Publié le 4 Oct 2012 - 23:00
3 QUESTIONS À IBRAHIMA SALL MINISTRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE

 ‘’C'est impossible de satisfaire tout de suite et maintenant les revendications’’

 

La rentrée des classes, les examens de la deuxième session du BFEM, les menaces des syndicalistes; autant de points que le journal EnQuête a voulu aborder avec le ministre de l'Education, Ibrahima Sall.

 

Où en êtes-vous avec les négociations entre les syndicats et le gouvernement ?

 

Le Sénégal est dans une situation extrêmement grave aujourd'hui. Le président de la République a été obligé de diviser par deux le nombre des membres du gouvernement. Il a été obligé de supprimer le Sénat, de charcuter certains budgets des ministères. Il a été obligé de revoir la carte diplomatique, il a été obligé de baisser le prix des denrées de première nécessité. Ajouté à cela les inondations, les populations qui se trouvent dans la détresse, je pense qu'aujourd'hui, tous les Sénégalais doivent faire des efforts pour aider le gouvernement à sortir le pays de l'ornière. Donc aujourd'hui, la volonté du gouvernement ne réside pas dans le fait de satisfaire toute suite et maintenant les revendications. Ce n'est pas possible. Par contre, nous avons entamé des négociations avec l'ensemble des syndicats que nous continuerons par une plénière dans les jours à venir. Nous avons mis des commissions pédagogiques, financières et de l'habitat pour remettre en place et essayer de faire exécuter les accords passés parce que nous, nous étudions les accords nouveaux. Ce que nous voulons simplement dire, c'est que le gouvernement va faire dans la responsabilité, faire du dialogue un viatique. Ce dialogue ne peut pas se faire sous la pression ni sous la menace. De toute façon, on ne l'acceptera pas. Nous allons vers les Assises de l'éducation, nous allons aussi faire des élections de représentativité pour savoir maintenant parmi les 50 syndicats qui existent, qui représente quoi. Mais néanmoins, nous pensons aujourd'hui que l'école sénégalaise est malade. Donc nous appelons tous les Sénégalais à la responsabilité, notamment les syndicats. Le ministère défendra les syndicats, et essayera de trouver un accord et une entente qui permettra de pacifier l'espace scolaire. Le gouvernement a déjà commencé à faire des efforts en versant plus de 2,5 milliards au titre des prêts des enseignants qui sont passés de 2 à 5 millions cette année. Donc c'est un premier pas que nous avons fait malgré la crise.

 

Les enseignants ont effectué leur rentrée scolaire, avez-vous une idée sur l'état actuel des écoles occupées par les sinistrés ?

 

Nous avons plus de 13 000 écoles. Nous avons près de 2 000 lycées et collèges et sur ces chiffres, nous avions 428 écoles inondées. Aujourd'hui, (l'entretien s'est déroulé mardi, Ndlr) nous en sommes à 70 écoles inondées ; donc tout a été pompé et nettoyé. Nous avions une centaine de sites occupés. Aujourd'hui, nous en avons à peu près une trentaine qui va être évacuée d'ici demain (hier). Néanmoins, il ne faut pas qu'on prenne des photos de certaines écoles pour dire que rien n'a été fait. Il existe une vingtaine d’écoles qui ont connu une situation pareille depuis 20 ans, qui sont des écoles construites dans des cuves où il y a de l'eau et qu'on ne pourra pas sortir maintenant, mais chaque année, on trouve des sites où les élèves font des cours pendant un an, le temps qu'on pompe l'eau et qu'on les remblaie. Il y aura quelques écoles inondées mais qui n’empêcheront pas les élèves d'aller au cours. Il faut rappeler qu'on a plus de 2,7 millions d’élèves au Sénégal. Donc il ne faudrait pas, pour 200 élèves qui ne vont pas à l'école, qu'on dise que rien n'a été fait.

 

Le chevauchement entre la seconde session du BFEM, et la rentrée des classes ne risque-t-il pas de constituer un handicap ?

 

Nous avons mis en place des centres d’examens qui sont indépendants des écoles où les gens vont faire leur rentrée. Il faut savoir que cette année, ce n’est pas une journée de rentrée mais une rentrée modulée pendant laquelle il y aura l’installation des professeurs, la rentrée des élèves et les examens. C’est une année exceptionnelle et donc, il y a une rentrée exceptionnelle. Mais tout sera en place, personne ne sera perturbé et chacun fera ce qu’il a à faire.

 

 

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