Publié le 25 May 2024 - 20:24
ACCUSÉ D’AVOIR ENVOUTÉ ET DÉPOUILLÉ UNE ADOLESCENTE DE SON ARGENT

Cheikh O. Niabaly échappe de justesse à l’incarcération

 

Même si Cheikh Oumar Niabaly a bénéficié d’une relaxe pour le chef d’escroquerie qui lui est reproché, le père de la victime reste convaincu qu’il a usé de pouvoirs surnaturels pour soutirer de l’argent à sa fille. Le 18 avril à Yeumbeul, Cheikh Oumar Niabaly a été sauvé de justesse par la police des griffes de la foule qui le lynchait.

 

L'histoire de la magie opérée dans les espaces publics afin de dépouiller d'honnêtes citoyens court les rues. La fille de M. Cassy en est victime. Âgée de 16 ans, l’adolescente est, selon son père, toujours traumatisée par sa mésaventure. C’est la raison pour laquelle elle n'a pas comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits.

Selon les faits rapportés, Cheikh Oumar Niabaly, qui n’est pas de nationalité sénégalaise, aurait usé de dons surnaturels pour soutirer de l’argent à la jeune fille.

D’après le père de cette dernière, Niabaly a envouté sa fille. Sous ses directives, celle-ci s’est rendue chez elle chercher de l’argent pendant que son bourreau l’attendait non loin de la maison. Quand elle a retrouvé ses esprits, Cheikh Oumar Niabaly n’était pas encore loin. Ayant informé son père, celui-ci ameuta tout le quartier. Ainsi, la foule s’est jetée sur Niabaly qui n’a eu son salut qu’à l’arrivée des policiers.

Comparu devant les juges du tribunal des flagrants délits de Dakar, Cheikh Oumar a catégoriquement nié les chefs d'accusation. Selon lui, "la foule l'a attaqué et battu, lorsqu'il était avec la fille à qui il demandait de l'argent pour acheter à manger. Je l'attendais à côté de chez elle, avant que je ne sois sévèrement battu. C'est la police qui m'a extirpé de la foule le 18 avril. Je lui ai seulement demandé de l'argent pour manger et les gens n'ont pas compris et ils ont commencé à me lyncher. Je n'ai rien reçu de la fille. Elle habite à côté".

Cependant, M. Cassy a balayé d'un revers de main les propos du prévenu et a affirmé : "Ma fille avait une petite tirelire pour garder de l'argent et qui contenait 70 000 F CFA. Il l'attendait devant la maison pour récupérer l'argent. Et moi, je suis arrivé chez moi vers 18 h. C'est alors que ma fille m'a expliqué les faits."

À cet effet, le ministère a requis l'application de la loi. Mais la défense a clamé la relaxe pure et simple.

Selon Maitre Martin Diatta, la fille, jusqu'à ce jour, n'a jamais été auditionnée. Pis, la personne qui a reçu cette enfant a constaté sa panique. "Le prévenu vous a donné des explications qui peuvent paraître extravagantes. Ce qui s'est passé, c'est que cet étranger a abordé la fille dans la rue pour lui demander à manger. On nous dit que la fille a été abordée par cette personne qui lui a dit qu'elle est possédée. Paniquée, elle en a parlé à sa mère. Elle lui demande de sortir afin de l'identifier. C'est là qu'elle a crié au voleur avant qu'il ne soit lynché", a expliqué l'avocat.

Finalement, le tribunal, après en avoir délibéré, a relaxé Cheikh Oumar Niabaly au bénéfice du doute.

MAGUETTE NDAO

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