Publié le 24 Jun 2024 - 11:18
INTERVIEW AVEC LE DIRECTEUR GÉNÉRAL D’AKILEE

Amadou Ly règle ses comptes avec l’ex-DG de la Senelec Pape Demba Bitèye

 

Amadou Ly, patron de la société Akilee et président du parti Yeesal en marche (YEM), revient avec nous sur son différend avec la Senelec concernant le marché des fournitures de compteurs intelligents, le mode de gestion de la Société nationale d’électricité qu’il a qualifié de nébuleuse sous la houlette de l’ancien directeur Pape Demba Bitèye. L’entrepreneur se prononce aussi sur l’actualité brûlante marquée par le démarrage de l’exploitation des ressources pétrolières, la lutte contre la cherté de la vie et la posture de l’opposition face au nouveau régime du duo Sonko-Diomaye. Entretien.

 

Vous êtes l’un des porte-voix du secteur privé national. Pourquoi avoir investi le champ politique à Keur Massar pour les Locales et lors de la dernière Présidentielle avec votre parti Yeesal en marche ?

Mon engagement politique est sous-tendu par le patriotisme, l’amour pour le Sénégal et pour l’Afrique, la conscience de notre responsabilité face aux défis de la nation, considérant par ailleurs ce que nous pensons pouvoir lui apporter et que nous soumettons à l’appréciation du peuple sénégalais souverain.

De fait, j’ai toujours eu une volonté d’agir en politique, car je considère que la politique est surement une des missions les plus nobles qui soient sur terre par le temps, l’énergie et l’assistance qu’on offre à ses concitoyens pour participer à la gestion de ce que nous avons tous en commun. Et en tant qu’entrepreneur, je me suis toujours considéré comme un acteur politique dans un seul segment : celui de l’économie.

Le fait de créer un parti politique vient élargir notre champ d’action et porter activement une offre qui me semble être la réponse adéquate aux principaux défis du Sénégal que sont l’emploi et la souveraineté qui, tous deux, ne peuvent être relevés qu’avec un secteur privé national fort.

Ce choix ne risque-t-il pas de brouiller votre message concernant votre plaidoyer pour un Sénégal enfin débarrassé du carcan politicien et enfin tourner vers l’amélioration du cadre de vie des Sénégalais ?

Au contraire, ce choix renforce mes convictions et ma volonté de servir mon pays en lui dédiant tout ce que j’ai : mon expertise, mon expérience, mes idées, mon énergie et ma volonté. La politique est noble, je le disais, et les hommes politiques sont pour moi investis d’une mission divine et sacerdotale, celle de servir tout. Seul Dieu est dépositaire de cette mission, mais par le truchement d’une concession de quelques parcelles de son pouvoir, il missionne aussi noblement les hommes politiques. Le problème n’est donc pas de faire de la politique, mais plutôt de s’interroger sur le profil et les pratiques de ceux qui la font. La politique politicienne basée sur la duperie, le non-respect de la parole donnée, les annonces grandiloquentes et le populisme, cette politique, on n’en veut plus. C’est celle que nous devons rejeter. La nature ayant horreur du vide, si ceux qui ont réellement quelque chose à offrir au pays ne font pas la politique de développement au bénéfice de tous, d’autres moins qualifiés, voire non qualifiés viendront s’offrir le pays, en faisant de la politique politicienne pour leurs vils intérêts personnels. Je refuse d’être complice du braquage en col blanc de mon pays.

Comment expliquez-vous ce choix d’acteurs du secteur privé d’investir le champ politique : Anta Babacar Ngom, Serigne Mboup et vous-même ? La voie politique est-elle le seul moyen de faire bouger les lignes dans ce pays ?

Je ne peux pas parler en leurs noms, mais j’imagine qu’ils partagent le constat que nous tous avons fait sur la situation du pays et sont animés de la même force intérieure qui les empêche de rester inertes. Et oui, la portée de l’action politique est sans commune mesure avec celle de l’action privée entrepreneuriale, quelque prospère que soit notre entreprise. C’est un peu la métaphore de celui qui agit sur une parcelle d’un champ et celui qui agit sur la totalité du champ. Les défis sont tellement nombreux que les gens qui ont fait leurs preuves réelles de capacité à gérer et à développer dans une des parcelles, doivent pouvoir, s’ils le souhaitent, aspirer à ce qu’on leur confie toutes les parcelles pour qu’ils les développent aussi en s’appuyant sur leur expertise. C’est ce que la politique peut offrir aux entrepreneurs engagés que nous sommes.

