Les véritables obstacles passés à la loupe
Les acteurs de la pêche de la Langue de Barbarie se sont rencontrés, hier, à Saint-Louis, pour échanger autour des difficultés du secteur. La conférence sur les goulots d’étranglement de la pêche a été introduite par le secrétaire général de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas). Rencontre au cours de laquelle les acteurs sont unanimes qu’il faut de gros moyens financiers et un sérieux engagement technique pour relever les défis du secteur de la pêche.
On ne peut atteindre pas les objectifs de la souveraineté alimentaire au Sénégal en marginalisant le stratégique secteur de la pêche, surtout à Saint-Louis, a soutenu le secrétaire général de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas) Moustapha Dieng. Raison pour laquelle les acteurs se sont réunis pour partager, échanger et voir quels sont les atouts que le secteur de la pêche offre par rapport à la question de la souveraineté alimentaire.
Si certaines interventions ont vanté les avantages que Saint-Louis dispose pour la pêche, d’autres sont revenues très largement sur les difficultés rencontrées. Parmi les obstacles soulevés par les intervenants, certains sortent du lot. Il s'agit, entre autres, de la brèche, de la cohabitation entre la pêche artisanale et l’exploitation du gaz, de la vétusté des infrastructures d’embarquement et de débarquement, des licences de pêche et des relations entre les pêcheurs guet-ndariens et la Mauritanie.
Venu assister à la rencontre en tant que fils de la Langue de Barbarie, Moustapha Niang, conseiller technique du directeur général du budget et responsable au parti Pastef, s’est engagé à être leur relais auprès des plus hautes autorités du gouvernement. Pour lui, les problèmes de la pêche à Saint-Louis sont préoccupants et méritent une attention particulière pour l’atteinte des objectifs de la souveraineté alimentaire. ‘’Depuis 2003, la brèche a occasionné la mort de plus de 600 personnes. Donc, il est urgent pour les autorités ou pour toute personne qui a la volonté d'aider, de venir secourir les acteurs de Saint-Louis.
La brèche est devenue un passage obligé malheureusement mortel. Ce qui entraîne des dégâts humains et matériels. En guise de solution, on préconise le dragage et le balisage de la brèche. Ce qui va aider les pêcheurs à sauver des vies et aussi à pouvoir travailler tranquillement’’, a souligné M. Niang. Avant de rappeler que la priorité des priorités des pêcheurs de Saint-Louis demeure la cohabitation entre leur activité et la plateforme gazière de Diattara. ‘’Si nos braves concitoyens ont des problèmes en Mauritanie, c’est en grande partie dû à l'exploitation du gaz, car la plateforme est posée au niveau d'un récif naturel. Ce qui fait que les pêcheurs ne peuvent plus trouver du poisson et sont obligés d'aller jusqu'en Mauritanie pour pêcher. Malheureusement, par défaut de licence ou pour pêche d’espèces interdites en Mauritanie, ils sont traqués par les garde-côtes mauritaniens et leurs matériels saisis. Il faut rappeler qu'une pirogue arraisonnée c'est une entreprise tuée, liquidée et des millions de pertes. C'est pour cela que nous lançons un cri du cœur à l'endroit de nos autorités pour qu'elles fassent un effort pour aider ces familles à retrouver leurs matériels de pêche et leurs pirogues pour contribuer positivement à la souveraineté alimentaire du Sénégal’’, a plaidé Moustapha Niang.
IBRAHIMA BOCAR SENE, SAINT LOUIS