Publié le 28 Jun 2024 - 14:11
ASSISES DE L'ENTREPRISE

Le secteur privé invité à prendre plus de risques

 

Les Assises de l'entreprise ont été ouvertes, hier, à Dakar. À cette occasion, le ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, venu présider la cérémonie, a invité le secteur privé à prendre plus de risques en vue de profiter pleinement des potentialités des secteurs clés de notre économie. Il a ajouté que l'État est prêt à dérisquer les projets pour faciliter leur financement. 

 

Hier, à l'occasion de la cérémonie d’ouverture des Assises de l'entreprise, organisées par le Conseil national du patronat (CNP), le ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération a invité le secteur privé à prendre plus de risques en vue de profiter pleinement des potentialités des secteurs clés de notre économie.

En effet, le Dr Abdourahmane Sarr a indiqué que le bilan de l’État ne peut pas supporter le volume des investissements rentables nécessaires à l’émergence du Sénégal.

À cet effet, a-t-il souligné, "il nous faut, ensemble, avec le contenu local, aller vers des partenariats public-privé (PPP) pour absorber les ressources disponibles. L’État est prêt à dérisquer les projets pour faciliter leur financement". Selon le ministre, le Sénégal fait du contenu local un sujet clé pour stimuler sa croissance économique, renforcer sa souveraineté et améliorer les conditions de vie de ses populations.

D'ailleurs, dit-il, c'est ce que le président de la République a appelé "le Projet d’un Sénégal souverain, juste et prospère".

Il est d'avis que ce choix stratégique suppose une implication forte du secteur privé national qui doit jouer un rôle moteur dans la modernisation des processus de production, l'ouverture de nouveaux marchés et la valorisation des produits locaux.

À en croire le Dr Sarr, des actions ont été réalisées par le passé pour améliorer l'environnement des affaires et favoriser l’attractivité de notre pays en matière d’investissements.

Cependant, admet-il, "force est de reconnaître qu'elles ont été très insuffisantes au vu des enjeux et défis auxquels nous devons faire face et des résultats obtenus".

C'est dans cet esprit, fait-il savoir, que "le Projet de transformation systémique du Sénégal a défini des orientations majeures pour l'atteinte de la souveraineté économique par l’élaboration d’une stratégie nationale de développement d'un secteur privé fort, intégrant la dimension territoriale, avec l’ensemble des parties prenantes". 

 "La promotion du contenu local nécessite la mise en œuvre de mesures concrètes et concertées"

Pour réussir ce pari, dira-t-il, "il est indispensable d’appuyer le renforcement des capacités productives du secteur privé. Cela, dit-il, passe par le développement des compétences, en quantité et en qualité ; l'amélioration de l'accès au financement ; de l'adoption de technologies innovantes et de l'accompagnement des entreprises dans leur expansion sur les marchés nationaux et internationaux".

De même a ajouté le ministre, "un accent particulier doit être mis sur l'accroissement de la présence des entreprises nationales dans les pôles territoires et dans les secteurs stratégiques tels que l'agriculture, l'énergie, les industries et la technologie (le numérique). Cela permettra de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et de créer des emplois de qualité pour les Sénégalais, en particulier les jeunes".

Selon lui, le Sénégal doit également tirer parti de ses avantages comparatifs pour développer des produits et services à forte valeur ajoutée et intégrer les chaînes de valeur mondiales. Cela, dit-il, permettra de propulser le développement économique du pays et de le positionner sur la scène internationale.

En outre, a-t-il souligné, "la collaboration entre les différents acteurs du secteur privé local et étranger, des pouvoirs publics et de la société civile est essentielle pour optimiser la valorisation des produits et services nationaux. Cette synergie permettra de relever les défis liés à la production de biens et services, à la commercialisation et à la promotion du made in Sénégal".

Dans la même veine, le ministre Abdourahmane Sarr a souligné que la promotion du contenu local nécessite la mise en œuvre de mesures concrètes et concertées. Parmi ces dernières, il a noté la consolidation des mécanismes existants. C'est-à-dire, a-t-il expliqué, le nouveau cadre des PPP, entièrement opérationnel, pose les jalons d'une implication accrue du secteur privé national et communautaire dans la réalisation des grands projets d'intérêt général. 

Appel à l’élargissement du contenu local dans des secteurs porteurs de croissance

Le ministre a également souligné la nécessité de l'adoption d’un cadre législatif et réglementaire plus favorable aux exigences de contenu local au-delà du secteur des hydrocarbures et des mines. De même, ajoute le ministre, le succès de la stratégie de promotion du contenu local dépend de la mobilisation et de l'engagement de tous les acteurs concernés, à savoir l’État, le secteur privé national, la société civile et les partenaires techniques et financiers.

De ce fait, dit-il, il leur faut renforcer l’esprit de dialogue public-privé avec la mise en place d’un cadre harmonieux.

Selon lui, une utilisation optimale des partenariats public-privé (PPP) est un défi qui doit être relevé dans un contexte de maîtrise des finances publiques et de nouvelles ambitions pour la transformation systémique de notre pays.

À son tour, le président du Conseil national du patronat, Beydi Agne, a invité les autorités sénégalaises à la préservation des acquis majeurs du dispositif réglementaire et juridique régissant le partenariat public-privé et le renforcement des pouvoirs de l'Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) dans les mécanismes de contrôle et de suivi de ses décisions.

De même, il a invité à la réservation exclusivement des ressources du Budget consolidé d'Investissement (BCI) aux entreprises à capitaux majoritairement nationaux, créatrices d'emplois durables. Dans la même veine, il a appelé à l'élargissement du contenu local dans des secteurs porteurs de croissance et stratégiques par la mise en place d'une loi de portée générale sur le contenu local, permettant ainsi aux départements ministériels concernés de procéder à des déclinaisons réglementaires et juridiques en fonction de la nature du secteur d'activité ciblé.

FATIMA ZAHRA DIALLO 

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