“La cause principale de la pénurie d’eau est le déficit’’
Face àla pénurie d’eau qui sévit depuis desmoisà Dakar et sur l’axe Louga- Thiès, le directeur général de la Sénégalaise des eaux (Sde)actionne son compteur pour faire couler sesvannes de vérités. Ainsi, danscet entretien accordé hierà“EnQuête’’, Abdoul Ballaborde toutes les questions liéesàla gestion etàla distribution du liquide précieux au Sénégal. En attendant l’attribution du nouveau contrat d’affermage.
Depuis un certain temps, on a noté des ruptures importantes dans la distribution de l’eau. Pouvez-vous revenir sur les causes véritables de cette pénurie qui perdure ?
Cette réhabilitation devait durer 48 heures, mais malheureusement depuis qu’on a fait ces travaux, l’usine n’a pu fonctionner qu’à 75% de sa capacité. L’entreprise, la Sade qui avait en charge ces travaux pour le compte de la Sones n’a pas pu les achever dans les délais initialement prévus. Finalement, l’ouvrage n’a été mis en service que depuis quatre jours. C’est donc ce cocktail : déficit, période de pointe et une usine qui ne fonctionne pas à sa pleine capacité qui est à l’origine de toutes ces pénuries d’eau que nous avons connu ces derniers mois à Dakar et ses environs, une partie de Thiès et de Louga.
Concrètement, au niveau de la SDE, qu’avez-vous fait pour faire face à cette pénurie ?
Comme il n’y a pas d’eau parce qu’on n’a pas fait suffisamment d’ouvrages, je dois préciser que les autorités ont bien dit qu’il y a un retard d’investissement dans la réalisation d’ouvrages censés couvrir ces besoins. Il faut savoir que la Sde est l’exploitant. C’est-à-dire qu’une fois que les ouvrages sont réalisés pour couvrir la demande, il nous appartient de mobiliser ces eaux et de les mettre à la disposition de la clientèle. Cette ressource n’étant pas suffisante, nous avons entrepris plusieurs actions pour minimiser l’impact de cette insuffisance de ressources.
D’abord, nous avons déployé plus de 80 citernes d’eau depuis que la pénurie a commencé. En plus de cela, nous avons installé des points d’eau de prélèvement gratuit et avons fait des remembrements de réseaux pour que l’eau disponible soit mieux répartie entre les populations. C’est-à-dire qu’il n’y ait pas de citoyens qui souffrent et d’autres qui soient privilégiés. Cela va au-delà de nos obligations contractuelles et c’est pour amoindrir les souffrances des populations. Cela a permis de minimiser l’impact. Encore une fois, nous sommes désolés pour tous ces désagréments. En attendant qu’il y ait suffisamment d’eau, nous faisons plus que nos obligations pour soulager les populations.
Vous parlez d’un problème d’ordre structurel, n’y a-t-il pas à ce niveau une faille du côté des autorités qui n’ont pas pu réaliser à temps les infrastructures nécessaires ?
Comme je l’ai dit, dans ce contrat, les rôles et attributions de chaque partie prenante sont bien identifiés. Il appartient à la société de patrimoine de planifier et de réaliser les ouvrages destinés à l’approvisionnement en eau des populations. Le rôle de la Sde est d’exploiter, d’entretenir et de faire fonctionner ces ouvrages pour alimenter les populations. La planification a été faite, mais les autorités et la Sones ont dit qu’il y eut un retard dans la mise en œuvre du programme. Ce retard a abouti à la situation actuelle.
C’est donc imputable à la société de patrimoine, la Sones ?
Je dis que le rôle de la Sones est de faire en sorte qu’il y ait suffisamment d’ouvrages. Quand il n’y en a pas suffisamment, notre rôle se limite à une gestion efficiente de ce qui est disponible. Quand tous les ouvrages seront réalisés par la Sones, nous serons en mesure de distribuer suffisamment d’eau aux clients.
Cette situation ne traduit-elle pas un échec de la Sde après 20 ans d’exploitation ?
