Moustapha Niasse annonce avoir écrit à l'autorité judiciaire
Le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a informé lundi les députés avoir adressé un courrier confidentiel à l'autorité judiciaire après avoir reçu une correspondance d’Oumar Sarr lui annonçant de son convocation à la Gendarmerie dans le cadre de l’enquête de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
Prenant la parole après l’adoption à l’unanimité du projet de loi portant modification de la loi organique sur la Haute cour de justice, M. Niasse a précisé qu’il a reçu le jour même une correspondance du député Oumar Sarr, par ailleurs coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition). Le président de l’Assemblée nationale a exhibé la lettre, avant de montrer une autre. ‘’Celle-ci est une lettre confidentielle’’, a-t-il dit, se gardant ainsi de donner le nom du destinataire de la correspondance. M. Niasse a rappelé le principe de la séparation des pouvoirs au Sénégal.
Mais, les députés membres du groupe parlementaire Libéraux et démocrates avaient quitté plus tôt la séance plénière pour protester contre l’absence de leur collègue et camarade de parti. M. Sarr est entendu dans le cadre des enquêtes sur les biens mal acquis. Les députés libéraux sont revenus dans l’hémicycle, peu après 12h, en compagnie de ce dernier, qui a été relâché après trois heures d’audition à la Section de recherches de la Gendarmerie nationale, basée à Colobane.
Ces députés avaient boudé, peu après l’ouverture de la plénière, lorsque Modou Diagne Fada, président dudit groupe parlementaire, avait en vain cherché à obtenir le renvoi de la séance au motif que son collègue Oumar Sarr était absent du fait d’une convocation des gendarmes. ‘’Tenir une séance (parlementaire) dans ces conditions revient à violer la Constitution ainsi que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, en son article 51’’, avait soutenu M. Diagne, chef de file de l’opposition parlementaire. Dans la majorité, Oumar Sarr N°2 (Rewmi), président de la Commission des lois, avait battu en brèche la position de son collègue du PDS, invoquant que l’article 51, dont il est question. Cette disposition parle de ‘’poursuite’’ et non de ‘’l’audition’’ d’un député pour justifier le renvoi d’une séance de l’Assemblée nationale.
APS