Secteur prometteur, mais méconnu par les décideurs politiques

Le projet de recherche "Behind the scenes" a été officiellement lancé, ce week-end, à Dakar. L'objectif principal de ce programme est de promouvoir le secteur créatif africain qui est très dynamique et crée beaucoup d'emplois, mais qui reste pratiquement méconnu des décideurs politiques.
Après avoir été présenté au grand public le 27 avril dernier, le projet "Behind the scenes" a été officiellement lancé ce week-end à Dakar. Ce programme de recherche a pour but de promouvoir et de revaloriser le secteur créatif africain, notamment celui féminin, qui a créé beaucoup de richesses, mais qui reste méconnu des décideurs politiques.
En effet, selon l'économiste, consultant et chercheur principal du projet, Ousmane Faye, "il est important, dans le rendez-vous de l'emploi, que ce levier soit connu des décideurs et qu'on y investisse de l'argent pour le rendez-vous du développement de la prospérité". Pour y arriver, dit-il, "il faudra que tous les atouts du secteur soient capitalisés. Et la jeune femme africaine est l'atout de taille. Elle est très créatrice dans la danse, dans la mode, entre autres’’.
Cependant, soutient-il, les normes de genre entravent le développement de la jeune femme comme dans divers secteurs". De l'avis de M. Faye, pour que l'Afrique puisse bénéficier de tous les atouts dans le secteur créatif, pour que le potentiel de création d'emplois et de richesses soit effectif, "nous voulons regarder les barrières de genre qui empêchent un épanouissement de la jeune femme créatrice en Afrique".
D'après le chercheur, "nous mettons beaucoup d'argent sur les infrastructures, beaucoup d'efforts pour améliorer le cadre incitatif de certains secteurs et nous ignorons le secteur dans lequel nous sommes très compétitifs au plan mondial".
Présente à la cérémonie, la directrice des Arts, représentante de la secrétaire d'État à la Culture, à l'Industrie créative et aux Patrimoines culturels, Khoudia Diagne, a souligné que l’État est conscient de ‘’tout ce que l'industrie créative apporte dans les pays’’. Ainsi, ajoute-t-elle, il est important, aujourd'hui, qu'au niveau du Sénégal où il y a beaucoup de créativités et de contenus, que nous arrivions à estimer, à voir ce que ce secteur apporte réellement dans l'économie de notre pays".
C'est pourquoi, a-t-elle fait savoir, "nous accueillons avec plaisir ce projet qui, au-delà de rechercher l'impact de ce que fait la femme dans le secteur des ICC, s’intéresse aussi à que font les acteurs culturels en général. Ce sera une grande première, des esquisses d'études qui ont été menées. Mais celle-là, pour quantifier la valeur de l'économie créative, est une première et nous sommes preneurs".
Ainsi, Mme Diagne a déclaré que le ministère de la Culture est prêt à accompagner cette initiative et à apporter tout le soutien nécessaire pour sa réussite.
FATIMA ZAHRA DIALLO