Publié le 11 Jul 2025 - 17:39
TENSIONS POLITIQUES  

L’APR fustige la dérive « autoritaire » du régime et appelle à la mobilisation

 

Le Secrétariat exécutif national (SEN) de l’Alliance pour la République (APR) s’est réuni hier pour passer en revue l’actualité nationale et internationale. Dans un communiqué rendu public à l’issue de la rencontre, le parti de l’ancien président Macky Sall a exprimé de vives préoccupations face à ce qu’il qualifie de « dérives liberticides » du régime en place, tout en lançant un appel à la mobilisation des forces vives pour préserver les acquis démocratiques du pays.

L’un des principaux points abordés par le SEN concerne la récente mise en demeure adressée par le CNRA au Groupe Futurs Médias (TFM), avec menace de suspension des programmes. Le parti dénonce « une instrumentalisation politique » de l’organe de régulation, qui, selon lui, « trahit son rôle de promotion de la liberté de la presse et de la pluralité des opinions dans une démocratie majeure ».

Le SEN juge cette posture d’autant plus choquante que le CNRA serait resté silencieux face aux « brutalités et menaces » subies par les professionnels des médias ces derniers mois. L’APR exprime également son indignation face aux convocations de plusieurs journalistes, dont Madiambal Diagne et Badara Gadiaga, estimant qu’elles témoignent d’une volonté d’étouffer les voix indépendantes et critiques.

À propos du cas Gadiaga, le SEN dénonce une « injustice flagrante », soulignant que le chroniqueur a été placé en garde à vue alors qu’il aurait été agressé verbalement par un membre de Pastef, laissé libre après audition. Le parti exige la libération immédiate et sans condition de Badara Gadiaga.

Sur le plan judiciaire, le SEN revient sur la condamnation pour diffamation d’Ousmane Sonko par la Cour suprême, y voyant une « indignité manifeste » qui, selon lui, disqualifie l’actuel Premier ministre de ses fonctions. Le parti exige ainsi la démission immédiate de M. Sonko, tout en réitérant son soutien à l’institution judiciaire et à la magistrature, « piliers de notre État de droit ».

Le communiqué dénonce en outre la « prise d’otage » de plusieurs responsables de l’APR, notamment Farba Ngom, Mansour Faye, Lat Diop, Moustapha Diop et Abdoulaye Ndiaye, ainsi que le placement sous bracelet électronique d’Ismaïla Madior Fall et d’Aïssatou Sophie Gladima, et le contrôle judiciaire de Salimata Diop. Le SEN exige également la libération de plusieurs figures politiques et d’opinion, parmi lesquelles Moustapha Diakhaté, Abdou Nguer, Bachir Fofana, Assane Diouf, Djiby Ndiaye NFFA, Jérôme Bandiaky et l’homme d’affaires Tahirou Sarr. Le parti estime que tous sont victimes d’un régime qu’il qualifie d’« autoritaire et incompétent ».

Face à ce tableau jugé préoccupant, l’APR lance un appel à la mobilisation des forces vives du Sénégal et de la diaspora pour faire face à ce qu’il qualifie de « manœuvres dictatoriales ». Il appelle également le gouvernement à ouvrir un dialogue avec les partenaires sociaux, en particulier dans les secteurs de la Justice, de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Santé, afin de restaurer un climat social serein.

Sur le plan international, le SEN salue la mobilisation de Macky Sall à Nairobi dans le cadre de ses fonctions de président du Centre mondial pour l’adaptation, soulignant son engagement pour la cause climatique et en faveur du continent africain.

 

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