Vous avez rejoint la coalition DiomayePrésident comme directeur de campagne adjoint, à la dernière Présidentielle. Qu'en est-il de votre relation avec la coalition ? Allez-vous continuer à collaborer ou suivre votre propre voie ?

Effectivement, j’étais le directeur de campagne adjoint chargé de la stratégie et des finances aux côtés de Moustapha Guirassy (directeur de campagne) et de Birame Soulèye Diop (directeur de campagne adjoint chargé du suivi des opérations). La relation avec la coalition est là. Yeesal en marche (YEM) est un parti politique avec sa vision et son projet pour le Sénégal. Nous avons effectivement rejoint la coalition DiomayePrésident, à la demande du candidat devenu président aujourd’hui. Et ce choix a été dicté par l’appréciation que nous avons faite du degré de convergence théorique de nos valeurs, visions et projets que nous avons pour le Sénégal. Nous observons maintenant la mise en pratique de cette convergence théorique.

En attendant, en tant que parti politique autonome, nous devons continuer à l’animer et en tant qu’entrepreneur, nous devons continuer à travailler, la politique ne devant pas être un métier ; c’est notre conviction à YEM.

Où est en votre contentieux avec la Senelec, concernant le marché pour la fourniture de compteurs intelligents que vous avez finalement perdu au profit d’une société israélienne, après la rupture de votre contrat avec la Senelec que l’opposition avait dénoncé en parlant de conflit d’intérêts et de délit d’initié ?

Je vous donne rendez-vous à la publication du livre que je suis en train d’écrire sur cette histoire, parce que nous ne pouvons justement pas laisser des gens malhonnêtes véhiculer des contrevérités sans rétablir la réalité des faits, pour la postérité, mais aussi pour savoir qui est qui dans cet espace public. Des gens de tout bord ont contribué à ce Akilee bashing jusqu’à… Tout ne peut être dit, du moins pas pour le moment.

Je voudrais juste rappeler que le contrat entre Akilee et Senelec n’est pas un contrat de fourniture de compteurs que les dealers de la République ont ainsi présenté, parce qu’on avait touché à leur vache laitière qu’ils ont d’ailleurs continué à pomper une fois avoir saboté notre contrat.

Le contrat a pour objet de déployer et d’exploiter un système de comptage intelligent qui va réduire les pertes commerciales et les charges d’exploitation de la Senelec de 500 milliards de francs CFA en 10 ans pour un coût total du projet de 187 milliards (soit 18,7 milliards par an en moyenne, qui plus est préfinancé par Akilee à 85 %). J’informe les Sénégalais, les autorités ainsi que les partenaires techniques et financiers, encore une fois, que par le sabotage de ce contrat, la Senelec a déjà perdu plus de 500 milliards, entre 2019 et 2023, sur les 1 273 milliards F CFA de pertes que nous projetions entre 2019 et 2028.

Tous les Sénégalais jettent tous les mois ou à chaque achat Woyofal de l’argent par la fenêtre en compensant les pertes de la Senelec. Est-ce que cela est acceptable ? Pour moi, non. Encore moins quand la solution existe et qu’elle est en train d’être déroulée par de dignes fils du Sénégal dans d’autres pays. L’exigence de rupture et de transparence dans la gestion publique impose une confrontation entre les DG d’Akilee et de la Senelec pour mettre à nu la mafia qui a été mise en place dans la Société nationale d’électricité sur ce dossier.

Le plus scandaleux dans tout cela est que j’ai appris, depuis quelque temps, que Bitèye, après avoir commis ses forfaits avec les Israéliens, aurait engagé avec la société Hexing un projet de nouvelle société d’assemblage de compteurs, dans laquelle la Senelec détiendrait 49 % des parts, pour contourner Akilee. Surement que les contempteurs d’Akilee vont applaudir la préférence nationale chinoise au détriment des Sénégalais.

