Des Libano-Sénégalais parmi les victimes
Hier, lundi 23 septembre, la ville libanaise de Béziers a été touchée par des frappes israéliennes. En effet, au cours de ses bombardements, une maison familiale a été détruite, causant la mort de quatre personnes. La maison, située en dehors des zones de combat direct, n'avait aucun lien avec le Hezbollah, comme le témoigne la famille à Dakar contactée par ‘’EnQuête’’.
Une famille endeuillée libanaise, résidant au Sénégal, est dévastée par cette perte tragique. ‘’Nous n'avons aucun lien direct avec le Hezbollah et pourtant, notre maison a été ciblée. C’est incompréhensible’’, déplore l’un des fils joint par ‘’EnQuête’’ et qui a préféré ne pas dévoiler son identité. Selon la famille sénégalaise d’origine libanaise, les faits se sont déroulés aux alentours de 11 heures, hier lundi 23 septembre. La maison, qui a fini en décombres après les bombardements, abritait quatre personnes. ‘’J'ai perdu ma grand-mère, mes deux oncles et la nièce de ma grand-mère’’, témoigne le petit-fils direct des victimes. Il indique également que la nouvelle a été apprise plusieurs heures après l'attaque et jusqu'à présent, les corps n'ont pas tous été retrouvés.
À côté de lui, sa sœur est intervenue : ‘’Ma grand-mère avait plus de 85 ans et mes oncles plus de 60 ans. Ils n’étaient pas des personnes dangereuses’’, dit-elle encore sous le choc.
En outre, ils étaient de simples citoyens libanais et n’avaient aucun lien avec le Hezbollah ou toute autre organisation armée. ‘’C'était une simple aide-soignante. Le bombardement a touché des civils innocents et c'est ça qui est le plus difficile à accepter’’.
Par ailleurs, ce témoignage de la famille illustre la violence des bombardements qui, selon Israël, visent des infrastructures militaires, mais qui, en réalité, détruisent aussi des foyers civils. ‘’Ce n'est pas un dommage collatéral. La maison a été directement bombardée, sans raison apparente. Il n’y avait pas un missile à côté, notre maison a été ciblée et bombardée. Ce n'est pas un centre militaire et aucun membre de notre famille n'a de lien avec une quelconque organisation armée’’, insiste-t-elle.
Outre les maisons civiles, plusieurs infrastructures médicales ont également été ciblées, rendant la situation encore plus critique pour les blessés. L'hôpital italien appelé Hôpital du Sud, situé sur la route de Saïda, essentiel pour acheminer les blessés du Liban vers Beyrouth, a été bombardé. Cette route, qui sert de lien vital entre le nord et le sud du pays, est devenue impraticable en raison des frappes qui continuent. ‘’Israël bombarde au hasard et les personnes qui sont touchées sont des civils’’, ajoute un autre membre de la famille.
Selon lui, Israël prétend cibler les sites stratégiques du Hezbollah, mais en réalité, ce sont les civils qui paient le prix le plus lourd. Il revient sur les faits : ‘’À 8 h, ils ont piraté la radio libanaise pour avertir la population et leur demander de fuir. Sauf que les civils ont tenté de fuir, mais ils les ont bombardés pendant en pleine route’’, relate-t-il.
Ils ont également souligné que plusieurs familles sont actuellement endeuillées, car les bombardements sont incessants.
Malgré l'urgence de la situation, il semble que peu de mesures concrètes aient été mises en place pour évacuer les civils. Entre les frappes incessantes et la destruction des routes principales, toute forme d'évacuation est extrêmement difficile.
THECIA P. NYOMBA EKOMIE