ADHA presse l’État de décanter la situation
L’Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA) a adressé une correspondance au Premier ministre Ousmane Sonko afin qu'il se penche sur la situation des compatriotes sénégalais expulsés d’Algérie et bloqués au Niger. Cette tragédie humaine avait déjà été dénoncée par l'organisation, lors de la Journée internationale des migrants ainsi que dans son communiqué du 11 décembre 2024.
L’ADHA fustige l'inertie du gouvernement Sonko face à la situation de la quarantaine de Sénégalais bloqués dans le camp d’Assamaka. L’organisation souligne que “seulement douze d’entre eux ont reçu leurs laissez-passer et sont en cours de transfert vers le camp d’Arlit. Cependant, la majorité reste livrée à elle-même dans des conditions d’une précarité intolérable”.
La missive de l’Adha évoque des détails alarmants, notamment qu’“une femme accompagnée de ses deux jeunes enfants se trouve parmi ces Sénégalais, tous plongés dans une détresse extrême. Cette mère de famille, particulièrement vulnérable, est confrontée à l’insécurité, à l’absence de soins médicaux et à des conditions de vie insupportables dans le camp d’Assamaka, situé au nord-ouest du Niger, à une dizaine de kilomètres de la frontière algérienne”.
L’Adha insiste sur la nécessité d'organiser une urgence humanitaire qui ne peut plus attendre. “Monsieur le Premier ministre, il est impératif de reconnaître que ces Sénégalais ne sont pas de simples chiffres. Ils incarnent des vies humaines, des familles détruites par les aléas de la migration, des êtres dont la dignité et les droits fondamentaux doivent être protégés”.
La missive souligne également le cas particulier de cette mère et de ses deux enfants, vulnérables et en grand danger, illustrant la nécessité d’une intervention immédiate. Leur sort symbolise la crise humanitaire en cours et met en lumière les limites des politiques migratoires actuelles.
En conclusion, cette organisation de la société civile affirme que l'État sénégalais doit être aux premiers rangs pour apporter assistance aux ressortissants en détresse. “Il est inadmissible qu’Adha, une organisation disposant de ressources modestes, ait pu recueillir des informations de terrain et porter assistance, alors que l’appareil d’État, avec ses moyens considérables, reste en retrait face à cette tragédie”.
S'adressant une dernière fois au chef du gouvernement, Adama Mbengue et ses collègues soutiennent : “Monsieur le Premier ministre, cette crise met en évidence la nécessité d’un changement profond dans la gestion des questions migratoires. Les approches actuelles, souvent réactives et ponctuelles, doivent être remplacées par une stratégie proactive, humaine et durable, capable d’assurer la dignité et la sécurité de tous nos citoyens, y compris les plus vulnérables.”
Mamadou Diop