Publié le 24 Jul 2023 - 23:11
1ERE CÉRÉMONIE DE GRADUATION DE L’UNIVERSITÉ NUMÉRIQUE CHEIKH HAMIDOU KANE

741 étudiants reçoivent leurs parchemins

 

Alors que les opinions publiques semblent de plus en plus nager à contre-courant, les échanges commerciaux et économiques entre la France et les pays de l’UEMOA évoluent en sens inverse. Dans le classement par pays, le Sénégal traine un des déficits les plus importants, tandis que le Niger reste le seul pays qui connait une balance commerciale excédentaire, au moment où la Côte d’Ivoire demeure le premier client de la France, aussi bien pour les importations que pour les exportations.

 

Ce sont les tout derniers chiffres publiés par le Trésor public français, en ce qui concerne les relations entre la France et les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Globalement, les exportations françaises vers les pays de la zone ont progressé de 6,8 % à 3,7 milliards d’euros, lit-on dans un article daté du 18 juillet.

 Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Côte d’Ivoire et le Sénégal demeurent les locomotives de ces échanges entre la France et la sous-région. Lesquels contribuent grandement à l’excédent de la balance commerciale française en Afrique.

En effet, d’après les statistiques, 2/3 des exportations françaises en direction de la zone sont à destination des deux pays. ‘’La Côte d’Ivoire demeure le 1er client de la France en UEMOA (2e en Afrique subsaharienne), devant le Sénégal, tandis que les produits des industries agroalimentaires et pharmaceutiques demeurent notre premier poste de ventes à destination de l'Union’’, informe le document.

D’après les douanes françaises, les exportations de la France vers les pays de l’UEMOA se chiffrent à 3,7 milliards d’euros en 2022, en hausse de 6,8 % par rapport à 2021. ‘’Cela correspond à respectivement 74 % et 34 % de nos exportations vers la CEDEAO (5 milliards d’euros) et l’Afrique subsaharienne (10,8 milliards d’euros). La sous-région abrite deux des trois premiers clients de la France en Afrique subsaharienne, à savoir la Côte d’Ivoire (1,4 milliard d’euros, 2e) et le Sénégal (968 millions d’euros, 3e), l’Afrique du Sud demeurant le 1er client (1,8 milliard d’euros)’’, indique la source. Qui précise : ‘’A titre de comparaison, nos ventes vers l’UEMOA sont largement supérieures à nos exportations vers les pays de la Cemac (1,6 milliard d’euros), mais restent toutefois très loin du niveau des exportations françaises vers l’Afrique du Nord (17,3 milliards d’euros).’’

Si la Côte d’Ivoire est la première destination des produits français vers l’Union économique et monétaire ouest-africaine, le Sénégal représente le pays où la balance commerciale de la France est des plus excédentaires et où les plus fortes progressions ont été enregistrées. En 2022, montrent les chiffres, la progression des ventes françaises en Côte d’Ivoire a été assez modeste, pour s’établir à 1,425 milliard d’euros, contre une hausse assez importante des achats. Pendant ce temps, les ventes envers le Sénégal montaient en flèche avec une croissance de près de 18 %, soit 146 millions d’euros, pour un montant global des ventes estimé à 968 millions d’euros. ‘’S'agissant de la répartition, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont réceptionné respectivement 38 % et 26 % des ventes françaises à l’UEMOA. Suivent le Burkina Faso (10 %), le Mali (10 %) et le Bénin (6,5 %)…’’

La Côte d’Ivoire et le Sénégal, les deux locomotives

Dans ces deux avant-derniers pays (le Burkina et le Mali) en proie à de fortes remises en cause des relations bilatérales avec la France, les échanges commerciaux ont, bon an mal an, tenté de résister. Ainsi, pour le Burkina Faso, il y a même été enregistré une progression assez importante des achats de produits made in France. Le Trésor français constate, en effet, une ‘’trajectoire dynamique’’, avec une croissance de +20,4 % portant ainsi les échanges à 368 millions d’euros, soit le 3e client au sein de l'Union, au moment où le Mali devient le seul pays où la France est confrontée à un net recul de ses exportations (-10,8 %). Ce qui n’empêche pas le pays d’Assimi Goita de rester le 4e marché de la France dans l’espace UEMOA, avec des achats de l’ordre de 367 millions d’euros, malgré les difficultés.

Dans tous les autres pays de l’UEMOA, la France est en nette progression de ses ventes.

Les principaux produits exportés par la France vers l’UEMOA sont les produits des industries agroalimentaires (18,8 %), les préparations pharmaceutiques (13,4 %) et les machines industrielles et agricoles (12,8 %). 

Selon les statistiques, les ventes de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l'aquaculture ont enregistré la plus importante progression en nominal (+48 %, soit 130,4 millions d’euros, pour un montant total estimé à 402,4 millions d’euros). Elles sont tirées par les exportations à destination du Sénégal (+50,4 millions d’euros) et du Burkina Faso (+38 millions d’euros). A contrario, les ventes de matériel de transport ont enregistré le plus important repli (-37,6 %, soit -78 millions d’euros, pour s’établir à 130 millions d’euros), fait-on remarquer.