N’oubliez pas que nous sommes en partenariat avec l’Etat et la Sones. Un partenariat destiné à satisfaire les populations. La Sde ne peut pas avoir échoué dans sa mission. Nous avons rempli toutes nos obligations contractuelles. Il s’agit notamment de la tenue des ouvrages de production, la satisfaction de la clientèle, le recouvrement, la qualité de l’eau et de service… En règle générale, sur tous ces critères de performance, la Sde s’est acquittée normalement de sa mission. Mais il n’est pas de notre responsabilité de réaliser des ouvrages.
Malgré tous ces efforts que vous venez d’énumérer, certaines associations consuméristes, dont SOS Consommateurs vous accusent d’être à l’origine de ces pénuries et demandent le départ de la Sde. Qu’en pensez-vous ?
Nous disons que c’est une accusation fausse et suspecte. Il faut reconnaitre que nous avons toujours eu de bons rapports avec les associations de consommateurs. Nous les rencontrons souvent pour exposer l’état de la distribution de l’eau au Sénégal. Nous leur expliquons où nous en sommes, quelles sont les causes des difficultés et les remèdes envisagés. Ils sont donc parfaitement au courant de la réalité de la distribution. Si quelqu’un se singularise pour accuser la Sde, c’est faux et nous ne sommes pas loin de penser que cette personne a des objectifs inavoués. C’est pourquoi nous estimons que c’est suspect, c’est louche et que nous ne la comprenons pas.
Il y a aussi l’ancien DG de la Sones Abdourahmane Diouf, par ailleurs porte-parole du parti Rewmi, qui a dit, lui aussi, que le problème c’est la Sde ?
Je ne commenterai pas les activités politiques de Monsieur Diouf. Par contre, en tant qu’ancien DG de la Sones, il doit être en mesure de connaitre les rôles et responsabilités des uns et des autres. Et il sait très bien qu’il appartient à la Sones de réaliser ces ouvrages. Aujourd’hui, s’il n’y a pas suffisamment d’eau ce n’est pas la faute de la Sde. Si à son époque tous ces ouvrages avaient été réalisés, on n’en serait pas à cette situation.
N’y a-t-il pas une relation de cause à effet entre l’appel d’offres lancé par l’Etat pour l’attribution du contrat d’affermage et cette situation de pénurie d’eau que nous sommes en train de vivre ?
Je ne pourrai pas trop m’épancher sur l’appel d’offres parce qu’il est en cours et nous sommes partie prenante. Ce que je peux assurer, c’est que la Sénégalaise des eaux pour deux raisons va faire son travail normalement. D’abord parce que nous sommes des professionnels de la distribution d’eau. Nous allons donc continuer notre mission telle que le veut le métier. Ensuite, nous sommes liés à l’Etat par un contrat qui court au moins jusqu’au 31 décembre 2018. Il n’est absolument pas question que pour des raisons d’appel d’offres ou de réformes nous dérogions à nos obligations contractuelles. Nous ne sommes pas dans cette voie.
Nous allons continuer notre travail correctement jusqu’au 31 décembre 2018, à 23H59. Comme nous le faisons depuis le 23 avril 1996. Il n’y a pas de raison que nous dévions de cette voie. D’autant plus que les performances que nous avons réalisées depuis que nous sommes là ont été saluées par tout le monde : Banque mondiale, association de consommateurs, populations… Compte tenu de toute cette expérience, nous pensons que nous sommes absolument qualifiés pour continuer l’aventure avec la confiance de l’Etat et de la société de patrimoine.
Vous n’êtes donc pas en train d’assurer un service minimum à cause des incertitudes qui planent au-dessus de votre tête ?
Je ne comprends même pas ce que cela veut dire. Nous faisons un service pour que toute la population ait de l’eau. Et c’est ce qui nous a toujours valu des témoignages de satisfactions des associations de consommateurs dont je parlais, en particulier de Monsieur Kane de SOS Consommateurs. Il n’y a pas longtemps c’est lui qui disait que la Sde est l’une des sociétés qui était la plus soucieuse des besoins des populations. Nous ne savons donc pas en un an ce qui a changé pour que ce Monsieur ait changé complètement d’avis en ce qui concerne notre travail.
Aujourd’hui, quelles peuvent-être les conséquences d’une non attribution du contrat d’affermage à la Sde ?
