Un régal pour les amoureux du 7e art
Avec une programmation riche, le festival du film documentaire (Africadoc) qu’accueille actuellement la région de Saint-Louis gâtent les cinéphiles. Les réalisations proposées sont de haute facture et traitent de sujets importants.
La région de Saint-Louis accueille depuis le 5 décembre la 3e édition du festival du film documentaire (Africadoc). Il se poursuit jusqu’au 10 de ce mois. Pendant 6 jours, chaque soir, 7 films sont diffusés dans divers quartiers saint-louisiens dont Cité Niakh, Guet Ndar, Pikine et Sor. Des projections sont organisées également à l’université Gaston Berger. Toutes se font en présence des réalisateurs. Des moments forts pour ces derniers. Des séances gratuites qui attirent beaucoup de monde et qui permet aux organisateurs d’atteindre au moins l’un de leurs objectifs qui est d’amener le public vers le documentaire. Ils sont en train de le réussir grâce à une programmation riche qui permet de découvrir une cinquantaine de films documentaires, d’hier et d’aujourd’hui tournés en Afrique. Chacun d’entre eux a sa particularité et sa pertinence.
Parmi les grandes attractions cette année ‘’L’Arbre sans fruit’’ de la Nigérienne Aicha Macky, ‘’Grand Place’’ de la Sénégalaise Annejo Brigaud, ‘’Ici personne ne dort’’ du Béninois Simon Paney, ‘’Mere-bi, la mère’’ du Sénégalais Ousmane William Mbaye, ‘’La mémoire noire’’ du Mauritanien Ousmane Diagana, ‘’Le verrou’’ de la Tunisienne Leila Chaibi, ‘’La démocratie africaine’’ du Camerounais Pierre Loti Simo, ‘’Un cas suspect’’ de la Française Guermia Boubaaya, ‘’Contre-pouvoir’’ de l’Algérienne Malek Bensmail.
Louis Camara, écrivain et ‘’amateur de belles images parlantes’’, qui suit le festival depuis sa première édition, trouve les films documentaires ‘’excellents’’. Car, dit il, ‘’ils représentent une réalité, un vécu de la culture et ça permet au public de s’enrichir et de découvrir ce qui se passe ailleurs et ce sont des films traités de façon très artistique avec une belle esthétique. Ils sont bien tournés. Il y a à la fois le plaisir de la découverte et celui artistique’’. Il estime que ce festival est une très bonne chose et redore l’image de ‘’marque’’ de la ville car, il est international et il n’en existe pas beaucoup en Afrique donc, les Saint-louisiens et leurs autorités doivent se l’approprier.
Selon le critique de cinéma Baba Diop qui a vu plusieurs de ces pellicules, ce qui est intéressant est le fait de voir la préoccupation des réalisateurs partagée. ‘’Il y a une diversité de démarches’’, indique-t-il. A son avis, ‘’c’est à travers cette diversité de préoccupations qu’on voit l’évolution des choses. Et, poursuit-il, ‘’le documentaire, c’est le gardien de notre mémoire et la défense de notre patrimoine virtuel ou matériel et le travail qui a été fourni a été très important. Dans ces films, on sent l’engagement humain’’.
Africadoc vise à faire de Saint-Louis un ‘’pôle africain du documentaire d’auteur’’. Mais aussi à montrer le documentaire de création sous un autre angle. Il constitue également des moments pour des producteurs et des cinéastes de se réunir pour présenter leurs projets de films.
Le festival a réuni une centaine de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel africain et européen venus cette année de 23 pays dont l’Algérie, la Belgique, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Canada, le Cap-Vert, le Congo, le Sénégal, etc. Il sera clôturé ce soir avec la diffusion de ‘’Kemtiyu, Seex Anta’’ d’Ousmane William Mbaye.
HABIBATOU WAGNE (ENVOYEE SPECIALE A SAINT-LOUIS)