ARRÊT DE LA COUR AFRICAINE SUR L’ASSASSINAT DE NORBERT ZONGO
Justice sera-t-il rendue au journaliste burkinabé Norbert Zongo ?
6 ans après le décès du journaliste burkinabé, Norbert Zongo, la justice nationale continue à traîner les pieds mais la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et la Fédération des Journalistes Africains (FAJ) se félicitent de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, le vendredi dernier.
Va-t-on vers l'éclatement de la vérité dans l'affaire Norbert Zongo du nom du journaliste burkinabé assassiné alors qu'il menait des investigations sur l'assassinat du chauffeur du frère du président Blaise Compaoré ? En effet, la justice burkinabé ne semble pas prête à rendre son verdict. Elle n'a posé, selon les défenseurs des droits de l'Homme, aucun acte tendant à montrer sa volonté de démasquer et de juger les auteurs des assassinats de décembre 1998.
Toutefois, selon les ''droits de l'hommiste'', des avancées sont notées depuis ''que la Cour africaine a reconnu qu’une organisation, en l’occurrence le Mouvement Burkinabé des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) ayant le statut d’observateur avec la commission africaine, pourra ne pas devoir épuiser les voies de recours internes, si elle ne peut pas, au niveau national, se constituer partie civile.
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et la Fédération des Journalistes Africains (FAJ) considèrent cet arrêt de la Cour comme un pas important vers la manifestation de la vérité'', lit-on dans un communiqué de presse.
D'ailleurs, Gabriel Baglo, le Directeur pour l'Afrique de la Fij, s'est réjoui de ''la position de la Cour qui trouve que le système judiciaire burkinabè présente un certain nombre de carences qui sont à l’origine de la violation de l’article 7 de la Charte africaine : longue durée de la procédure, l’audition tardive de la partie civile, aucune autre investigation après le non-lieu de la justice.''
Pour des confrères de la Fédération des Journalistes Africains (FAJ), ''la lenteur dans la recherche des auteurs de l’assassinat peut s’assimiler à une forme d’intimidation des journalistes qui, par crainte pour leur vie, ne seraient plus disposés à faire leur travail normal d’investigation.''
En effet, dans le communiqué de presse, il est écrit que ''l’arrêt de la Cour africaine s’intéresse particulièrement aux conditions et modalités de la protection, par les États parties à la Charte africaine, de l’exercice du métier de journaliste sur le continent en même temps qu’il offre aux familles des personnes assassinées la possibilité d’une ouverture de procédures plus effectives devant aboutir à l’arrestation et la condamnation des auteurs de ces crimes.''
Le communiqué tient à rappeler que le Burkina Faso avait, le 12 avril 2012, soulevé des exceptions préliminaires d’incompétence de la Cour et d’irrecevabilité de la requête. Motif invoqué : ''les événements en cause, survenus le 13 décembre 1998, étaient antérieurs à l’entrée en vigueur, le 25 octobre 2004, du Protocole portant création de la Cour africaine et à la ratification par le Burkina Faso du Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 4 avril 1999''.
Matel BOCOUM
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