Trois fois Étalon du Yenenga
Dans le monde du cinéma africain, Alioune Mbow est considéré comme étant le meilleur ingénieur de son, depuis plus de dix ans. Ce n’est pas fortuit, s’il est éligible dans la catégorie Son de l’académie du cinéma français qui célébrera les Césars le 26 février prochain à Paris.
L’académie du cinéma français a publié au début de l’année en cours le catalogue des potentiels candidats pour la cérémonie des Césars prévue le 26 février 2014 à Paris. Notre compatriote Alioune Mbow figure sur la liste des techniciens éligibles pour la catégorie Son. Il veut aller plus loin en étant d’abord sélectionné parmi les sept nominés, avant de prétendre au sacre majeur. En vingt-cinq ans d’ingénierie sonore dans le septième art, Alioune Mbow connaît déjà une carrière dorée.
Plusieurs récompenses en France, en Belgique et sur le continent africain ont ponctué jusqu'ici cette carrière. L’ingénieur de son sénégalais a la particularité d’avoir été sacré trois fois Etalon du Yenenga, avec En attendant le bonheur du réalisateur mauritanien Abdourahmane Cissako en 2003, Ezra du réalisateur nigérian Newton Aduaka, en 2007 et Tey du réalisateur sénégalais Alain Gomis, en 2013.
A l’école du père
Après avoir écourté ses études techniques au Lycée Maurice Delafosse, Alioune Mbow a été formé dans le tas à l’école de son père El Hadji Mbow qui fut ingénieur de son dans les premiers films du cinéma sénégalais, tels que Le Mandat, Ceddo, Touki Bouki.
En 1986, Alioune fit ses premiers pas dans le cinéma, comme assistant au son dans Lat-Dior, la série télévisée du réalisateur Babacar Saër Diagne et des films comme Fary, l’ânesse de Mansour Sora Wade, Gorée de Cheikh Ngaïdo Bâ, Guelewar de Sembène Ousmane, Hyènes de Djibril Diop Mambety etc. Au bout de quelques années de métier, il a gagné en maturité. En 1994, la somme de toutes ses expériences finit par le promouvoir ingénieur de son.
’’Je devais être assistant pour le film Le franc. Comme l’ingénieur de son a eu un empêchement à la dernière minute, Djibril Diop Mabety m’a donné ma chance. C’est le succès de ce film, à travers le monde, qui m’a lancé sur le plan international. Depuis 1998, je n’arrête pas de voyager pour honorer des contrats sur tous les coins du globe’’, raconte Alioune Mbow. La quarantaine dépassée aujourd’hui, l’enfant de la Sicap est souvent entre deux avions pour mettre son génie au service du septième art.
‘’Je dois regagner Paris, pour préparer un film dont l’histoire se passe en Éthiopie’’, informe-t-il. Alioune qui vient de boucler le son pour le film Runo à Abidjan, tourne beaucoup en RDC, au Congo Brazzaville et au Nigeria où il travaille régulièrement pour des productions cinématographiques de grande envergure parallèlement à Hollywood.
Almami Camara