Encore une fois, c’est un processus et je ne veux pas trop m’y étendre. L’Etat est libre et il a engagé une réforme par le biais d’une compétition. Il va évaluer les offres et va choisir, suivant un certain nombre de critères. Nous, Sde, avons démontré depuis 22 ans que nous avons ces aptitudes techniques à réaliser le service de distribution d’eau au Sénégal. Nous le faisons également en République du Congo, nous l’avons fait à la Mecque. Notre compétence est bien reconnue et nous disposons également des aptitudes financières nécessaires. Ce que nous avons fait en 22 ans dans des conditions plus difficiles, il n’y a pas de raison que nous ne puissions le continuer dans les années à venir. Nous restons donc confiants par rapport à ce que nous savons faire. Sauf tremblement de terre, nous pensons que la Sde continuera son job.
Et s’il y a tremblement de terre comme vous dites, que le marché soit attribué à un de vos concurrents ?
C’est une hypothèse peu probable, mais si cela arrive nous évaluerons et avec les personnes et les structures en charge de cette réforme.
Techniquement, est-ce que le choix d’un autre opérateur ne va pas créer des dysfonctionnements au niveau du service ?
Comme je l’ai dit, en ce qui nous concerne, nous allons respecter les termes du contrat qui nous lie à l’Etat du Sénégal et à la Sones. C’est obligatoire et nous ne pouvons pas faire autrement. Nous n’envisageons pas ne pas être là dans les années à venir.
Parfois, on a l’impression que l’Etat, la Sones et la Sde ne parlent pas le même langage. Avez-vous le même sentiment ?
Nous sommes en partenariat. Nous formons un trio qui se complète pour le bien-être de la population. L’Etat définit la politique de l’Hydraulique urbaine, elle garantit la surveillance des ressources hydrauliques et définit la politique tarifaire. La Sones réalise les ouvrages de production et de distribution d’eau. Nous, professionnels, du métier de distribution, nous assurons la distribution, l’exploitation et le service à la clientèle. Donc ça se complète. C’est un partenariat équilibré gagnant-gagnant et qui a fait que tout le monde veut imiter ce modèle en Afrique et dans le monde.
Ensembles, nous sommes parvenus à des résultats importants en termes d’approvisionnement et d’accès à l’eau des populations. Et nous y avons grandement contribué. Ce modèle a permis au Sénégal d’avoir été le seul pays à avoir atteint les objectifs du millénaire pour le développement et qui atteindra également les objectifs de développement durable. Et notre participation a été déterminante dans l’atteinte de ces objectifs. Maintenant, tout n’est pas parfait, il existe toujours des efforts à faire. Si nous continuons cette collaboration, tous les Sénégalais pourront avoir de l’eau de bonne qualité 24 heures sur 24 heures.
On indexe également souvent la facturation. Malgré le fait qu’il n’y ait pas d’eau, les factures continuent d’être salées. Comment pouvez-vous l’expliquer ?
C’est quelque chose que je comprends. Ce que je peux vous assurer, c’est que le processus de facturation est extrêmement fiable. Tous les deux mois, nous passons chez nos clients pour relever les indications des compteurs et nous y appliquons les tarifs définis par l’Etat du Sénégal. D’après les enquêtes que nous avons faites, 98% des facturations sont fiables. Il peut toutefois subvenir des erreurs de temps à autre qui sont rectifiées. Et quand nous avons fait des enquêtes de satisfaction, les populations avaient reconnu cette fiabilité de la facturation. Dans les moments de pénurie, les clients sont tentés de demander qu’on ne leur livre pas des factures puisqu’ils n’ont pas assez d’eau. Mais il faut savoir que les indications du compteur et d’application des tarifs sont les principes de base de la réalisation d’une facturation.
Est-ce que les lenteurs dans l’attribution du marché d’affermage ne vous causent pas un préjudice, qu’il soit moral et ou financier ?
Encore une fois, je ne peux me prononcer sur le processus. Certainement, la structure qui a en charge ce processus a ses raisons et peut expliquer les causes de ce que considérez comme « lenteur », qui, c’est vrai peut amener à poser des questions. Mais en tant que partie prenante je ne peux émettre des commentaires là-dessus. Nous avons absolument confiance à ce processus et en nos aptitudes.
Peut-on avoir une idée de la clé de répartition de cette manne financière ?
