L’énergie, la clé de voûte
Si le Sénégal veut atteindre l’émergence en 2035, il doit régler définitivement la question de l’énergie. C’est ce qui est ressorti, vendredi dernier, du dîner-débat organisé par l’Association sénégalaise des anciens élèves et auditeurs de l’ENA de France (ASENA).
L’énergie est le moteur de la croissance et de l’émergence. C’est la conviction du Directeur de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé qui était l’invité, vendredi dernier, du dîner-débat de l’Association sénégalaise des anciens élèves et auditeurs de l’ENA de France (ASENA) sur le thème : ‘’Énergie, clé de l’émergence’’. De manière unanime, on s’accorde à dire que l’atteinte de l’émergence, à l’orée 2035, telle que fixée par le Plan Sénégal émergent (Pse), passe nécessairement par le règlement de la question de l’accès et de la disponibilité de l’énergie surtout pour les entreprises. Selon le Directeur de la Senelec, la double contrainte de l’accès et du coût de l’énergie reste la problématique majeure des entreprises. Toutefois, cette question, dit-il, est en phase d’être réglée avec les plans en cours dans le secteur.
En effet, explique l’ancien directeur général des Douanes, entre 1960 et 2012, le Sénégal avait une capacité installée de 573 mégawatts. Ensuite, de 2012 à 2016, une puissance installée de 273 mégawatts y a été ajoutée dont 40 mégawatts d’énergies propres grâce aux deux centrales solaires de Bokhol et de Malicounda. Le parc haute tension, informe-t-il, est de 529 km, actuellement. Il sera doublé, d’ici 2018. Toujours, selon le secrétaire général de la Senelec, lors de son intervention, l’entreprise a aujourd’hui réglé son problème de production. Ce qui fait qu’il n’y a plus de gap à ce niveau. Donc, s’il y a coupure, renseigne Abdoulaye Dia, c’est lié à des pannes de réseau. Toutefois, renchérit M. Dia, malgré ces bons résultats engrangés en quelques années, ‘’nous devons rester modestes, parce qu’il reste beaucoup de choses à faire’’.
Des communes sans électricité
Un avis partagé par Mbaye Dione, maire de Ngoundiane (Thiès). L’édile, membre de l’Alliance des forces du progrès (Afp), souligne que la nouvelle direction générale de la Senelec dirigée par Mouhamadou Makhtar Cissé a ‘’beaucoup de mérite pour avoir réussi à régler le problème de la production’’. Tout le monde se rappelle les émeutes de l’électricité en 2011. Cependant, si la question de la fourniture est réglée, il reste, selon le membre de l’Association des maires du Sénégal (AMS), une autre beaucoup plus ‘’pressante’’ qui est l’accès. D’après l’édile de Ngoundiane, des efforts doivent être faits à ce niveau, surtout en milieu rural où il y a toujours des communes qui, jusqu’à présent, n’ont aucune ligne électrique. Pour lui, le monde rural a droit à l’accès à l’électricité. L’accès à l’électricité est une ‘’question de justice sociale’’ que le gouvernement veut régler, à travers le plan universel d’accès à l’électricité, a répondu le directeur général de la Senelec.
ALIOU NGAMBY NDIAYE