L’épineuse quête de solutions
Pour un meilleur accès aux financements des PME, des acteurs du tissu économique sénégalais ont tenu un conclave, à l’issue duquel ils comptent présenter, sous peu, 47 recommandations destinées à l’État, à la BECEAO et à tous les acteurs du tissu économique.
Depuis 2018, à la suite de larges concertations avec des acteurs du secteur, les entreprises sénégalaises sont classées en trois catégories : à savoir les micro-entreprises (chiffre d'affaires annuel hors taxes inférieur ou égal à 30 millions F CFA), les petites entreprises (chiffre d'affaires annuel hors taxes compris entre 30 et 100 millions F CFA inclus) et les moyennes entreprises (chiffre d'affaires annuel hors taxes compris entre 100 millions et 1 milliard F CFA inclus).
Avec un dispositif qui comporte quatre principaux axes : la promotion des PME, l'amélioration de l'encadrement de ces entreprises, le refinancement des créances bancaires sur les PME et la diversification des instruments financiers adaptés pour leur financement, un atelier a été organisé avec les acteurs pour discuter autour du financement des PME.
Le directeur des Petites et moyennes entreprises au ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises souligne qu’aujourd’hui, au Sénégal, l’écosystème du financement et du développement des PME-PMI compte une mosaïque d’acteurs qu’il serait nécessaire de mettre en synergie d’actions et sous une bonne coordination, en commençant notamment au sein des acteurs étatiques, qu’elles soient des structures ministérielles ou des structures publiques telles que le Fongip, le Fonsis, la Der ou encore le 3FPT.
Dans ce sens, souligne Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, le projet Giz ‘’Accès au financement pour les PME’’, qui vise à améliorer les conditions de solvabilité nécessaires aux MPME pour accéder aux différentes solutions de financement (public et privé) a vu le jour.
L’objectif de ce projet, renseigne-t-il, est de favoriser un climat d’affaires propice aux micro, petites et moyennes entreprises, grâce à des mesures aptes à favoriser leur accès à des financements répondant à leurs besoins de croissance et de développement. ‘’Parmi les difficultés des PME, il y a l’accès aux financements. Sans financement, on ne saurait dérouler son programme d’investissement. Si vous avez un problème de trésorerie, un fonds de fonctionnement, vous ne pourriez pas prendre en charge vos dépenses courantes, ni fonctionner. L’argent est le nerf de la guerre et l’État a essayé de régler cette question, en mettant en place un dispositif financier que constitue le Fongip. Pour investir le capital des entreprises, le Fongip est là pour donner des instruments de garantie. Il y a aussi les possibilités, pour les PME, de lever des financements à travers des bourses régionales de valeurs mobilières. La culture boursière chez nos entreprises est à l’état embryonnaire’’, confie M. Ndiaye.
Ainsi, il informe que la rencontre d’hier leur a permis de passer en revue toutes les difficultés autour de l’entreprise et de son environnement, pour proposer au gouvernement des recommandations fortes. ‘’On ira vers une concertation nationale. L’atelier prépare cette concertation. Le moment venu, nous allons présenter aux autorités ces 47 recommandations. Elles sont destinées à l’État, à la BCEAO, à tous les acteurs de l’écosystème du financement des PME. Une étude durant la Covid-19 a montré que nos PME ont besoin d’être accompagnées. On est en train d’améliorer ce travail à travers les recommandations formulées. Les statistiques montrent que les PME représentent 99,8 % du tissu économique. L’économie sénégalaise est dominée par les PME. Rien que les entreprenants font 88 % du tissu économique’’, indique M. Ndiaye.
CHEIKH THIAM