La structure du tarif de l’eau est la suivante : il y a ce qu’on appelle le prix exploitant, le prix de la société de patrimoine, il y a des taxes : hydraulique rurale, assainissement et taxes municipales. Pour faire simple, la Sde collecte de l’argent par le biais de la facturation et reverse ce qu’on appelle une redevance à la Sones et à l’Onas (Office nationale d’assainissement du Sénégal), disons près de 40% de la facturation recouvrée est reversée à la Sones au titre de cette redevance. Entre 1996 et maintenant, près de 350 milliards FCFA ont été reversés à la Sones au titre de cette redevance. Ce sont les ressources financières que nous reversons à la Sones qui lui permettent de réaliser de nouveaux ouvrages, de faire face au service de la dette et de continuer son service.
Dans votre appel d’offre financier, on a noté une baisse de 80 FCFA par rapport à l’ancien prix. Est-ce à dire que pendant tout ce temps, la Sde s’est sucré sur le dos du consommateur ?
D’abord j’ai entendu, comme vous, par le biais de la presse ces chiffres ; alors que tous les protagonistes sont tenus de garder confidentiels les éléments de cet appel d’offre. La Sde, pour reprendre votre terme, a toujours travaillé au juste prix. Le prix que nous avons est défini en accord avec l’Administration (le ministère de l’Hydraulique par le biais d’une étude précise et la Sones). Maintenant, comme je vous l’ai dit, la SDE aujourd’hui, son niveau de rentabilité est inférieur à 3%. Le dernier chiffre d’affaires est de 85 milliards de FCFA. Notre résultat est inférieur à 3 milliards de bénéfice. C’est assez faible, ce ne sont pas des mannes financières.
Vous voulez dire qu’il n’y a pas beaucoup d’argent en jeu ?
Non ! Il n’y en a pas. Malgré tout ce bruit, l’eau est une affaire sociale. Le tarif de l’eau est encadré à juste raison par l’Etat du Sénégal. La Sénégalaise des Eaux a essayé de travailler de la manière la plus efficiente possible. C’est cela qui a conduit à ce niveau de résultat, à moderniser son outil de travail pour répondre aux sollicitations de la clientèle.
Peut-on avoir une idée du montant des investissements injecté par l’Etat ?
L’Etat du Sénégal a fait des investissements énormes. La Sones, pour être beaucoup plus précis sur ce chapitre, c’est plus de 400 milliards de FCFA qui sont investis pour réaliser des ouvrages, afin de satisfaire les besoins de la population.
Selon certains techniciens du ministère de l’Hydraulique la solution définitive serait KMS3… En attendant, le gouvernement a avancé septembre pour la fin de cette pénurie actuelle. Chez la Sde, est-ce qu’il est possible d’avoir une échéance à partir de laquelle cette page de pénurie sera tournée ?
Je vais vous répéter le chronogramme de la Sones et du ministère de l’Hydraulique. Les données sont vérifiables. Aujourd’hui, la décision est claire. L’Etat du Sénégal a dit : ‘’je mets en œuvre les solutions pérennes qui sont l’usine de Keur Momar Sarr 3 et l’usine de dessalement des eaux marines de Dakar, horizon 2021-2022 pour couvrir la demande jusqu’en 2035. Ce qui est une excellente chose. En attendant, je réalise des ouvrages pour répondre à la demande’’. C’est ce qui a été fait avec la construction des forages de Bayakh, Tassette et d’un certain nombre d’autres forages. Ces ouvrages sont en cours d’exécution. Pour le forage de Bayakh, on en est à la dernière phase. Nous espérons qu’avec tout ce qui a été fait jusque-là, dans les prochains jours les ouvrages seront mis en service et vous allez voir que cela va contribuer nettement à l’amélioration de la distribution de l’eau à Dakar.
Certains disent que la construction de ces forages dans cette zone des Niayes serait catastrophique pour les activités maraichères ?
Je ne sais pas si c’est catastrophique, mais des études ont été faites et elles ont montré que des ouvrages peuvent être réalisés dans cette zone. Pour ce que j’en sais, il n’y a pas de menaces sur les activités de maraichage. Certains maraichers ont même dit qu’eux aussi ont besoin d’avoir ces forages pour exercer leur activité.
