Publié le 23 Oct 2013 - 22:40
ÉDUCATION

La qualité de l'enseignement en baisse, estiment 31% de Sénégalais sondés

 

 

La perception des Sénégalais sondés est sans appel : il y a une baisse de la qualité de l’enseignement. C'est le résultat d'une étude de perception des Sénégalais sur la gouvernance de l'éducation, présenté mardi à Dakar par le Réseau des chercheurs africains indépendants et non partisans basé en Afrique (Afrobaromètre). L'enquête pointe en outre un absentéisme des enseignants, une tendance à la surcharge des salles de classes, un coût élevé de la scolarisation. Mais elle relève une amélioration de la qualité des infrastructures.

Menée en partenariat avec la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep), l'enquête de l’équipe d’Afrobaromètre Sénégal faite durant le mois de février dernier, montrent que la proportion des Sénégalais estimant que la qualité de l’enseignement est en baisse passe de 26% en 2005 à 31% en 2013.

De l'avis du coordonnateur d’Afrobaromètre Sénégal, Baba Ly Sall, la question la plus récurrente des populations interrogées est surtout la qualité de l’enseignement livrée et l’absentéisme des enseignants. ''Ce qui a été révélé lors de l’enquête est que la qualité de l’enseignement pose problème, le contenu n’est pas toujours en adéquation avec le besoin du milieu'', dit-il. En outre, note le document, 33% des sondés pensent que les syndicats ne se soucient pas de l’amélioration de l’éducation, alors que 25% avancent que l’État ne veut pas satisfaire les revendications des syndicats même si elles sont légitimes. D'ailleurs, souligne M. Sall, les parents d’élèves s’inquiètent le plus souvent du comportement des enseignants qui ne seraient pas souvent en salle de classes. De manière globale, il signale que la part de responsabilité est partagée entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement, selon les résultats de l’étude.

''Cette décision de mener cette enquête est partie d’un constat des grèves récurrentes, de la crise qui secoue le système éducatif de manière générale'', ont expliqué les responsables de l'étude.

Selon le vice-président de la Cosydep, le professeur Boubacar Diop dit Bouba, l’Etat doit mettre en place un fonds national de l’éducation sollicité depuis les années 80. Pour y arriver, il suggère qu’un dialogue social soit instauré entre les différents acteurs, d’organiser des rencontres régulièrement avec les comités de gestion.

Pour le ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec organisations, Mansour Sy, le point de vue des administrateurs doit être pris en compte afin qu’il y ait une gouvernance de l'éducation digne de ce nom. Il promet que le gouvernement donnera suite aux résultats définitifs de l’étude.

Cinquième sur le round des séries d’enquête, 1 200 adultes sénégalais ont été interrogés cette fois-ci.

Aïda DIENE

 

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