Publié le 3 Mar 2018 - 21:10
ART ET MIGRATION

Pr Kassé analyse le phénomène

 

Dans le cadre de l’exposition ‘’Condoléance les larmes de la peinture’’, de l’artiste Cheikh Niasse, le Pr Kassé a fait une communication sur art et migration. EnQuête vous fait la synthèse d’une partie de cette analyse.

 

‘’Art et migration’’, était l’un des sujets sur lesquels s’est penché jeudi le brillant critique d’art et professeur de lettres germaniques, Maguèye Kassé. Il était l’un des conférenciers de la conférence organisée dans le cadre de l’exposition ‘’Condoléances, les larmes de la peinture’’, de l’artiste peintre Cheikh Niasse qu’accueille actuellement la Galerie nationale et qui court jusqu’au 6 mars prochain. Dans son analyse, Pr Kassé a indiqué que ‘’l’histoire de nos pays, voire de notre continent et ce qu’elle retient du contact avec les autres parties du monde qui se sont mutuellement et positivement influencées montre, malgré tout, des formes de migrations aux effets positifs portés fondamentalement par l’art (…)’’.

Ce qui engendre ‘’en retour une nouvelle fonction dévolue à ce médium/ passeur d’idées, d’émotions génératrices d’une humanité aux caractéristiques universelles, donc d’une humanité nouvelle, facteur d’intégration, c’est-à-dire d’identification à des valeurs communes faites de sympathie, d’empathie, de réconciliation de l’être avec lui-même donc libérées des contraires artificiellement entretenus’’.  

Par conséquent, se déplacer permet d’aller à la rencontre et découverte de l’être. En effet, ‘’la migration devient facteur d’une nouvelle humanité née sur les cendre d’un monde en crise, celle de valeurs surannées de repli sur soi et celui qui en porte les signe devient un liant et non plus un facteur de désordre’’, remarque Pr Kassé. C’est le cas en Espagne, tel qu’il l’a relevé, plus précisément à Al Andalus où l’on sent l’héritage architectural, musical ou gastronomique  arabo-musulmane. Il en est presque de même avec feu Ousmane Sow, premier Africain à l’Académie des Beaux-Arts de France.

A travers la sculpture, il a ‘’fait migrer des souvenirs, de l’histoire pour les les rendre présent à l’esprit de manière à en apercevoir les éléments les plus significatifs dans l’évocation de cultures longtemps ignorées, tenues à l’écart, voire niées ou bafouées comme celle des Noubas (…)’’. Son compatriote feu Amadou Sow qui vivait en Autriche a prouvé, en choisissant de s’établir dans ce pays, ‘’par son talent une présence universelle de l’art du beau qui n’appartient à aucun continent, en propre et en exclusivité’’, selon Pr Kassé. Ce qui démontre, en outre, que ‘’la migration des phénomènes de l’esprit se fait par l’art et l’artiste qui la porte par son talent dans des œuvres qui deviennent classiques par la pérennité des idées qu’elle inspire’’, renseigne M. Kassé.

D’illustrations en illustrations, Pr Kassé a démontré que ces règles sont valables dans des arts comme la musique citant à cet effet la rencontre dans la création du compositeur de jazz africain-américain Duke Ellington, de la grande Ella Fitzgerald et de Joan Miro. En littérature, Pr Kassé s’est basé sur la ‘’réconciliation des contraires amorcée dans les années 1960 après celle de la négritude révolte’’. Par ailleurs, cette tribune était également l’occasion pour le critique d’art de jeter un regard, même furtif, sur ‘’les arts médiatiques’’.

‘’La télévision comme médium qui devrait avoir une fonction interculturelle fait voir la migration sous des aspects d’information suspecte dans le traitement qu’elle en fait, dans des formes de stigmatisation auxquelles l’art apporte des réponses adéquates’’, constate Pr Kassé. C’est ainsi que ‘’la photographie permet de migrer vers des horizons que seul l’art est à même de créer, en suscitant intérêt dans le déplacement qu’elle sait opérer dans des situations, ici aussi, de parti-pris de progrès, d’identification. Les photographies de Touré Mandé Mory m’inspirent ce point de vue dans la migration dont il permet l’interprétation vers des univers inconnus ou jusque-là dédaignés, voire volontairement ignorés’’. Enfin, Pr Kassé a démontré que ‘’le 7e art prouve à suffisance cet aspect didactique que l’artiste insuffle à son œuvre en mettant plus que tout autre art à la portée de tout le monde tout le drame que contient le cadre dans lequel évoluent dans leurs variétés et situations respectives les protagonistes, à des degrés divers,, des phénomènes migratoires contemporains’’.

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