Le septième art suédois célébré
Vendredi soir s’est ouverte à Rabat, au Maroc, la 22e session du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat. Cette année, les organisateurs ont décidé de rendre hommage au septième art suédois, à travers l’un de ses cinéastes : Roy Anderson.
Un tapis rouge, des hommes en costard et nœud papillon, des femmes aux robes de cendrillon. Cela a constitué le décor de la cérémonie d’ouverture de la 22e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat. Elle s’est ouverte vendredi soir au Théâtre national Hassan 2, dans la capitale marocaine, en présence du ministre de la Culture et de la Communication du Maroc et à l’initiative de l’Association du festival international de la culture et des arts. Cette année, c’est le cinéma suédois qui est célébré. C’est en reconnaissance à ses contributions et à sa place au niveau européen et international, et par ses immenses cinéastes et ses éminents comédiens, en vue de s’ouvrir sur une expérience venant des pays scandinaves pour renforcer la coopération et l’échange artistique et culturelle, selon les organisateurs. C’est également en hommage à Roy Anderson, un brillant réalisateur.
‘’Les pyramides gymnastiques’’
Par ailleurs, l’ouverture de cette 22e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat était, pour ses organisateurs, une occasion pour magnifier le travail de grands noms du 7e art mondial. Ainsi, sont distingués le réalisateur marocain et président du jury de cette 22e session, Faouzi Bensaidi. Il est décrit comme ‘’un brillant réalisateur, un travailleur rigoureux’’, quelqu’un qui maitrise son métier. Sa particularité, c’est ‘’sa conviction que le théâtre et le cinéma sont consubstantiels’’. Ce qui s’explique par le fait que ce cinéaste est issu du théâtre. C’est par cet art qu’il a commencé sa carrière.
Ainsi, on retrouve dans son théâtre des références du cinéma et, dans son cinéma, des dénotations du théâtre. Touché par cette reconnaissance, M. Bensaidi s’est senti jeune. ‘’J’ai 19 ans aujourd’hui’’, dira-t-il. En fait, c’est l’âge de son cinéma qu’il s’approprie, considérant ainsi que sa vie a commencé à cet instant. Il a profité de ses moments sur la scène du théâtre Hassan 2 vendredi soir pour lancer un appel aux jeunes réalisateurs marocains. ‘’Je veux dire quelque chose à la jeune génération, aujourd’hui. Je vous permets de m’oublier, mais je ne vous pardonnerai jamais de ne pas exister’’, leur a-t-il dit. C’était avant la projection de son dernier film ‘’Volubilis’’ qui a marqué l’ouverture de la présente session du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat. L’actrice égyptienne Rajaa Jedawi, une légende vivante du cinéma, a également été célébrée. Emue elle aussi, elle a pleuré sur scène.
En outre, cette cérémonie n’était pas qu’une série d’hommages. Elle a eu un cachet particulier grâce à une extraordinaire prestation du musicien compositeur belge Christian Leroy. Il est l’auteur de plusieurs musiques de film et est bien connu par les amoureux du 7e art. Avec son piano, des images projetées sur l’écran, il a fait découvrir au public l’histoire du cinéma en musique. Il a plongé le public dans la magie du cinéma à ses débuts qui, après les premières pellicules muettes, est passé à des créations avec des fonds musicaux. Ainsi, il a repris les décibels de ‘’Attelage d’un camion’’, ‘’Kiriki, acrobate japonais’’, ‘’Les pyramides gymnastiques’’, ‘’Village de Mano’’, etc.
BIGUE BOB (Envoyée spéciale à Rabat)