Publié le 1 Sep 2012 - 15:11
ABDOULAYE SAKHO SUR SON LIVRE MA PART DE VERITE

''Il n'est pas question de régler des comptes''

Le professeur Abdoulaye Sakho de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) a déclaré, samedi à Dakar, qu'il n'a cherché à régler ses comptes à personne dans son nouveau livre ''Ma part de vérité'', qui est consacré à l'affaire des primes de l'Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP). ''Ce n’est pas une manière de régler des comptes [...]. Je n'ai fait des reproches à personne. Je pardonne et je dépasse'', a affirmé le professeur Sakho, lors de la cérémonie de présentation et de dédicace de son ouvrage.

 

En 2010, Abdoulaye Sakho, membre du conseil de régulation de l'ARTP, avait été inculpé de détournement de deniers publics, en même temps que d'autres employés de l'agence, dont son directeur général Daniel Goumalo Seck. Il s'était acquitté du paiement d'une caution, pour recouvrer la liberté. En avril 2011, la justice sénégalaise estimait, par une ordonnance de non-lieu, que le professeur Sakho et ses coïnculpés n'avaient pas commis de détournement de deniers publics.

 

Après l'étape judiciaire, M. Sakho donne au public sa version des faits dans ''Ma part de vérité'' (130 pages), une série d’entretiens conduits par les journalistes Bachir Fofana du quotidien Enquête (privé) et Baye Dame Wade du mensuel Réussir (privé). ''Ce livre, c’est comme un témoignage. Je l’ai écrit pour mon honneur'', a-t-il indiqué lors de la cérémonie de dédicace et de présentation de l'ouvrage. Ce livre ''montre comment les organes de régulation peuvent [conduire] des innocents en prison'', a dit Fofana. Wade, quant à lui, a indiqué que l'ouvrage traduit ''une prise de position que nous prenons pour susciter le débat'' autour de l'affaire des primes de l'ARTP. Fofana et lui n'ont pas été connivents avec le professeur Sakho pour produire ce livre, a-t-il laissé entendre. Ils n'ont pas été ''complaisants'' avec lui, a dit aussi Madiambal Diagne, l'administrateur du groupe Avenir communication (privé), éditeur du livre.

Une mission de contrôle conduite par l'Inspection générale d’Etat (IGE) sur la gestion de l'ARTP en 2007 avait révélé que l'agence était victime d'une ''absence de politique et de stratégie cohérentes'', d'un ''manque de clarté des règles et rôles'', d'une ''violation systématique du Code des marchés'', de ''népotisme'', de ''gaspillage'', d'une ''tutelle presque inexistante ou pas clairement définie'', etc.

L'inspecteur général d'Etat Mamadou Moustapha Tall, chef de la mission de ''vérification financière et administrative'' sur l’ARTP, et son collègue Mamadou Diop, étaient arrivés à des ''conclusions accablantes'' dans la gestion de l'agence.

 

Ils ont ensuite proposé l’ouverture d’une information judiciaire, qui a abouti à l'inculpation du professeur Sakho et d'autres agents de l'ARTP, dont Mamour Niang, commissaire aux enquêtes économiques de l'agence, Babacar Touré, ancien directeur général de La Poste et Abdoulaye Ndiaye, un consultant international.

M. Sakho dirige le master en droit de la régulation à la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) de l'UCAD.

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