazoum lui-même est toujours en résidence surveillée au palais présidentiel, en compagnie de son épouse Hadiza Bazoum. Son fils a également été libéré récemment, ce qui constitue un soulagement pour sa famille.
Selon Hadj Malem Oumarou, ancien conseiller du président Bazoum, cette libération est un signe de bonne volonté. "Cela montre que le président Tiani a de bonnes intentions pour un retour à l'ordre normal ou à l'ordre constitutionnel. Ce n'est pas quelqu'un qui veut s'accrocher au pouvoir. C'est un signal fort pour ceux qui ambitionnent de diriger le pays et de voir comment traiter avec les Occidentaux et particulièrement avec la France", a-t-il déclaré.
Pour sa part, le journaliste Seddiek Abba a annoncé dans une interview que des discussions sont en cours pour libérer l'ancien président et l'exiler. "Son cas est une patate chaude entre les mains des militaires qui veulent se débarrasser de lui, car son incarcération peut se retourner contre eux", a-t-il expliqué.
Quant à la libération de Bazoum, Oumarou reste prudent et ne veut pas être prolixe, mais il ne doute pas de la bonne foi du régime qui pourrait prendre une mesure allant dans ce sens.
La libération de ces anciens ministres pourrait être perçue comme un geste symbolique de réconciliation et un pas vers la normalisation de la situation politique au Niger. Reste à voir si d'autres mesures suivront pour favoriser un retour à la stabilité et à la démocratie dans le pays.