L’Aned dénonce une ‘’inféodation du pouvoir local’’
L’Association nationale des élus départementaux dit ‘’non’’ à l’élection d’Aliou Sall à la présidence de l’Union des associations des élus locaux, en remplacement d’Alé Lo. D’après El Hadj Maodo Malick Mbaye, président de l’Aned, l’image est ‘’gênante’’ et ‘’répugnante’’, et donne l’impression d’une ‘’inféodation du pouvoir local’’.
Maire de Guédiawaye, président de l’Association des maires du Sénégal et puis président de l’union des associations des élus locaux du Sénégal. Le frère du président de la République tisse sa toile. En remplaçant ce week-end Alé Lo, Aliou Sall a désormais la mainmise sur deux grandes associations des élus locaux. Son grand frère à la tête du pays, le frère cadet à la tête des collectivités locales. L’image est ‘’gênante’’, ‘’répugnante’’.
Elle ‘’pue’’ même, dénonce avec amertume le président de l’Association des élus départementaux. Pour El Hadj Malick Mbaye, ‘’trop, c’est trop’’, et on va tout droit vers une ‘’inféodation du pouvoir local’’. D’après le leader du mouvement citoyen ‘’Geum Sa Bopp’’, ‘’on doit avoir peur’’ de ce qui se passe. Et ce qui s’est passé dimanche vient confirmer quelque chose qui se dessinait depuis le début. Aujourd’hui, personne, dit-il, ne doit faire le dos rond face à cette ‘’situation qui est en train de prendre des effets amplificateurs’’.
Le directeur général de l’Agence de la maison de l’outil (Anamo) de rappeler que si les Sénégalais étaient sortis massivement le 23 juin, c’était pour dire non à une monarchie rampante. L’élection d’Aliou Sall à la tête de l’Uael est, selon Maodo Malick Mbaye, une ‘’violation de l’esprit et des textes réglementaires qui régissent le fonctionnement de cette organisation’’. Cette élection, dénonce-t-il, est un ‘’piège pour la démocratie’’, des ‘’pratiques inacceptables dans une République et un comportement non conforme aux valeurs d’éthique et de morale’’. Surtout que pour M. Mbaye, la désignation du successeur d’Alé Lo s’est faite dans la ‘’plus parfaite nébuleuse et en catimini’’. Il dénonce aussi des irrégularités d’ordre juridique, car c’est un ‘’groupuscule’’ de gens qui a modifié les procédures de désignation du président de l’association.
Par ailleurs, en devenant président de l’Association des maires du Sénégal, puis celui de l’Union des associations des élus locaux, on peut dire, ironise El Hadj Malick Mbaye, qu’Aliou Sall est le vice-président de la République, parce que son frère Macky Sall a été porté à la tête du pays, au suffrage direct et le maire de Guédiawaye à la tête des collectivités locales par un suffrage indirect. En définitive, l’Aned estime que ces agissements d’Aliou Sall ne rendent pas service au chef de l’Etat. Car ‘’Il y a des faits qui peuvent rendre un bilan positif, négatif’’, alerte El Hadj Malick Mbaye.
ALIOU NGAMBY NDIAYE