81 médecins en spécialisation réclament leurs bourses
Les médecins en spécialisation attendent depuis plus de 11 mois de recevoir leurs bourses. Après avoir tenu un sit-in, ils n’excluent pas une grève de la faim ou l’organisation d’une marche.
Depuis 11 mois, les médecins en spécialisation courent derrière les bourses que l’Etat doit leur octroyer pour leur formation. Après avoir frappé à plusieurs portes du ministère de la Santé et de l’Action sociale, en vain, ils menacent de se faire entendre. Ils sont d’autant plus frustrés que, disent-ils, le pays souffre d’un manque criard de médecins spécialisés. Selon leur porte-parole, joint hier par EnQuête, les médecins en spécialisation en première année attendent en vain les bourses qui leur ont été attribuées. ‘’Nous n’avons encore rien reçu. Nous avons eu des rencontres avec les services compétents du ministère de la Santé. Au début, ils nous ont dit qu’ils attendent le vote de la loi de finances rectificative du mois de mai. Cette loi a été votée depuis, et c’est toujours le statu quo’’, explique le Docteur Abdoulaye Kane.
A l’en croire, les services du ministère évoquent comme alibi un manque de budget. ‘’Là où nous sommes, il n’y a aucune voie possible pour payer les bourses. Nous sommes au total 81 médecins qui avons déposé la demande. La bourse est de 150 mille F Cfa par mois. Nous avons commencé la formation depuis le mois de novembre 2015. Alors que pour faire les examens il faut payer et la valeur moyenne pour les inscriptions, c’est 505 000 F Cfa par an. Pour les 4 ans, c’est entre 2,20 et 11 millions. Tout dépend de la spécialité’’, explique-t-il.
Pour obtenir gain de cause, ces médecins ont tenu un sit-in. Ils comptent mener d’autres stratégies, les jours à venir. ‘’On va se réunir dans la semaine pour voir le combat à mener. Il y a deux à trois possibilités : déposer une autre demande de marche, faire un sit-in ou une grève de la faim. Tout dépend de la décision des camarades, parce que, depuis le mois de septembre, on fait des mouvements. On devait faire une marche le vendredi 21 octobre. Mais, avec l’attitude dilatoire de l’autorité, à savoir le commissariat de police et la préfecture, on n’a pas pu’’, déplore-t-il.
VIVIANE DIATTA