Publié le 9 Oct 2024 - 15:36
MENACES DE MORT ET INJURES NON PUBLIQUES

Les frères Ba soldent leurs comptes à la barre

 

Même s’il n’a pas écopé d’une peine d’emprisonnement, Mansour Ba a été mis en garde par la juge du tribunal des flagrants délits de Dakar. Celle-ci lui a sommé de respecter son grand frère et d’éviter de l’injurier. Poursuivi pour menaces de mort et injures non publiques, il a été relaxé au bénéfice du doute. Il voulait, par tous les moyens, occuper l’internat que son grand frère gère à la demande de leur vieux père.

 

Leur père d’un âge avancé, Mansour Ba et son frère Omar Ba ne cessent de se disputer. Mansour, qui vient fraîchement du Fouta, souhaite partager l’internat que leur père dirigeait avec son grand frère. Toutefois, celui-ci lui a opposé un niet catégorique.

En effet, il ne supporte pas la façon de procéder de son petit frère, qui a fait venir des enfants du Fouta pour les faire mendier. Pis, il se plaint du fait que les enfants dorment dans le couloir, à même le sol. À chaque fois que Mansour est rappelé à l’ordre, il prétend que l’internat appartient à son père. Mais il n’ignore pas que c’est son grand frère qui a construit les locaux et que la gestion de l’internat lui a été confiée par leur père.

Fougueux, Mansour, au-delà des injures, profère des menaces de mort à son frère. Celui-ci, las de supporter l’impolitesse de son frère, s’est plaint à la justice, après avoir vainement tenté de le raisonner. L’affaire a été évoquée hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.

Poursuivi pour injures non publiques et menaces de mort, Mansour Ba, 34 ans, a contesté les faits. ‘’L’internat ne lui appartient pas. De plus, je ne l’ai jamais insulté. D’ailleurs, je ne lui adresse même pas la parole’’, s’est-il défendu.

Cela a été nié par son frère et les témoins. Selon Omar Ba, il ne peut pas répéter les injures salaces que lui proférait son petit frère. Il s’en est uniquement tenu aux menaces de mort. S’agissant de l’internat, il déclare que depuis que leur père est parti à la retraite, c’est lui qui enseigne le Coran aux enfants. D’ailleurs, dit-il, il a par la suite obtenu l’autorisation du comité de gestion de la mosquée pour construire l’internat. ‘’De plus, moi, je ne fais pas mendier ces pauvres enfants’’, a-t-il ajouté.

Pour sa part, Ahmed Tidiane Ba a confirmé les dires d’Omar, en ce qui concerne l’autorisation de construire. Selon lui, l’enseignement des enfants est confié à Omar. D’ailleurs, a-t-il dit, le comité de gestion l’a autorisé à élargir l’internat pour un meilleur confort des apprenants. Par ailleurs, il soutient n’avoir jamais été témoin des injures et menaces de Mansour à l’encontre d’Omar.

Prenant la parole pour ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile a sollicité la requalification des faits en violences et voies de fait. En ce qui concerne les intérêts civils, il n’a rien réclamé.
À la suite du parquet qui a requis l’application de la loi, l’avocat de la défense a sollicité la relaxe pure et simple de son client.

Finalement, après en avoir délibéré, Omar Ba n’a pas eu gain de cause. En effet, le tribunal a relaxé Mansour Ba au bénéfice du doute.

Toutefois, la juge lui a clairement ordonné de changer de comportement. Si réellement il s’en prend à son frère, il devra revenir à la barre.

MAGUETTE NDAO

Section: