Cet ‘’Amour merveilleux’’ venu du silence
Sorti d’un long silence, Baye Sèye se forge une nouvelle identité musicale influencée par son initiation au chant lyrique et sa passion pour le reggae.
Après un ‘’break’’ de cinq ans, Baye Sèye signe son retour sur la scène koldoise. Le single ‘’Wonderful love’’ (Amour merveilleux) donne un avant-gout de son prochain produit, teinté par un engagement lyrique.
Baye Seye, 41 ans, se dit guéri de sa déception personnelle et professionnelle qui l’a poussé à se retirer de la scène. Il a surtout mûri et revient avec un reggae aux accents chargés de spiritualité, venant d’un univers où se mêlent joie et douleur, foi et désespoir. Avec le recul, Baye Sèye s’est maintenant forgé une nouvelle identité musicale.
Il est passionné de reggae depuis sa tendre enfance. Baye Sèye a contracté le virus musical dans le cercle familial. Il est tombé dedans quand il était môme. ‘’Mon père était un musicien, il chantait la salsa‘’, révèle-t-il.
Le reggaeman est encore au collège quand il compose ses premiers textes en français, en anglais et en mandingue. Emporté par la vague Hip Hip qui connaît un gros succès au milieu des années 90, l’ado quitte l’enseignement général pour se lancer dans la musique. ‘’Je fais partie des pionniers du rap à Kolda’’, raconte-t-il.
Pour améliorer son niveau d’anglais et vivre sa passion, il s’inscrit à l’institut national de Gambie. Là-bas, il participe à plusieurs concours et aligne les premiers prix aux concours de chants. ‘’La musique s’apprend et n’a rien à voir avec les études’’, dit-il. Parchemin en poche, il entame sa carrière musicale dans les concerts et festivals du Fouladou.
Grâce à ses chansons militantes, dans la pure tradition de son style musical, le reggaeman est devenu la voix des sans voix de la région de Kolda.
Révoltée, sa musique véhicule un message franc, proche des préoccupations sociales. Baye Sèye s’érige contre la méchanceté, la médisance. Il chante aussi l’amour du prochain, la bravoure, l’abnégation au travail, entre autres. ‘’J’utilise le reggae pour éveiller les consciences et dénoncer les injustices subies par le peuple koldois’’, précise-t-il.
Ses deux précédents albums, ‘’Africa’’ (13 titres) et Wandifin (qui veut dire en langue mandingue ‘’la chose d’autrui’’ sont de la même veine et traite de sujets divers et engagés.
Après cinq ans de silence, et une expérience personnelle marquée la découverte du chant lyrique et son affinité pour le reggae, le Koldois semble enfin trouver… sa voix. ‘’Il suffit que j’y mette la volonté, le courage, l’abnégation et percer le mystère pour atteindre le sommet’’, dit-il.
EMMANUEL BOUBA YANGA (Kolda)