Publié le 4 Jul 2019 - 16:58
3E EDITION FESTIVAL MADE IN

Quand on encourage le live band dans le rap

 

Made In est un festival des arts urbains, en hommage à la Médina, quartier qui a vu naitre les initiateurs de cet évènement regroupés au sein de Waliyaan Band. Il se veut une rencontre internationale sur le long terme et même itinérante. La 3e édition s’ouvre aujourd’hui à la Maison de la culture Douta Seck. Le programme a été présenté hier au cours d’une conférence de presse.

 

Une scène live band ! C’est ce que propose aux férus du rap, ce soir, la 3e édition du festival Made In. Ce n’est pas vraiment nouveau, dans cette rencontre annuelle. Seulement, de plus en plus, les têtes d’affiche de ce festival prestent en live band. Elles sont de diverses générations. Cela va de Matador à X-Press de Diourbel, en passant par Keur Gui de Kaolack ou encore Books de Sen Kumpë. Ce qui reflète la tendance actuelle dans le rap.

De plus en plus, de grands noms du hip hop, et même de jeunes pouces, se tournent vers le live band. Ce qui n’est pas du goût de certains Dj.

Traditionnellement, au Sénégal et un peu partout à travers le monde, le rappeur est accompagné sur scène par un Dj. ‘’Cela fait partie de la culture rap’’, informe d’ailleurs Matador. C’est pour cela que d’aucuns - des Dj pour la plupart - trouvent que jouer en live band dénature le rap.

‘’Généralement, ce sont des musiciens sans culture hip hop qui accompagnent les artistes. Le rap est un tout, un art. Il faut bien connaître son univers’’, défendait un Dj, lors de la dernière édition du festival international de hip hop Festa2H.

Heureusement, pour le festival Made In, c’est Waliyaan qui sera sur scène, un habitué du monde très à part des rappeurs. Ama Diop est membre et directeur artistique de Made In. Il a son nom gravé dans l’essentiel des albums des rappeurs sénégalais. ‘’Ce qui se passe actuellement est une évolution qui est dans l’ère du temps. Encore que le live band n’est pas, en tant que tel, une chose nouvelle. Le Dj est comme un instrumentiste. Il est vrai que le live Dj est spécifique au rap. Mais on ne peut pas exclure le live band du rap. C’est une valeur ajoutée à ne pas négliger’’, défend Ama Diop.

 Plus péremptoire, Sell Mind du groupe X-Press soutient qu’on ‘’ne peut pas comparer le live band avec le live Dj’’. Pour lui, la première cité est d’une qualité supérieure. ‘’On ne peut pas dire que le live band dénature le rap. On a vraiment su rehausser notre niveau’’, affirme-t-il, pour avoir essayé les deux styles.

Matador coupe la poire en deux

Matador, lui, vient couper la poire en deux. Pour lui, l’on ne peut faire de scène sans Dj. Il est donc d’avis qu’il faut et un Dj et un orchestre, et on reste ainsi dans le live hip hop. Cela bonifie leurs spectacles et donne plus de valeur à l’artiste, à plus d’un titre. ''Quand on va prester à l’étranger, on nous paie des cachets minimes par rapport aux groupes qui jouent en live band. Les gens considèrent qu’on n’est que deux sur scène, donc on mérite ce petit cachet, comparé aux autres’’, indique-t-il.

Quoi qu’il en soit, les puristes pourraient se faire plaisir avec les prestations d’Eljaz et autres qui sont également attendus ce soir sur la scène de la 3e édition de Made In, à la Maison de la culture Douta Seck. Le choix des artistes devant prester est fait suivant la notoriété des uns et les affinités que Waliyaan Band a avec les autres, d’après le président de Made In, Lamine Fall.

Les organisateurs de cet évènement ambitionnent d’en faire un rendez-vous international. Pour l’instant, ils n’ont pas les partenaires souhaités pour pouvoir faire jouer ici des artistes étrangers, mais espèrent y arriver au fil des ans. Ils organisent presque sur fonds propres pour offrir aux habitants de la Médina, quartier qui les a vus naître, ces moments de loisirs. ‘’Nous avons choisi, cette année, de faire entrée libre pour le concert, parce qu’on pense que ce n’est pas la billetterie qui apporte de l’argent. Il nous faut être forts dans l’organisation pour décrocher des partenaires’’, explique le président du festival, Lamine Fall.

En attendant d’avoir les moyens, ils s’organisent tout de même pour aider des nécessiteux. C’est dans ce sens qu’un don de divers objets est prévu le vendredi à l’Empire des Enfants.

BIGUE BOB

 

Section: 
ANNIVERSAIRE COUMBA GAWLO SECK : Les 40 glorieuses de la diva 
LIBERTÉ PROVISOIRE DE NABOU LÈYE : Ces choses qui ont convaincu le juge
PARCOURS D’UNE FÉMINISTE EN MUSIQUE : Sister LB, entre hip-hop et justice sociale
LE RAP AU SÉNÉGAL : L’évolution d’une musique qui s’adoucit
Première Dame en chine
MEURTRE D’AZIZ DABALA ET DE SON NEVEU : Ce que révèle l’enquête
AZIZ DABALA TUÉ CHEZ LUI : Horreur à Pikine
JOSIANE COLY AKA JOZIE : Au nom du père et de la musique
TELLE QUELLE - OUMY DIOP, NAGEUSE La reine du 100 m papillon en Afrique
DÉCÈS DE TOUMANI DIABATÉ : Sidiki perd sa boussole
RECHERCHÉ DEPUIS UN AN POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUE Le rappeur AKBess interpellé et envoyé en prison
ITW - SATOU BAMBY (ARTISTE-MUSICIENNE) : "Je veux être dans les annales comme Youssou Ndour et Coumba Gawlo"
DIARRA SOW, DIRECTREUR GENERAL DE L’OFFICE DES LACS ET COURS D’EAU : Une spécialiste de la gestion intégrée des ressources en eau aux commandes de l'Olac
Le Festival de jazz de Saint-Louis accueille des artistes de renom
PORTRAIT DE PAPE ALÉ NIANG : Itinéraire d’un journaliste insoumis  
PORTRAIT MAIMOUNA NDOUR FAYE (PATRONNE DE PRESSE) Amazone et self-made woman
AICHA BA DIALLO, ACTRICE : Une étoile à l’écran
SORTIE DE L’ALMBUM ´´SSP’´ : Omzo Dollar entend corriger les jeunes rappeurs
NOUVEL ALBUM DE CARLOU D : Le ‘’Baye Fall’’ surfe sur les sommets
DEUXIÈME ALBUM DU PIONNIER DE L'URBAN GOSPEL : Scott s’ouvre à de nouvelles sonorités