Certaines populations du quartier Niary Tally de Dakar n’ont pas compris que l’Etat ait attendu tout ce temps pour réaliser le forage de Dieupeul…
(Il coupe) On a attendu parce qu’en réalité on ne devrait même plus faire de forages à Dakar. Historiquement la ville de Dakar était alimentée par des forages, ces forages ne pouvant plus alimenter la ville, on s’est éloigné. On est allé à Sébikotane, à Pout, à Kébémer, puis au Lac de Guiers et les usines de Keur Momar Sarr. A Dakar, il n’y avait plus de ressources répondant aux besoins. Si on continuait à réaliser des forages à Dakar, il y avait un risque d’avancée du biseau salé. Ce que le ministère essaie de faire maintenant vise à soulager les populations de Dakar, en attendant la mise en service de Keur Momar Sarr. Mais ce sont des ouvrages qui vont être arrêtés après.
Au Parcelles assainies également, certains se plaignent de n’avoir pas d’eau depuis 6 mois. Quelles en sont les causes ?
Comme je dis, quand la ressource n’est pas suffisante pour tous les usagers, il y en a qui le ressentent le plus. C’est le cas des populations des Parcelles. Cela a été accentué parce que, je l’ai dit au début de l’entretien, il y a un déficit et l’usine de Keur Momar Sarr n’a pas fonctionné à sa pleine capacité. Cela s’est accentué dans des zones soit à topographie élevée soit qui sont en bout de réseau comme les Parcelles Assainies, Niary Tally, Ben Tally. Vous avez vu qu’avec les travaux de rééquilibrage de réseau que nous avons entrepris, cela s’est nettement amélioré. Il le sera plus avec la mise en service des ressources annoncées par le ministère de l’Hydraulique.
A la Sones, on parle d’une production qui varie entre 360 mille et 370 mille m3, tandis que le déficit est évalué à 54 mille m3. On a donc l’impression que les pénuries sont disproportionnées par rapport au déficit. Qu’est-ce qui l’explique ?
Je vais juste vous dire qu’aujourd’hui quand vous dites qu’il y a un déficit de 54 000m3 par jour. Cela veut dire que si nous produisons entre 360 et 370 mille m3 la capacité de production installée, il fallait 54 000 en plus pour satisfaire les besoins des populations. Si vous faites l’addition, vous-vous retrouvez avec un peu plus de 420 000m3. Voilà pourquoi il n’y a pas assez d’eau. Ainsi, quand les périodes de pointe arrivent comme les périodes de chaleur où tout le monde consomme en même temps, on le ressent dans les zones que j’ai énumérées tout à l’heure. Mais je voudrais dire que la Sones et la Sde sommes absolument d’accord sur les chiffres de production. Ils sont validés par les différents protagonistes. Nous faisons des relevés contradictoires de tous les compteurs de production des ouvrages, des forages et des usines d’eau pour être d’accord sur la production. On le fait chaque mois, chaque trimestre et à la fin de chaque année.
Est-ce que la Sones a les moyens de vous contrôler ?
Je pense que la Sones fait des missions de contrôle suivant un planning qu’elle a défini et nous sommes absolument à sa disposition telle que le prévoit le contrat d’affermage pour son activité de contrôle.
Nous sommes pratiquement au dernier virage dans la procédure d’attribution du marché. De quels arguments peut se prévaloir la Sde pour mériter une reconduction ?
Nous avons de bons arguments. Nous sommes allés au-delà de nos obligations contractuelles dans le cadre du programme d’urgence d’alimentation en eau de Dakar initié depuis 2014. La SDE a réalisé un certain nombre de forages, près de 40. C’est vrai que, c’est pour le compte de l’Etat, de la Sones mais nous avons réalisé et préfinancé leurs constructions à hauteur de 18 milliards FCFA. On l’a fait et c’est pourquoi on entend plus des problèmes de manque d’eau dans des zones comme Nord Foire, Ouest Foire, Liberté 6, Unité 26 des Parcelles Assainies, Cité Mixta, etc. Ces populations ont de l’eau parce que la SDE a réalisé des ouvrages dans ces zones. Nous accompagnons donc l’Etat, c’est-à-dire la Sones dans sa mission de construire des ouvrages. Comme je vous ai dit, c’est un partenariat, chacun y mette du sien. Et c’est dans ce cadre que nous avons préfinancé, réalisé et mis en service ces infrastructures pour améliorer le service dans l’intérêt des populations.
PAR I. KHALIL WADE ET MOR AMAR