Je rappelle que la Senelec détient 34 % d’Akilee et que nous sommes des concurrents directs de Hexing dans la sous-région où nous les avons battus à plusieurs reprises et que nous contrôlons souverainement nos logiciels d’exploitation des compteurs qui sont 100 % sénégalais. Hexing a surtout aidé la Senelec à violer notre contrat.

C’est donc cela la souveraineté version Senelec sous Bitèye.

Cela est extrêmement grave et nous ne le laisserons pas passer, parce que notre combat politique est celui de la souveraineté et de l’indépendance. Nous n’accepterons jamais que des traîtres vendent le pays, prennent des milliards et partent jouir tranquillement des deniers publics détournés que les pauvres ‘’goorgoorlu’’ vont devoir payer. J’attends de voir comment tout ça va se développer. Mais je peux dire que ceux qui pensent pouvoir agir en toute impunité nous trouveront sur leur chemin.

Si l’audit de la Senelec ne révèle rien sur les milliards de surcoûts sur les achats faits auprès de Powercom, que j’ai dénoncés à l’Ofnac depuis février 2022 sans suite à ce jour, sur les contrats de location de Karpowership et Karmol, sur l’achat d’immeubles à Mbao et à la cité Keur Gorgui (en termes de montants et de propriétaires), sur le contrat signé avec West African Energy en violant allègrement nos lois, les contrats de gré à gré avec Vinci…

Si l’Ofnac ne s’autosaisit pas pour enquêter sur la fortune de Bitèye, considérant sa rémunération en tant que DG de la Senelec, en scrutant dans l’immobilier, entre autres, alors, je pense qu’il faut que nous tous nous réclamions la vente aux enchères du Sénégal et que la nation soit dissoute, que chacun prenne sa quote-part, car il n’y a pas plus grand et plus évident cas d’école pour la reddition des comptes au Sénégal.

Est-ce que votre engagement auprès du candidat Bassirou Diomaye Faye ne serait pas lié à votre désir d’obtenir une réparation concernant ce contrat des compteurs intelligents de 286 millions d'euros avec la Senelec dont vous avez été dessaisi au profit d’une société israélienne ?

Voilà un des principaux problèmes du Sénégal. On ne s’aime pas, on se déteste, comme je le dis souvent. Dans quel pays normal, où le patriotisme est une valeur réelle, une société privée locale se verrait délestée injustement de son contrat, par le simple fait du prince, au profit d’une société étrangère ? Toute personne qui a suivi et compris le développement et les soubassements du différend entre la Senelec et Akilee aurait réclamé la réparation immédiate d’une des plus grandes injustices sociales dont des Sénégalais ont été victimes dans leur propre pays au profit d’étrangers, par le simple fait d’un groupe d’individus sans mérite qui ont, à des fins personnelles, abusé du pouvoir et des deniers publics qui leur ont été confiés.

Donc, je n’ai pas à demander une réparation, c’est le bon sens. Et si le gouvernement est dans le ‘Jub, Jubël, Jubbënti’, le rétablissement d’Akilee dans ses droits est le moins que l’on puisse attendre. Et cela ne doit en aucun cas être un passe-droit. Passons par la confrontation entre la Senelec et Akilee d’abord, même publique. La vérité doit être connue de tous les Sénégalais.

Par ailleurs, je rappelle que moi-même j’étais candidat recalé au second tour du parrainage et que c’est le candidat Bassirou Diomaye Faye, alors en détention, qui m’a contacté indirectement, puis directement, pour que je l’accompagne dans sa quête de la magistrature suprême. Ce que j’ai fait après avoir été sollicité par la quasi-totalité des candidats retenus, avec des propositions diverses entre directeur de campagne et directeur de la stratégie et du projet politique. Et si je ne devais considérer que mon intérêt personnel, je n’aurais certainement pas choisi, en tant que chef d’entreprise déjà en contentieux avec le régime sortant, d’accompagner le candidat de l’opposition considérée comme la plus radicale parmi ceux qui faisaient face au pouvoir d’alors, car une élection n’est jamais gagnée d’avance, malgré les déclarations des uns et des autres. Et il est incontestable que j’ai joué une partition significative dans l’accession du candidat Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays, conformément à la parole que nous lui avons donnée et à l’engagement qu’on a pris de l’accompagner, je le rappelle, à sa demande.

