Barth décline ses ambitions

C'était la première sortie de Barthélémy Toye Dias, ce vendredi depuis le lancement de son mouvement Sénégal Bi nu bokk. L'ancien maire de Dakar a fait quelques annonces relatives notamment à la vente des cartes d'adhésion ici et dans la diaspora, sans oublier cette version plus ou moins ramassée de son ambition pour le Sénégal.
Pour présenter son ambition pour le Sénégal, Barthélémy Toye Dias n'est pas allé chercher trop loin. En effet, l'ancien de Dakar, s'inspire juste du corps humain, de la tête aux pieds afin de dessiner les contours de ce Sénégal qu'il ambitionne de bâtir. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, l'opposant a entamé son propos par des condoléances à l'endroit des dernières victimes des présumées bavures policières.
“J'aimerais m'incliner devant la mémoire des jeunes disparus à Cambérène et à Rosso Sénégal. Plus jamais ça ! A ce titre, j'invite les autorités compétentes à prendre les mesures qu'il faut que ce genre de choses cesse définitivement dans ce pays”. L'opposant en a bien-sûr profité pour sermonner également les forces de l'ordre. “Il est vrai que les hommes de tenue cherchent à faire respecter la loi, à faire leur travail. Mais, il est peut-être temps qu'ils adoucissent un peu leurs méthodes”.
Barth dessine son Sénégal
À la suite de ces condoléances, Barthélémy Toye Dias a dessiné les contours de son plan pour un Sénégal épanoui. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a voulu rendre les choses très imagées. “Le Sénégal que nous voulons s'inspire du corps humain. Ainsi le pied gauche va représenter la santé et le pied droit l'éducation. Car, pour nous, ces deux éléments sont à la base de tout développement. Ensuite viennent ce que nous appelons les 5 organes vitaux : le cerveau, le cœur, les poumons, les reins et le foie. Chaque partie ici renvoie respectivement à l'agriculture, l'élevage, la pêche, la culture et l'industrie”.
L'homme politique d'obédience socialiste s'est arrêté sur ce dernier. Car, selon lui, l'industrialisation est indispensable à tout développement. Pour “en venir aux mains”, M. Días nous fait savoir que la droite est synonyme de “diplomatie et de coopération”, tandis que celle gauche équivaut à la “jeunesse et aux sports”.
Il donne plus de détails sur la signification des membres supérieurs du corps. “Pourquoi le sport et pourquoi la jeunesse ? Le premier est un vecteur de développement et selon les statistiques, plus de 75% de notre population a moins de 35 ans. J'en profite pour lancer un appel aux jeunes pour leur dire qu'ils ne sont pas l'avenir du Sénégal, mais son présent. Je suis persuadé que la jeunesse est le fer de lance de l'économie sénégalaise. Je tends la main à tous ces jeunes pour qu'ils rejoignent afin que nous bâtissions ensemble, le Sénégal pour tous”.
Dans la même veine, BTD a laissé entendre que le changement de l'équipe dirigeante de ce pays est pour très bientôt et il explique pourquoi. “Il y aura forcément une autre alternance. Car aujourd'hui l'incompétence est notoire. Les dirigeants n’entretiennent pas un langage de vérité. En moins de deux ans, ils ont montré toutes leurs limites. Ce sont tous ces ingrédients, en partie, qui nous conduisent à cette impasse que nous vivons”.
In fine, le socialiste promet de redorer le blason de la diplomatie sénégalaise, toujours en s'appuyant sur cette image du corps humain. “Concernant l'aspect diplomatique, notre pays a toujours su occuper une place de choix dans le concert des nations. Il est aujourd'hui regrettable de constater que toute cette diplomatie que des hommes et des femmes ont réussi à bâtir, souffre à l'étranger. C'est pourquoi nous avons jugé nécessaire de lui accorder un chapitre long comme le bras, afin qu'elle retrouve ses lettres de noblesse”.
Une opposition responsable S’agissant de son option pour une opposition pacifique, Barthélémy Toye Dias a souligné que c'est juste un choix. Dans la mesure où s'opposer par les arguments est bien possible. “D'aucuns disent qu'on pas d'opposition dans ce pays. À ceux qui tiennent ce genre de propos, je répondrai ceci : Nous avons fait le choix de nous opposer d'une toute autre manière, dans la responsabilité. Pour nous, opposition n'est pas synonyme de brûler, vandaliser, casser, barrer des routes, etc. Pour faire court, chez-nous, la force de l'argument l'emporte sur l'argument de la force”. |
MAMADOU DIOP