Une mère et ses enfants risquent 2 ans de prison
Pour avoir battu à mort un déficient mental, une dame et ses trois enfants risquent deux ans de prison ferme. Le médecin qui a délivré le certificat de genre de mort encourt une condamnation et une amende.
Alors qu’ils bénéficient d’une liberté provisoire, la dame S. Sarr et trois de ses enfants O. Dièye, S. Kh. Dièye et B. Diop risquent de retourner en prison. Attraits devant le tribunal correctionnel de Dakar pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, ils risquent deux ans d’emprisonnement ferme. N’eût été la disqualification des faits, la mère et ses enfants allaient se retrouver devant une Cour d’assises pour assassinat. Ils sont accusés d’avoir battu à mort un déficient mental.
Les faits ont eu lieu le 12 avril 2013 à Rufisque. Abdou Camara la victime, avait asséné un coup de pilon à un enfant habitant chez les prévenus. C’est pour riposter que la mère et ses enfants ont frappé la victime avec un câble provenant d’une antenne de téléviseur. Mais à la barre, la prévenue a nié avoir commandité l’expédition punitive qui a coûté la vie à la victime. S. Sarr a également réfuté avoir levé la main sur le défunt, arguant que celui-ci était ami à son défunt fils et l’appelait affectueusement maman.
La prévenue a été déchargée par ses enfants. Ces derniers ont nié avoir agi sur instruction de leur mère. La tante de la victime a battu en brèche leurs dénégations. La dame Awa Ndir dit avoir identifié la mère sur une vidéo, avec ses enfants. ’’Elle leur disait ‘’ça suffit’’, a-t-elle confié. Pis, selon elle, avant le décès, S. Sarr avait promis de faire la peau à son neveu. ‘’Lorsque la grande sœur de Amadou est partie la voir pour s’excuser, elle l’a éconduite en leur lançant qu’elle allait régler les comptes à mon neveu à sa manière’’, a révélé la dame Ndir. Elle a ajouté que les prévenus raillaient son neveu déficient à chaque fois que celui-ci s’habillait correctement en portant un costume ou un boubou en tissu djezner.
Confortée par ce témoignage, la représentante du parquet a requis deux ans ferme contre le quatuor et 06 mois assortis du sursis et une amende de 100 000 francs contre le médecin qui a délivré le certificat de décès. Le docteur Moustapha Bâ a attesté que la victime est décédée à domicile, or elle a rendu l’âme à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye où elle a été évacuée après les coups reçus. ‘’C’est une erreur. Je l’ai fait pour aider un ami d’enfance, car il ne m’a rien payé’’, s’est justifié le prévenu.
La défense a plaidé l’imputabilité des faits, avant de demander la relaxe. Délibéré le 2 avril.
FATOU SY