Publié le 11 May 2012 - 12:44
31ÈME ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE BOB MARLEY

Revivre un panafricain dans l’âme

 

 

L’évocation de Bob Marley ne suscite chez les Sénégalais que musique reggae, marijuana et dreads locks. Beaucoup ignore son engagement politique. ''EnQuête'' a revisité son combat pour l’unité africaine, notamment. Il y a 31 ans disparaissait le père du reggae, Robert Nesta Marley dit Bob. Ses œuvres musicales restent des tubes d'anthologie. Cependant, il est ''dommage'', selon les rastas, qu’au Sénégal l’image de Bob Marley soit réduite à la marijuana et aux rastas. ''Je ne veux pas parler de cela. Pour moi, cela relève de la vie privée de Bob'', a dit Amala Doucouré interrogé par ''EnQuête''. Artiste reggae de renom, Macky Sylla alias Daddy Macky estime que c'est une ''d’erreur monumentale''. Cette méconnaissance des qualités de la dimension du Marley serait liée au fait que le Sénégal est un pays francophone, car les textes du chantre du reggae sont en anglais. Un effort de traduction et de recherches n’est pas fait dans ce sens. Difficile de connaître cet homme, dans ces conditions.

 

Aussi les Sénégalais sont-ils invités à davantage s’intéresser aux qualités intellectuelles de l’homme dont la mort est célébrée ce 11 mai, même s’il a peu fréquenté l’école. En effet, disent-ils tous, ''Bob Marley est un grand intellectuel et un panafricain''. Il a mené beaucoup de luttes des noirs à l’image de Marcus Garvey. Il est décrit comme le miroir des peuples opprimés dans une Amérique où l’homme noir n’avait pas sa place. D’ailleurs pour le promoteur de spectacle Dread Makha, ''Bob Marley a ressuscité des pionniers qui se sont battus pour la liberté de leurs peuples comme Marcus Garvey. Il est une éclosion de tout cela''. Le natif de Rodhen Hall, en Jamaïque, a défendu de grandes idées et la race noire en Amérique au moment où peu de gens osaient le faire. Alors qu’il n’est même pas noir à 100%. ''Bob Marley a su défendre les noirs comme s’il en était un à 100%. Il a même été meilleur que les noirs qui s’y sont essayés'', a jugé Lamine Diakhaté plus connu sous le nom de Ziggy, vendeur d’articles rasta très connu dans le milieu reggae. Bob était en effet métis. Sa mère Cedella Marley Booker née Malcom était noire alors que son père, Norval Marley était d’origine anglaise. Cela ne l’a nullement handicapé encore qu’il vient d’une famille modeste et était considéré comme un ''country boy'' selon Daddy Macky.

 

 

''Survival'', l'album ''le plus politiquement chargé''

L’un des albums de Marley, ''Survival'', est considéré comme ''la déclaration la plus provocante et politiquement chargée de Marley. A ce jour, Survival se préoccupe de la solidarité exprimée non seulement à l’Afrique mais à l’humanité dans son ensemble. L’album a été controversé jusque dans la pochette qui montre un schéma brut du port d’un navire transatlantique des esclaves type. Survival est conçu comme un appel au réveil pour chaque homme, à résister et à combattre l’oppression sous toutes ses formes'', a-t-on lu sur le site de l’artiste. C’est dans cet album que figure son ''Africa united''. Le disciple de l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié 1er appelait déjà les pays indépendants de l’Afrique à s’unir. ''Pour Bob Marley, l’Afrique était la terre promise'', a indiqué Daddy Macky. Aussi, a ajouté l’initiateur du Djolof reggae festival, ''il aimait profondément l’Afrique et clamer haut et fort son appartenance à l’Afrique''. Amala Doucouré embouche la même trompette : ''Il a démontré dans plusieurs de ses chansons qu’il aimait l’Afrique et croyait en elle. Il a exhorté les pays africains à se regrouper dans un rassemblement géopolitique''. Ses références y inclinaient. L’auteur de ''No woman no cry'' adorait le dernier empereur d’Éthiopie Ras Tafari Mekonnen appelé Haïlé Sélassié.

BIGUE BOB

 

 

Section: 
PREMIÈRE ÉDITION SOTILAC : Le Sénégal hisse les voiles du tourisme de croisière
ATELIER ‘’DAKAR AU FIL DES ARTS’’ À L’IFD : Une ville contée en sonorités
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation
BIENNALE DE DAKAR   - EXPO ‘’DEVOIR DE MÉMOIRE’’ : Un modèle d’engagement culturel
Goncourt 2024
PRÉSENTATION TAARU SÉNÉGAL : La première Symphonie d'Amadeus
PARTICIPATION DES USA À LA BIENNALE DE DAKAR : Mettre en lumière l’influence de la culture africaine sur l'art américain
MARIAM SELLY KANE - JOURNALISTE : Une voix pour les femmes et les enfants