Le premier baril de pétrole produit au Sénégal a soulevé une vague d’enthousiasme dans le pays. Comment appréciez-vous ce sursaut d’enthousiasme autour des hydrocarbures ?

Les informations que nous avons entendues, émanant des acteurs étatiques, en tant qu’observateur du secteur, font état d’environ un milliard USD par an, soit environ 600 milliards F CFA par an en fonction du cours du dollar ou 18 000 milliards F CFA sur 30 ans. Ceci, apparemment, en considérant un prix du gaz à 10 % de celui d’un baril de Brent qui est estimé à 60 USD. Je comprends dans ce contexte que certains soient enthousiastes. Mais sans vouloir être rabat-joie, je pense que nous devons fonder plus d’espoir sur une stratégie de promotion de champions. Les cours des hydrocarbures fluctuent d’une part et les réserves de gaz découvertes au Sénégal s’élèvent à près de 1 170 milliards de mètres cubes, qui seront exploités progressivement. Il est donc difficile de dire combien on pourra tirer de l’exploitation du gaz, tant les variables sont nombreuses. Mais on peut retenir que dans la programmation budgétaire des trois premières années d’exploitation, l’État a compté 888 milliards F CFA. Ces prévisions étaient pour 2023-2025 et ont maintenant allègrement glissé vers 2025-2027.

D’ailleurs, j’ai vu que ce n’était plus 888 milliards sur les trois premières années, mais 576,3 milliards, soit une baisse de 112 milliards sur les prévisions 2025-2027. Je l’ai déjà dit, je le redis une nouvelle fois : nous devons essayer d’avoir 10 à 20 championnes à la Sonatel au Sénégal. Des sociétés qui seront présentes dans plusieurs pays dans le continent et qui vont contribuer très significativement à la mobilisation de ressources pour les finances publiques.

L’État parle de renégocier des contrats dans le secteur des hydrocarbures. Comment appréciez-vous cette volonté du nouveau régime de revoir ces contrats ?

Si les autorités, après avoir pris connaissance des dossiers, pensent que c’est ce qu’il faut faire, qu’elles prennent l’initiative. Mais il faut savoir que ce qu’on pense être en tant qu’acteur externe peut être très différent de la réalité qu’on découvre une fois aux affaires. En tout état de cause, je l’ai dit récemment dans une émission de la place et je le redis ici : une renégociation sans raison objective, si ce n’est une appréciation unilatérale d’une partie au contrat, implique nécessairement des contreparties. Le cas échéant, assurons-nous d’être bien armés sur les plans stratégique, technique, financier et juridique pour engager de telles négociations. Parce qu’en face, nous n’avons pas des enfants de chœur ou des philanthropes, à juste titre, car ce sont des investisseurs qui ont pris d’importants risques à des moments où tout le monde n’était pas prêt à le faire. Qu’est-ce que tout cela va donner ? Nous serons aux premières loges pour suivre tout cela.

Vous avez perdu lors des Locales à Keur Massar contre l’actuel maire Bilal Diatta.  Qu’en est-il pour les élections législatives anticipées ? Allez-vous les aborder sous la bannière d’une coalition ou sous celle de votre propre parti ?

Nous laissons le temps et les actes posés par les uns et les autres nous guider. Ce qui est certain, c’est que nous continuerons à présenter notre vision aux Sénégalais et à défendre nos convictions.

Récemment, le gouvernement a annoncé une baisse des prix des denrées de première nécessité. Comment appréciez-vous cette baisse que beaucoup d’opposants ont qualifiée de trop modeste au regard de la cherté de la vie ?

