Euzhan Palcy préside le jury
Il est certain que sa présence à Dakar et à ce festival du court-métrage donnera un cachet particulier à l’évènement. Euzhan Palcy sera au Sénégal du 9 au 14 décembre, pour présider le jury de la 2e édition de Dakar Court. Les organisateurs l’ont annoncé hier, au cours d’une conférence de presse à l’institut français.
Décidément, le Sénégal sera, en ce mois de décembre, la capitale africaine du 7e art. Il reçoit deux rencontres non moins importantes que sont Saint-Louis documentaire, entièrement consacré aux documentaires, et Dakar Court, hub des courts-métrages. Ce dernier était d’ailleurs officiellement lancé hier et se tiendra du 9 au 14 décembre. Il est une initiative de l’association Cinémarekk et inaugure sa deuxième édition. L’on se dit que la rencontre est jeune, mais elle a des atours de grande dame. Elle reçoit, cette année, une personnalité mondiale du cinéma : Euzhan Palcy.
Première femme à recevoir un César grâce à son film ‘’Rue Cases nègres’’ en 1983, première femme noire à être produite à Hollywood, elle a accepté de présider le jury de Dakar Court.
‘’Euzhan Palcy est une distinguée réalisatrice qui a fait connaître Douta Seck à travers le monde. Elle est de la Martinique et est contente de venir au Sénégal. Quand on parle de la Martinique, on pense forcément aux liens d’amitié entre Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire. Donc, l’inviter a toute une symbolique, au-delà du fait qu’elle est ma marraine’’, a souri le président de l’association Cinémarekk, Moly Kane.
Il faisait face à la presse, hier, au Centre culturel français de Dakar. Ce Grand prix de la Mostra de Venise où elle a remporté le Lion d’or en 1983, sera assisté, à Dakar, par la jeune Sénégalaise, mais talentueuse styliste Selly Raby Kâne, le réalisateur franco-burkinabé Berni Goldbat, du critique de cinéma Olivier Barlet et de l’enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis Gora Seck.
Ils devront départager 11 films choisis pour figurer dans la compétition officielle. Trois d’entre eux viennent du Sénégal. Il s’agit de ‘’Journée noire’’ de Yoro Mbaye, ‘’Tabaski’’ de Laurence Attali et ‘’Un air de kora’’ d’Angèle Diabang. Le reste de la sélection vient d’un peu partout. Il y a ‘’Adiouma’’ de Jun Gordon de la France, ‘’La petite sirène’’ de Manon Amacouty de l’île de la Réunion, ‘’Le vieux Kalbelouz’’ d’Imène Ayadi d’Algérie, ‘’Nos voisins’’ de Delphine Kaboré du Burkina Faso, ‘’Rasta’’ de Samir Benchikh de la France, ‘’Sega’’, d’Idil Ibrahim des Usa, ‘’Toi et moi’’ de Steve Kamdeu du Cameroun et ‘’Zanclan’’ d’Arcade Assogba du Bénin.
Le jury devra choisir parmi tous ces films celui qui mérite le grand prix Djibril Diop Mambety et celui national baptisé au nom de la grande journaliste et initiatrice des Rencontres cinématographiques de Dakar (Recidak) Annette Mbaye D’Erneville.
Pour cette 2e édition de Dakar Court, pour la première fois, il est prévu de décerner les prix de la Meilleure interprétation masculine et féminine ainsi que le prix de la distribution Sudu connexion. Pour ce dernier, le choix peut être moins compliqué, puisqu’il sera décerné à l’un des films qui n’a pas de distributeur.
S’appuyer sur les acquis
Dakar Court n’est, cependant pas que compétition ou projection de films. Ce festival va au-delà. ‘’Il est une rencontre structurante et c’est ce que nous cherchons. Le contenu artistique nous a séduits depuis la première édition. On a été bien emballé par l’esprit du festival. Il y a des formations destinées à des jeunes qui nous viennent des régions de l’intérieur du Sénégal. Ils sont après suivis afin que chez eux, ils puissent développer des initiatives allant dans le sens de développer des activités cinématographiques’’, s’est d’ailleurs félicité le directeur de la Cinématographie, Hugues Diaz.
Encore qu’il n’y a pas que cela. ‘’Il y a les rencontres cinématographiques. L’année dernière, on avait parlé du financement des courts-métrages, de la distribution, etc. Il est clair que ce sont des discussions qui vont revenir cette année pour voir où nous en sommes aujourd’hui. On dira qu’il y a l’émergence de nouvelles salles. Au moment où nous parlions l’année dernière, nos amis de Pathé étaient là. Ils sont en train de concrétiser un important complexe cinématographique de plus de 7 salles qui se sera inauguré courant 2020’’, a annoncé M. Diaz.
Eu égard à tout cela, il affirme que Dakar Court a ‘’un impact sur la structuration de notre cinéma’’.
La deuxième édition s’appuiera, assure Moly Kane, sur ces acquis. C’est ainsi que des rencontres professionnelles autour des outils de la coopération cinéma de l’institut français ainsi que les sources de financement du cinéma africain sont prévues. Dans le calendrier, figure la tenue de tables rondes qui s’inscrivent dans le cadre de la 3e édition des Rencontres du cinéma francophone. Ce sera en partenariat avec Unifrance autour de différents thèmes. Et pour terminer en beauté le 14 décembre, le théâtre de verdure de l’Institut français de Dakar recevra Baaba Maal. Il y animera un concert. ‘’On l’a choisi parce qu’il a fait beaucoup de musiques de films, particulièrement pour sa belle participation dans ‘Black Panther’’’, a dit Moly Kâne.
BIGUE BOB