ARTAC
La cérémonie d’ouverture de la 8e session ordinaire de la Conférence de l’Assemblée des régulateurs des télécommunications d’Afrique centrale (ARTAC) s’est tenue, hier, en République démocratique du Congo (RDC). La thématique retenue cette année, selon l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) du Sénégal, est ‘’Autonomisation des agences de régulation des télécommunications pour faire face aux mutations de l’écosystème’’.
‘’Invité d’honneur à cette rencontre, le directeur général de l’ARTP du Sénégal a partagé son expérience. Pour mesurer l’importance du thème de ladite session, Abdou Karim Sall a d’emblée insisté sur la nécessité de s’accorder d’abord autour de la notion de régulation. En effet, selon lui, la régulation est souvent mal comprise de l’opinion et, aujourd’hui, elle est en train de glisser vers le concept de compliance et de régulation collaborative’’, rapporte la note.
‘’Revenant sur la pertinence de la création d’autorités administratives indépendantes (AAI), clef de voûte d’une régulation efficace et efficiente du secteur des télécommunications, le régulateur sénégalais fera remarquer à l’assistance que la régulation est certes une mission de l’État, mais celui-ci étant politique et arc-bouté sur ses fonctions régaliennes ne saurait assurer cette régulation en toute impartialité. Par conséquent, il a plaidé pour une indépendance assortie de crédibilité des autorités de régulation, non sans partager avec l’assistance le pertinent modèle sénégalais. Il a précisé que l’ARTP n’a pas de tutelle, mais un ancrage institutionnel, car logée à la présidence de la République. Ce qui, en réalité, lui donne beaucoup de marge de manœuvre et d’autonomie dans son fonctionnement’’, ajoute-t-on.
...Ainsi, ‘il faut séparer les fonctions politiques relevant des ministères des Télécommunications, des fonctions de régulation. En réalité, l’autonomie de gestion permet à l’Autorité de régulation de disposer et de gérer son budget de façon autonome. La meilleure trouvaille, plaide-t-il, serait que ‘’le régulateur soit financé par des redevances ou des taxes du secteur et non point par le budget de l’État’’, explique-t-on. Abdou Karim Sall a beaucoup insisté ‘’sur la formation qui, à ses yeux, doit être adéquate, permanente et surtout de qualité pour répondre aux exigences du personnel des autorités de régulation, parce que les technologies et les besoins avancent très rapidement dans ce secteur.
Les agents des autorités ne doivent pas être moins formés que ceux des opérateurs pour assurer leur indépendance. Aujourd’hui, avec les nouvelles problématiques comme l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, les Fintechs, les OTT, les réseaux sociaux, le commerce électronique, cette formation est impérative pour éviter la corruption et la capture par les opérateurs’’, a-t-il dit. Il a, en outre, partagé les dix priorités inscrites sur la feuille de route de l’ARTP. ‘’Entre autres axes prioritaires, l’extension des licences des opérateurs de télécommunications à la 5G dès le 31 juillet prochain, la mise en œuvre du roaming national à la même date, le contrôle du trafic téléphonique et des terminaux ont été les points saillants de partage’’, liste-t-on.