Je pense que tout acte posé qui va dans le sens de soulager les souffrances des populations est à saluer. À ce titre, je salue cet acte. De ce que j’ai compris, cela a pu être fait à travers un renoncement pour environ 53 milliards à des recettes douanières… Mais tout cela reste très fragile, quand on sait que nous importons la quasi-totalité de nos denrées de première nécessité. On reste ainsi très fragiles et exposés à n’importe quelle volatilité. Je l’ai déjà dit que les baisses importantes et durables passeraient par des actions structurelles s’appuyant sur le secteur privé national. Nous devons fabriquer des champions, en s’appuyant notamment sur ceux qui ont déjà fait leurs preuves pour aller vite, mais en créant également les conditions pour essaimer et accompagner les primo-entrepreneurs pour avoir un écosystème riche avec une topologie qui garantira la pérennité de cette stratégie.

Pour ce qui est des mesures à impacts rapides, à Yeesal en marche, nous avons des idées sur comment baisser les charges et comment reprofiler les subventions pour mieux soutenir les ménages sénégalais. Si l’occasion nous est donnée de les mettre en œuvre, nous en ferons bénéficier nos concitoyens pour aller plus dans le sens des attentes des populations.

Le nouveau régime a entamé une série de redressements fiscaux contre plusieurs entreprises de la place, notamment dans la presse. En tant qu’acteur du secteur privé, sommes-nous en présence d’une pression fiscale contre les acteurs économiques sénégalais ?

Je ne suis pas dans le secret des dieux pour répondre à cette question. Mais ce que je peux dire, pour être un chef d’entreprise qui a dû faire et qui continue à faire face à d’importants défis de gestion d’une entreprise ambitieuse, on gagnerait à repenser notre politique fiscale. Travailler sur l’élargissement, je sais qu’il y a le programme Yaatal, notamment au niveau du secteur informel, mais surtout travailler à établir une relation de confiance entre les contribuables et l’administration fiscale pour une meilleure collaboration et une plus grande efficacité. Oui, nous devons payer les impôts, il n’y a aucune discussion là-dessus, mais nous devons aussi maintenir les entreprises en vie, surtout lorsqu’elles font face à des difficultés objectives. Il est dommage, par exemple, de ne pas pouvoir participer à des appels d’offres, parce qu’il nous manque un quitus fiscal, du fait d’une conjoncture défavorable, alors que ces appels d’offres peuvent aider à retrouver une bonne santé financière qui permettra de rattraper les retards.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a indiqué une série d’audits et la mise en œuvre de la politique de reddition des comptes. Comment appréciez-vous cette volonté du chef du gouvernement ?

C’est le moins qu’on puisse faire, car c’est dans l’ordre normal des choses dans la gestion des finances publiques. Et je reviens encore sur la Senelec. J’espère que la nomination du nouveau directeur général, jusque-là secrétaire général et bras droit du DG sortant, ne soit un plébiscite de l’impunité et de la continuité en permettant de couvrir la mauvaise gestion des cinq dernières années. Un audit sérieux de la Senelec révélerait certainement des scandales sur les achats de compteurs de gré à gré à Powercom, les achats de combustibles pour la centrale de Bargny (Yérim Seck l’a dit dans son livre, près de 21 millions de surfacturations, selon lui, entre juin et novembre 2022), les locations de Karpowership, la centrale West African Energy, l’acquisition des immeubles à la cité Keur Gorgui et à Mbao…

Y a-t-il des risques d’une chasse aux sorcières ?

Il ne devrait pas y avoir de chasse aux sorcières. Mais lorsque les évidences d’enrichissement illicite sont là pour des gens qu’on connait tous, ne pas les poursuivre serait une trahison du peuple sénégalais. Et même quand ce n’est pas évident, dès lors qu’on a eu à gérer d’importants fonds publics, les audits doivent être de rigueur systématiquement.

Quel regard portez-vous sur l’opposition actuelle à Pastef qualifié de léthargique et d’aphone, depuis l’accession au pouvoir du duo Sonko-Diomaye ? 

Je pense que chaque acteur politique qui s’assume doit savoir prendre ses responsabilités et agir en fonction de ses convictions. Il ne m'appartient pas de commenter l’action de mes pairs dans l’espace politique. 

 MAMADOU MAKHFOUSE NGOM

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