L’or perdu
Le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) a procédé hier à l'audition du ministre des Mines et de la Géologie, en particulier sur la question de l'exploitation de l'or de Sabodala.
Dans le cadre de sa deuxième session ordinaire ayant pour thème "Ressources naturelles et gouvernance des territoires", le Haut conseil des collectivités territoriales a procédé, hier, dans ses locaux, à l'audition du ministre des Mines et de la Géologie. Presque toutes les questions des hauts conseillers ont tourné autour de l'exploitation de l'or de Sabodala.
À la question : pourquoi l'or est plus cher au Sénégal que dans les autres pays, alors qu'il est exploité sur notre terroir ? À leur grande surprise, le ministre des Mines et de la Géologie, Oumar Sarr, a révélé que l'État n'a jamais vu la couleur de l'or artisanal produit à Sabodala. C'est la raison pour laquelle, a-t-il fait savoir, "nous pensons à la mise en place d’un comptoir national pour l’exploitation de l’or".
En effet, explique-t-il, il est grand temps que les Sénégalais et les bijoutiers en particulier parviennent vraiment à voir l’or qui est produit au sein du territoire national.
À la sortie de l'audition, le 4e vice-président du HCCT, El Hadj Momar Sambe, a dit être surpris de la réponse du ministre sur l'exploitation de l'or sénégalais. "J’ai été étonné d’apprendre que les tonnes d’or exploitées par les orpailleurs, donc par l’artisanat, ne sont pas connues ni contrôlées par l’État du Sénégal", s'est-il plaint.
Mais, dit-il, le ministre les a informés que l’État va travailler là-dessus pour moderniser tous les outils qui permettront d’avoir un regard, mais aussi un contrôle précis sur cette question de l’or.
Par ailleurs, le ministre des Mines et de la Géologie a fait savoir qu'ils travaillent pour le versement du fonds aux collectivités territoriales. Dans la même veine, dit-il, "nous avons été également préoccupés par les titres miniers qui ont été octroyés aux exploitants et le fait que certains titres datent du temps colonial et expriment quelques fois une situation de paradoxe dramatiquement vécu par les populations, à savoir que finalement les terres appartiennent à l’exploitant dans des villages qui sont impactés".
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)