AFFAIRE NDINGLER
Les activistes exigent la restitution définitive des terres
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Les activistes des mouvements Aar Li Nu Bokk, Noo Lank et Doy Na ont fait face à la presse, hier, pour exiger la restitution définitive des terres de Ndingler aux paysans et aussi tirer un bilan satisfaisant de leur manifestation du 17 juillet dernier.
Les mouvements Aar Li Nu Bokk, Noo Lank et Doy Na ne sont pas satisfaits de la décision prise pour régler le litige foncier qui oppose le président-directeur général de la Sedima, Babacar Ngom, aux habitants de Ndingler. Car, après plusieurs médiations, les paysans ont obtenu de retrouver leurs terres pour y cultiver, cette année seulement, suite à une décision du chef de l’Etat. Cette restitution étant temporaire, il est prévu de poursuivre les négociations, selon le ministre de l’Intérieur qui a fait, avant-hier, l’annonce de cette solution transitoire.
Mais aux yeux des membres des mouvements Aar Li Nu Bokk, Noo Lank et Doy Na, cette solution est inacceptable. Guy Marius Sagna et ses camarades demandent à l’Etat de restituer ‘’définitivement et sans condition les terres aux paysans de Ndingler et de Djilakh’’. Ils invitent, en même temps, la direction de la Sedima à ester en justice l’Etat ‘’irresponsable qui gère le foncier de manière informelle’’.
‘’Si l’Etat avait délimité les zones urbaines, les zones classées, les zones de terroir réservées aux paysans et les zones pionnières réservées aux projets, ce genre de problème n’existerait pas, ni à Ndingler ni à la forêt classée de Mbao. L’Etat du Sénégal joue au pompier, alors qu’il n’est qu’un pyromane foncier’’, dénoncent-ils.
Les activistes considèrent que ce qui est en cause, dans cette affaire, est la gestion des terres au profit des puissances nationales et internationales, au détriment des paysans qui risquent d’être transformés en journaliers agricoles sur leurs propres terres.
Guy Marius Sagna et Cie demandent, par conséquent, la restitution des terres aux paysans partout où elles ont été accaparées. A cela, ils ajoutent la suspension des attributions de terres, ainsi qu’un audit foncier national et la délimitation des zones du domaine national (zones urbaines, zones classées, zones terroirs, zones pionnières).
Les mouvements des activistes rappellent d’ailleurs qu’ils se sont entretenus avec les deux parties, afin d’apporter une solution au différend. Ils estiment, à ce propos, que les terres doivent aller en priorité aux paysans qui les habitent et les exploitent depuis des siècles. D’après les membres de ces mouvement, Ndingler vit la même situation que d’autres localités du pays : ‘’Kiniabour, Guéréo, Ballabougou, Kër Samba Kane… Avec parfois des attributions abusives de 50 000 hectares à Mbane, de 5 000 hectares à Bokhol, de 10 000 hectares à Fass Ngom, de 3 000 hectares à Koussanar, de 1 600 hectares à Maka Coulibantan, 800 000 hectares à Saraya, Bandafassi et Tombokoto, 10 000 hectares à Dodel et Demette, de 55 000 hectares dans la région de Louga, de 20 000 hectares à Linguère…’’
Ces plateformes précisent, par ailleurs, qu’elles soutiennent l’agro-business, mais pas au détriment des exploitations agricoles familiales.
Bilan marche
Les mouvements Aar Linu Bokk, Noo Lank et Doy Na ont également profité de l’occasion pour tirer un bilan satisfaisant de la marche du 17 juillet dernier. Une manifestation qui avait pour but, selon eux, de rendre visible et audible les problèmes fonciers, de l’enseignement supérieur et de la gestion de l’eau en milieu rural.
Ils exigent, à ce propos, l’application de la décision de justice prise en faveur des victimes de Gadaye, ainsi que l’orientation de tous les bacheliers de 2019…
HABIBATOU TRAORE
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