Avec les pays de l’UEMOA, la France a une balance commerciale nettement excédentaire. Pendant que les ventes françaises sont évaluées à 3,7 milliards d’euros, les importations sont estimées à 1,4 milliard, soit un excédent de plus de 2 milliards d’euros. Alors que 74 % des exportations françaises vers la CEDEAO et 34 % de ses exportations vers l’Afrique subsaharienne sont à destination du marché UEMOA, seuls 8,8 % des flux en valeur en provenance de l’Afrique subsaharienne proviennent de l’UEMOA, pour 21 % des importations françaises en provenance de la CEDEAO.

Le site du Trésor français insiste cependant sur une tendance à la hausse de l’ordre de 18,6 % des achats en provenance de la sous-région, portée essentiellement par le dynamisme de l’économie ivoirienne.

En outre, si la Côte d’Ivoire et le Sénégal restent les deux principales destinations des produits français en Afrique, le Nigeria reste un des fournisseurs les plus importants, avec une part de 70 % des achats français en provenance de la CEDEAO, en raison surtout des importations d’hydrocarbures.

Sénégal : Une forte croissance des ventes et excédents commerciaux de la France

Dans l’espace UEMOA, 75 % des importations françaises sont en provenance de la Côte d’Ivoire (4e fournisseur en Afrique subsaharienne). ‘’Avec des achats en hausse de 21,1 % par rapport à 2021 (plus forte progression en nominal avec +183 millions d’euros), la Côte d’Ivoire est de loin le principal fournisseur de la France (1 milliard d’euros), à l’origine de 75 % des importations en provenance de l’Union.

Par ailleurs, malgré une diminution de nos achats (-12,9 % à 145 millions d’euros), le Niger demeure le second fournisseur de la France en 2022, en lien avec nos achats de produits métallurgiques et métalliques (-13,3 % à 142,3 M EUR), composés exclusivement d'uranium, qui représentent plus de 98 % de nos achats sur le territoire’’.

Sur la période, la France a connu un excédent commercial stable avec l’UEMOA, soit 2,3 milliards d’euros, porté essentiellement par le Sénégal. ‘’Hormis le Niger (-30,7 millions d’euros), note le rapport, la France enregistre un excédent commercial avec tous les pays de l’UEMOA. Ainsi, au niveau consolidé, cet excédent s’élève à 2,3 milliards d’euros, quasi stable (+0,7 %) par rapport à 2021.

En outre, 38 % de cet excédent tient à la balance commerciale avec le Sénégal, 1er excédent de la France en Afrique subsaharienne à hauteur de 877 millions d’euros (11e au niveau mondial) et 16 % tient à la Côte d'Ivoire (374 millions d’euros), qui demeure le 2e excédent de la France en Afrique subsaharienne (21e au niveau mondial), juste devant le Mali (350 millions d’euros ; 22e au niveau mondial)’’.

Dans ce classement, le Sénégal reste parmi les plus faibles avec un déficit qui ne cesse de se creuser, pendant que des pays comme la Côte d’Ivoire et le Mali vont dans le sens d’une résorption du gap. De manière générale, se félicite le Trésor, la dégradation de la balance commerciale avec la Côte d'Ivoire (-29 % à 374 millions d’euros) et le Mali (-13 % à 350 millions d’euros) a été plus que compensée par l'amélioration du solde commercial avec le reste de la sous-région, principalement portée l’amélioration du solde commercial sur un an avec le Niger (+45 % à -31 millions d’euros), le Burkina Faso (+19 % à 340 millions d’euros) et surtout le Sénégal (+18 % à 877 millions d’euros).

Mali et Burkina : Les relations commerciales pas totalement coupées

Cela dit, la zone UEMOA est loin d’être la première destination des produits français en Afrique, même si les excédents français y sont dans certains pays parmi les plus importants.

En effet, d’après les chiffres officiels français, le niveau d’exportations vers l’UEMOA est comparable à celui à destination de la Tunisie (3,8 milliards d’euros). S’agissant du reste de l’Afrique du Nord, le Maroc domine, avec 6,5 milliards d’euros, premier client en Afrique ; puis suivent l’Algérie 4,5 milliards d’euros et plus loin Égypte 2,2 milliards d’euros.

Il faut noter que les importations françaises de l’UEMOA sont essentiellement composées de produits agricoles (41 %) et des industries agroalimentaires (33 %). ‘’Les achats de produits agricoles ont progressé de 7,8 % quand ceux des produits des industries agroalimentaires ont progressé de 23,6 %. Les achats d'hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives constituent le 3e poste d'importations (+93 % à 159 M EUR ; 11,4 % des achats en provenance de l'Union) en lien avec la hausse des cours mondiaux, juste devant les produits métallurgiques et métalliques (-7 % à 153 M EUR ; 11% du total des achats)’’, lit-on dans le rapport.

MOR AMAR

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