Le veto du syndicat des transporteurs
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Le Syndicat des transporteurs routiers d’hydrocarbures a fait face à la presse, hier, pour s’insurger contre l’application du règlement 14 de l’UEMOA. Une mesure qui, d’après le STRH, menace la survie de leur secteur.
Le Syndicat des transporteurs routiers d’hydrocarbures (STRH) ne veut pas entendre parler de l’application du règlement 14 de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Pour ledit syndicat, ce règlement, adopté en 2005 par les pays membres de l’UEMOA, est simplement inapplicable au Sénégal. Ses dirigeants renseignent d’ailleurs qu’ils sont dans une situation de blocage depuis le 1er janvier 2020. D’après le président du STRH, l’entrée en vigueur de cette mesure est un problème qui risque de mettre à terre les entreprises et, par la même occasion, les investissements consentis dans le secteur du transport.
Même si, reconnait Cheikh Dièye, ce règlement est une bonne chose pour la préservation des routes, il devient néanmoins une menace pour la survie de l’entreprise sénégalaise. ‘’Les transporteurs reçoivent des conteneurs qui traversent des pays d’Europe, d’Asie et sont chargés sur des navires. Arrivé ici, on nous dit que ces conteneurs ont des hauteurs trop importantes. En général, ce sont des produits sous douane et le transporteur n’a même pas le droit de l’ouvrir avant d’arriver à destination. Je pense qu’on veut préserver nos routes, mais on ne doit pas être plus exigeant que les Européens dans ce domaine’’, pense Cheikh Dièye.
Le syndicaliste et ses camarades attendent du gouvernement l’accompagnement du secteur privé. ‘’Sans des entreprises nationales viables, tout est voué à l’échec. Et le règlement 14 de l’UEMOA nous conduit inéluctablement vers la disparition de nos entreprises’’, alerte le président du STRH. A l’en croire, on ne peut pas parler de grève dans le secteur des hydrocarbures qui, à ses yeux, est très sensible.
Cheikh Dièye avertit toutefois qu’ils seront un jour obligés de s’arrêter pour mener le combat afin de préserver la vie de leurs entreprises. Pour continuer leurs activités, ils sollicitent, entre autres, l’abandon définitif de la taxe sur la charge à l’essieu, le rétablissement de la taxe de 4 000 F par tonne pour le transport national et 12 000 F pour l’international, ainsi que la non répercussion de la nouvelle taxe portuaire aux transporteurs.
Une grève le 10 février
Plus catégorique sur la question, le président de l’Union des routiers du Sénégal (URS) annonce une grève pour le 10 février prochain. Gora Khouma renseigne qu’avec le Syndicat national des conducteurs routiers du Mali, ils ont conclu un accord sur des points revendicatifs mis sur la table des deux gouvernements. Cette plateforme a pour but, d’après le transporteur, d’attirer l’attention des autorités des deux pays sur la situation actuelle du secteur. ‘’S’il n’y a pas de négociations ou si elles sont nulles, les deux organisations iront en grève le 10 février 2020’’, prévient-il.
Ainsi, les revendications portent sur des points comme la réduction des postes de contrôle. Ces postes devront également être ‘’juxtaposés, fiables et sérieux’’ pour un contrôle regroupé avec la douane, la police, la gendarmerie, les eaux et forêts, la Direction des transports routiers, le ministère de la Santé. A cela s’ajoute la mise sur pied d’aires de repos dans toutes les grandes villes, pour davantage lutter contre les accidents et la non application du permis à points…
Pour Gora Khouma, le Sénégal veut se montrer exemplaire dans l’application du règlement 14 de l’UEMOA, alors qu’il ne tient pas compte de la souffrance du secteur des transports.
HABIBATOU TRAORÉ