Ce géant aux pieds d'argile
L'Association des responsables de laboratoires et d'agences de promotion médicale (Arlap) a tenu une assemblée générale ce jeudi, afin de présenter les bases de sa restructuration, pour mieux tirer son épingle du jeu dans l'industrie pharmaceutique.
Pour les membres de l'Arlap, leur corporation, qui s'occupe de la promotion médicale, est tel "un géant aux pieds d'argile". Pour tirer un meilleur profit de ses potentialités, l'association compte poser des actes forts allant dans ce sens. ‘’Nous avons besoin d'être réorganisés, mieux structurés. Par exemple, le propriétaire d'une agence donnée ne doit pas s'ériger en un superman qui s'attelle à toutes les tâches de l'entreprise. Quoi que cela puisse nous coûter, il faut distinguer clairement le rôle de tout un chacun", s'explique le président de l'Arlap, Bara Mbaye.
"En guise d'illustration, poursuit-il, une agence sans les postes de chargés des questions juridiques et fiscales, peut être ouverte à toutes sortes de difficultés, notamment lors de la signature des contrats avec un laboratoire quelconque. Les dégâts de l'improvisation et de cette pseudopolyvalence ne feront que nous porter préjudice".
Lors de cette assemblée générale, les membres de l'Arlap ont également convenu que leur salut dépend aussi de l'érection de la "fraternité" en règle d'or dans leur secteur d'activité. "Nous devons être forts et nous faire respecter devant les laboratoires notamment. Pour citer un exemple concret, les labos ne doivent pas quitter une agence pour une autre comme bon leur semble. Pour contrecarrer cette pratique qui ne fait que rendre la concurrence malsaine, nous devons harmoniser les droits de commission et aussi cultiver la solidarité entre entreprises de promotion médicale", préconise le secrétaire général de l'association, Souleymane Mbengue.
Il ajoute, en insistant, sur la "mobilisation des forces" et sur la prise de conscience collective : ‘’Je pense que nous ne sommes pas encore conscients de notre force. L'industrie pharmaceutique draine des milliards de dollars et nous les propriétaires d'agence, sommes l'un des maillons les plus importants pour que les produits soient écoulés. Donc, il est plus que jamais temps d'occuper pleinement cette place qui est la nôtre. Mais, pour cela, nous devons être forts et être en mesure de gagner ensemble. Avant l'intervention de la tutelle notamment, le changement doit d'abord émaner de nous-mêmes".
Le niveau des délégués médicaux décrié
Parmi les contraintes majeures de l'Arlap, figurent en bonne place les ressources humaines de moins en moins qualitatives. Et pour franchir un certain cap, les fondements doivent être solides. "Le niveau de formation des délégués médicaux est à revoir, car celui-ci est très bas. Cela relève certes de la responsabilité des écoles de formation qui pullulent un peu partout sans disposer des qualités requises afin d'inculquer du d'avoir aux futurs délégués. Nous, propriétaires d'agence, sommes aussi responsables, car c'est à nous de définir la demande pour que ces écoles-là s'occupent convenablement de l'offre. En résumé, c'est une concertation collective qui doit s'opérer", estime le chef d'agence Alhassane Datt.
Mamadou Diop stagiaire