Le Sénégal veut protéger et valoriser son patrimoine culturel
L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), en collaboration avec le ministère de la Culture et de la Communication, a tenu hier un atelier sur la propriété intellectuelle, les savoirs traditionnels et les expressions culturelles traditionnelles.
Comment protéger les savoirs et expressions culturelles traditionnels sénégalais ? C’est la question au centre d’un atelier de 3 jours qu’accueille, depuis hier, Dakar. Il est initié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). Il réunit des acteurs en la matière pour trouver une solution pour le Sénégal. Les échanges ont porté sur les expériences et projets pour protéger et valoriser les savoirs traditionnels et les expressions culturelles traditionnelles de notre pays.
Mais qu’est-ce qu’un savoir traditionnel ? Il est, selon la définition la plus répandue, un ensemble vivant de connaissances qui sont élaborées, préservées et transmises d’une génération à l’autre au sein d’une communauté et qui font souvent partie intégrante de son identité culturelle ou spirituelle. Tandis que l’expression culturelle traditionnelle est une forme de la culture transmise de génération en génération ; elle est partie intégrante de l’identité et du patrimoine d’une communauté traditionnelle ou autochtone. Au Sénégal, les deux existent sous diverses formes.
Venu présider la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye a déclaré qu’au Sénégal, la diversité n’est pas une contrainte ; elle est une opportunité, une chance. C’est pourquoi elle doit être respectée, protégée et valorisée. ‘’Cet atelier est d’une importance cruciale, parce que traitant de ces questions stratégiques qui interpellent la communauté internationale qui doit trouver des solutions, afin que les savoirs intellectuels et les expressions culturelles traditionnelles puissent participer à un meilleur équilibre du monde’’.
Selon le ministre, les questions qui vont être traitées dans cet atelier vont soulever des défis ‘’redoutables et importants’’. ‘’Au-delà des défis sémantiques, vous aurez à traiter des contradictions entre l’universel et le particulier, des contradictions entre les identités des communautés et les identités nationales, des contradictions entre les intérêts des investisseurs, du public et ceux des détenteurs’’, a-t-il fait savoir.
‘’Valoriser les savoirs traditionnels et les expressions culturelles traditionnelles’’
Par ailleurs, selon l’administrateur principal de programme du bureau régional de l’Ompi pour l’Afrique, Yves Ngoubeyou, l’atelier vise à entamer un dialogue avec les communautés ‘’autochtones et locales’’, en vue de les sensibiliser sur la propriété intellectuelle. ‘’L’atelier ambitionne de poursuivre la réflexion en cours, au niveau national, sur l’élaboration de stratégies visant à tirer profit de la propriété intellectuelle pour protéger et valoriser les savoirs traditionnels et les expressions culturelles traditionnelles, tout en tirant profit au maximum des possibilités qu’ils offrent au niveau économique et en termes de développement’’, renseigne-t-il.
Pour le directeur général de l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologie, Makhtar Ba, ‘’cette rencontre est une occasion inespérée pour le Sénégal de participer durablement à l’édification nationale d’une stratégie inclusive capable d’aider à la sauvegarde des éléments du patrimoine immatériel public pour un Sénégal en développement’’. Cette étape, selon lui, ‘’une fois franchie, notre pays pourra se préserver des formes illicites d’utilisation de leur patrimoine’’.
HABIBATOU WAGNE