On est loin du compte
Le Conseil national du patronat et l'Union nationale des chambres de métiers ont paraphé une convention de partenariat, ce jeudi. Cet acte vise à dynamiser le secteur de l'artisanat qui peine à capter la manne financière issue de la commande publique.
Les signatures mutuelles et la poignée de main symbolique ont acté la convention de partenariat entre le Conseil national du patronat (CNP) et l'Union nationale des chambres de métiers (UNCM). Cette collaboration "historique" s'inscrit dans une logique de booster tout d'abord la création d'emplois dans le secteur de l'artisanat.
Ainsi, le directeur général de l'UNCM, en plus d'avoir salué l'implication du patronat, a magnifié une telle initiative. "Le Conseil national du patronat, à travers son président Baidy Agne, est l'un des premiers défenseurs de l'artisanat sénégalais. Monsieur Agne a toujours plaidé pour de meilleures conditions d'existence du monde artisanal, car si ce secteur se porte bien, c'est toute l'économie nationale qui pourra en bénéficier. Tout ça pour vous dire que la signature de ce partenariat n'est pas une surprise et nous l'accueillons avec beaucoup d'enthousiasme. Nous restons convaincus que s'il est appliqué à la lettre, les résultats seront aussitôt visibles", a soutenu le directeur général de l'UNCM, Insa Dièye.
"Cette signature, poursuit-il, c'est un peu comme la partie visible de l'iceberg. Car en amont, cela a été un travail de longue haleine entre les deux parties. Maintenant, il faut surtout veiller à l'application de ce présent accord. Nous avons là une belle occasion de faire du consommer local plus qu'un simple slogan".
C’est pourquoi, les artisans sont conviés à jouer pleinement leur partition, en apprenant notamment à "soumissionner correctement", afin de capter ou bien prétendre plus sérieusement aux "15 % de la commande publique".
Car, selon le DG de l'UNCM, ce n'est pas toujours une question de moyens, parfois c'est un problème de "background, de quelques petites astuces qui font la différence".
"En outre, il faudrait penser à mettre en place un mécanisme d'évaluation, afin de savoir où nous en sommes avec les 15 %. Pour l'heure, le constat est que nous sommes loin de ce quota. Ce thermomètre permettra également de connaître les changements nécessaires pour nous approcher davantage de ce pourcentage qui constituerait sans doute une manne financière non négligeable pour le secteur de l'artisanat".
"La présente convention devra permettre de conjuguer nos efforts et travailler en parfaite symbiose, afin de relever ensemble les défis liés à la création d'emplois et à l'insertion des jeunes artisans en milieu professionnel. Elle va aussi inaugurer la mise en place d'un écosystème propice au développement de l'artisanat et de l'entrepreneuriat. Sans oublier la labellisation des compétences professionnelles des jeunes du secteur", a déclaré, pour sa part, le président du CNP Baidy Agne.
Selon lui, la convention va entraîner l'accès pour les jeunes artisans aux "chaînes d'approvisionnement des biens et services des entreprises et à la commande publique". Le développement du "Made in Sénégal" sur le marché national et à l'international et le renforcement de l'intégration du secteur productif national seront bien pris en compte.
Mamadou Diop