La population interpelle Macky Sall
Les habitants de Thiaroye-Gare, en banlieue dakaroise, ont, depuis quelques mois, un réel souci pour accéder aux infrastructures qui se trouvent à l’intérieur du camp militaire (CM), à cause de l’érection d’un mur de clôture. Ils demandent l’arbitrage du président de la République.
Par décret n°2002-535 du 29 mai 2002, l’État du Sénégal avait constitué une partie du camp militaire sise dans la commune de Thiaroye-Gare d’une superficie de 30 ha, en zone spéciale d’aménagement d’infrastructures communautaires, afin d’y ériger des équipements et édifices publics au profit des populations de cette partie de la banlieue dakaroise.
Ainsi, il y a été érigé un centre polyvalent de formation professionnelle de base, une maison des femmes, trois collèges d’enseignement moyen, un lycée, un hôpital de niveau 3, un centre d’hémodialyse, un terrain de football municipal et deux grands marchés.
Seulement, depuis quelques mois, selon le chef du Service chargé des affaires sociales, éducatives et sanitaire à la mairie de Thiaroye-Gare, les populations ont de réels problèmes d’accès à ces infrastructures pour leur épanouissement, formation, activités sportives, culturelles et sanitaires, à cause de l’érection d’un mur de clôture. D’après Kéba Guèye, ils ont pour difficultés : la perte de centaines d’emplois pour les jeunes et les femmes de développement communautaire, la déperdition scolaire, la baisse de performance des clubs fanions (football, handball et basket-ball), l’arrêt des activités de formation et d’apprentissage au niveau du centre polyvalent, des difficultés pour les élèves de pratiquer des activités sportives et l’enclavement du nouveau marché.
Jusqu’ici, dit-il, toutes les actions menées n’ont rien donné. Ils ont parlé à plusieurs autorités du pays, tenu des conférences de presse, initié des marches, sans obtenir gain de cause. C’est la raison pour laquelle ils ont décidé de saisir le président de la République, pour qu’il leur vienne en aide. ‘’On ne sait plus quoi faire. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de saisir Macky Sall, pour qu’il puisse nous venir en aide. Nous sommes fatigués. Nos enfants ne savent plus quoi faire. Ils sont obligés de faire un contournement de plus de 2 km pour accéder à leurs écoles. Il faut que le chef de l’État puisse venir nous édifier, car il est le seul à pouvoir le faire. Nous sommes en train de vivre un vrai calvaire pour pouvoir accéder aux infrastructures qui sont nichées dans ce site. Nous lui demandons de trouver une solution définitive à ce problème qui est une bombe à retardement. Il peut remettre en cause la stabilité sociale de la banlieue. D’ailleurs, nous lui avons envoyé une lettre’’, renseigne M. Guèye.
Les populations déclarent disposer d’un plan B qui consistera à se faire entendre à qu’importe le prix. Elles prévoient, entre autres, d’envahir les plateaux de télévision et de faire des marches qui vont regrouper toutes les couches de la population.
CHEIKH THIAM