Publié le 11 Sep 2025 - 08:55

L’initiative AgroEco2050

 

C’est dans ce cadre que l’initiative AgroEco2050 s’est inscrite pour aider le gouvernement du Sénégal à co-construire et quantifier des visions contrastées de l’agriculture sénégalaise à l’horizon 2050. ‘’AgroEco2050-Sénégal est une prospective participative qui cherche à préciser les défis de l'agriculture sénégalaise à l'horizon 2050 en combinant les savoirs d'un groupe d'experts et un modèle biophysique et économique, Agribiom’’ ont expliqué Rémi Prudhomme, Marc Piraux et Bruno Dorin du Cirad, auteurs du rapport.

Cette initiative AgroEco2050-Sénégal a permis de regrouper une vingtaine d’experts de divers horizons et aux intérêts variés : des représentants des agriculteurs, des chercheurs, des experts de ministères sectoriels de l’Agriculture et de l’Environnement, des représentants d’entreprises privées, des ONG et d’agences gouvernementales. Elle cherche à mettre en regard, à quantifier et à faire discuter deux visions contrastées d’évolution possible de l’agriculture et de l’alimentation sénégalaises, à savoir le modèle industriel et le modèle agroécologique. L’exercice interroge et interconnecte plus particulièrement trois dimensions clés – l’emploi, les usages des sols et le PIB – pour vérifier la cohérence de chaque scénario et discuter de leurs implications politiques.

Dans un contexte de doublement de la population à l'horizon 2050, une intensification, qu'elle soit écologique ou conventionnelle, est nécessaire pour assurer un taux de couverture des besoins alimentaires satisfaisant. ‘La principale différence entre ces scénarios est la mobilisation, dans le scénario agroécologique, d'une plus grande force de travail, des processus écologiques permettant de réduire les intrants industriels et de plus de terres en restaurant notamment des terres dégradées’’, précise Cheikh Sadibou Fall, chercheur à l’Isra et co-auteur du rapport.

Le scénario agro-industriel mobilise plus d'intrants industriels, permettant d'atteindre des rendements plus importants. Combiné à une augmentation des surfaces par agriculteur, ces augmentations de rendement bénéficient, par contre, à moins d'agriculteurs.

Dans les deux scénarios, le revenu des agriculteurs augmente, ce qui est une condition nécessaire pour avoir une agriculture viable et attractive pour les jeunes. Cette prospective a également permis de déceler un manque de connaissances nécessaires à la réalisation des visions AE et AI. ‘’Dans l’immédiat, ces travaux informeront l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale pour l’agroécologie et l’agriculture biologique au Sénégal, initiée par le gouvernement du Sénégal avec la participation des acteurs’’, déclare dans le document Anne-Sophie Poisot du Bureau de l’innovation de la FAO.

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