Les avocats nient tout rapprochement
Le procès qui oppose Cheikh Yérim Seck à Ndèye Aïssata Tall a été renvoyé, hier, sur demande des conseils de la partie civile qui veulent mieux se préparer.
Le procès en appel du journaliste Cheikh Yérim Seck, condamné à trois ans de prison pour le viol de Ndèye Aïssata Tall, a été renvoyé au premier mars prochain. La Cour d'appel de Dakar siégeait hier sur une demande de liberté provisoire introduite par les conseils de l'administrateur du site Dakaractu. Prenant la parole, l'un des avocats de la partie civile, Me Borso Pouye, a sollicité un renvoi, pour cause de l'absence de ses collègues. Ce que n'a pas voulu entendre l'avocat du journaliste Cheikh Yérim Seck, vêtu de demi-saison blanc pour la circonstance et tenant à la main un chapelet. Me Aly Fall a plaidé pour que l'affaire soit retenue, déclarant qu'aucun avocat ne peut dire qu'il n'était pas au courant de ce procès. À sa suite, l'avocat général s'est montré favorable au renvoi. Il a été suivi par le président du tribunal.
En marge du procès, Me Aly Fall de la défense s'est montré beau joueur. ''Le président a tranché. Nous espérons que le 1er mars, l’affaire sera plaidée, parce qu’elle est en état'', a-t-il laissé entendre. Quant à l'issue du procès en appel, il a déclaré : ''Nous sommes optimistes, sinon on ne relèverait pas appel. Nous avons des arguments pour obtenir sa relaxe''. Sa collègue Me Borso Pouye, avocate de Ndèye Aïssata Tall, n'a pas semblé partager cet optimisme. Selon elle ''les faits sont constants et il (ndlr : Yérim Seck) ne les a pas niés. Je ne vois pas pourquoi il va être relaxé'', dira-t-elle.
''Le rapprochement, c’est de l’intox''
En outre, il a beaucoup été question, ces temps-ci, d'un rapprochement entre les deux parties en procès. En effet, la presse a indiqué que le magistrat Boubou Tall Diouf, père de la victime, a décidé de passer l’éponge et de pardonner à Cheikh Yérim Seck. Si on en croit ces informations, les deux parties devaient se retrouver hier devant la Cour d’Appel pour fumer le calumet de la paix. Eh bien, il n'en est rien, selon les avocats des deux parties. ''Le rapprochement, cette histoire de pardon, c’est de l’intox. Cela n’éteint pas l’action publique'', a asséné Me Borso Pouye.
''Comment les parties peuvent-elles se rapprocher en matière de viol ?'', s'est-elle insurgée. Même son de cloche du côté de l'un des avocats de Yérim qui a infirmé l'information selon laquelle la défense compte sur un "désistement matériel" de la partie civile devant la Cour, pour obtenir une liberté provisoire de leur client. Le journaliste avait été condamné à 3 ans de prison ferme, le 26 septembre dernier, pour viol de la jeune étudiante. Il devait également payer la somme de 3 millions de francs Cfa à la partie civile, en guise de dommages et intérêts.
Gaston COLY
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