“Le gouvernement doit accepter de réduire les taxes sur les denrées”
Ne craignez-vous pas une cassure de la coalition Benno Bokk Yaakaar à l’approche des élections locales ?
Notre préférence pour que Benno Bokk Yaakaar puisse s’entendre dans le maximum de collectivités locales pour avoir une liste commune ne souffre d’aucune ambiguïté. Le Benno, coalition de coalitions, prône les listes communes en toutes circonstances. C’est l’intérêt des citoyens, des partis et des coalitions de partis. C’est une question d’ordre principiel. Mais comme ce sont des élections locales, ce sont les bases qui sont responsables. Dans chaque collectivité locale, les membres de la coalition vont se réunir, échanger pour voir s’ils peuvent constituer une liste commune, mais s’ils n’arrivent pas à le faire, on assume et chacun va s’organiser pour faire sa liste avec d’autres alliés. Maintenant on se retrouvera au niveau des différents conseils : rural, municipal et régional. Il faut dédramatiser cette affaire des élections locales parce que les gens disent que Benno va être cassé en plusieurs morceaux parce qu’on n’est pas d’accord pour avoir une liste commune partout. La coalition ne va pas voler en éclat. Il est tout à fait possible, même dans un parti pris individuellement, de retrouver ces problèmes. Il n’est pas évident partout d’avoir une liste commune. En tout cas, nous tenons à la coalition Benno Bokk Yaakaar parce que c’est une expérience inédite, parce que c’est utile pour faire face aux difficultés auxquelles nous sommes confrontés dans le contexte de notre environnement sous-régional. Nous avons besoin de synergie des forces pour faire face.
D’aucuns disent que les prix des denrées de première nécessité ne peuvent pas être baissés. Qu’est-ce que ça vous inspire comme commentaire ?
Les questions sociales sont fondamentales. La lutte contre la cherté de la vie, la baisse des prix des denrées de première nécessité sont fondamentales. Et ce que j’ai constaté, c’est que quelque chose a été fait quand même. Les prix des denrées de première nécessité ont-ils diminué suffisamment aux yeux des Sénégalais ? Bien sûr que non. Il faut que le gouvernement en fasse un objectif prioritaire : diminuer, encore diminuer, diminuer le plus possible. C’est une stratégie que le gouvernement doit mettre en place. Ce que j’ai combattu, c’est qu’on me dise que les prix ne peuvent pas être diminués. Mais c’est faux. Il suffit d’avoir la volonté politique et maintenant, de mener une large concertation pour que les commerçants même renoncent à une partie de leurs larges bénéfices et que le gouvernement accepte aussi de réduire les taxes sur certaines denrées si elles ne peuvent pas être carrément subventionnées. Cela doit être l’objet d’une discussion inclusive de tous les acteurs qui sont appelés et qu’on essaie de trouver une solution.
Que pensez-vous de la réduction du mandat du Président à cinq ans ?
Moi, ma position est qu’aujourd’hui, le Président a demandé qu’il y ait une commission chargée de la réforme qui va élaborer une nouvelle constitution pour approfondir la démocratie dans cette nouvelle constitution. C’est l’occasion et le prétexte pour régler ce problème du quinquennat. Il est normal que le président de l’Assemblée nationale soit élu pour 5 ans.
Il faut le mettre dans le cadre de la réforme confiée à Amadou Makhtar Mbow. Si pour n’importe quelle question on fait des projets de loi, ça fera désordre. Il faut avoir une méthode, une organisation dans le travail. Il faut attendre la réforme globale des institutions pour régler ce problème. Même pour le cumul des mandats, il est anormal qu’une seule personne occupe plusieurs postes.