Le Sénégal à l’école du Cap-Vert
Le Sénégal a décidé d'aller à l’école du Cap-Vert, pour réussir à mieux réduire la mortalité maternelle. Cette proposition a été faite hier par le ministre de la Santé et de l'Action sociale, au cours de l'ouverture du Salon international de la santé et du matériel médical de Dakar (SISDAK)
La 5éme édition du Salon international de la santé et du matériel médical de Dakar (SISDAK) a ouvert ses portes, hier. Cette rencontre est un creuset de savoir pour les acteurs de la santé du Sénégal, de la sous-région ouest-africaine et pour les populations. Cette édition a pour thème ''La couverture maladie universelle dans l'espace CEDEAO'' et le Cap-vert en est l'invité d'honneur. Afin de réduire son taux de mortalité maternelle, le Sénégal envisage de s'inscrire à l’école de ce pays. En effet, selon le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Eva Marie Coll Seck, le Cap-vert est un pays qui a une mortalité maternelle très faible. ''Nous devons apprendre et savoir pourquoi ils ont pu arriver à ce résultat. Nous sommes à l’école du Cap-Vert et nous ne sommes pas du tout gênés d'aller à cette école. Cela va consolider les liens entre les deux pays, mais aussi la coopération Sud-Sud. Nous sommes à l’école, nous voudrions appendre car nous pensons que c'est la meilleure formule. Nous ferons des erreurs, mais nous irons de l'avant '', a dit Mme Seck.
L'urgence aujourd'hui, selon le ministre, est de donner à la population, la possibilité d'avoir accès à la prévention et aux soins.'' Essayons d'aller de l'avant, et travaillons sur les concepts. Donnons aux populations la possibilité d'avoir accès à la promotion de la santé, à la prévention et aux soins. Cela correspondra aux concepts nécessaires. Avant de les avoir, allons aux actions concrètes. Il y a un engagement pour que la population de la région ouest-africaine ait des soins de qualité, une meilleure prévention et des indications sur les déterminants de la santé. Nous voulons qu'il y ait une sorte de cohésion au niveau de la sous-région aussi bien dans les termes que dans les contenus'', a-t-elle soutenu.
Couverture maladie universelle
De son côté, le vice-Premier ministre et ministre de la Santé et de l'Action sociale du Cap-vert, Christina Fontes Lima a souligné que la Couverture maladie universelle (CMU) n'est pas une mesure pour soutenir les pauvres. ''Nous avons des histoires qui nous montrent que la majorité des personnes qui habitent dans cette planète sont nés sous le signe de la souffrance et de la misère. Il est aussi vrai que nous avons suffisamment de miroirs qui nous démontrent que nous sommes tous nés vulnérables. Il suffit de penser aux catastrophiques endémiques dans l'espace de la CEDEAO, pour le savoir. Donc, nous devons nous engager'', a indiqué Mme Lima.
A l'en croire, trouver des solutions qui conduisent à une couverture maladie universelle, de façon durable, doit constituer aujourd'hui, non seulement un défi important, mais aussi une préoccupation de tous les États qui, de ce fait, peuvent prétendre assurer la santé de tous. ''La couverture universelle est un droit fondamental au Cap-Vert. Avec elle, on est arrivé à couvrir 37% des femmes du secteur informel. Il faudra donner à cette couverture universelle la place qu'elle mérite dans l'agenda politique ou dans la coopération régionale. Pour cela, il faut introduire une efficacité efficiente dans la tradition des agendas politiques, et prendre des mesures concrètes en matière d’accès aux soins de santé de qualité et à des prix abordables'', a précisé le vice-premier ministre du Cap-Vert.
Sur ce, elle a lancé un appel à tous les acteurs afin que tout le monde y mette du sien pour la réussite de cette couverture. ''Il n'y aura pas de développement, sans la santé. La santé doit être dans toutes les politiques. Nous sommes très loin d'atteindre les objectifs nationaux. Donc, il faut une promotion de la santé, une prévention de la maladie, en économisant des ressources de la santé, mais aussi une grande cohésion entre les régions ouest-africaines, pour y arriver'', a-t-elle déclaré.
Viviane DIATTA