Les exigences des enseignants du Saemss
La suppression de la départementalisation du Brevet de fin d’études moyennes, le paiement à temps des avances et des indemnités dues aux examinateurs sont, entre autres, les exigences des enseignants du Saemss, au moment où on s’achemine vers les examens de fin d’études.
Pour un bon déroulement des examens de fin d’année, le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) exige du gouvernement la suppression de la départementalisation du Brevet de fin d’études moyennes et le retour à l’orthodoxie en l’alignant sur le Bac. Il demande aussi le paiement à temps des avances et indemnités dues aux examinateurs et la sécurisation de tout le processus dans un contexte où on note, selon le secrétaire général Saourou Sène, de plus en plus des cas d’agression à l’encontre du corps professoral.
En conférence de presse, les enseignants ont menacé d’hypothéquer la prochaine année scolaire 2021-2022, si les engagements souscrits ne sont pas respectés. Ce, malgré l’accalmie notée cette année.
Le Saemss appelle l’ensemble des enseignants du Sénégal à une mobilisation sans faille, pour engager le combat, le moment venu. ‘’Nous le rappelons, encore une fois, l’année scolaire s’est déroulée sans perturbation majeure, malgré l’absence totale de dialogue entre l’Etat du Sénégal et les organisations syndicales du G7, pour lesquelles le protocole d’accord du 30 avril 2018 tarde à se concrétiser’’, a déclaré hier Saourou Sène.
Après avoir renouvelé sa disponibilité et sa considération aux enseignants du Sénégal, il souligne son ferme engagement à porter à bras-le-corps toutes les préoccupations des collègues, ‘’pour une école de la réussite, à travers la matérialisation des accords sans lesquels l’école ouvrira ses portes, en octobre, avec une lutte acharnée et sans concession des enseignants du Sénégal’’.
Abris provisoires
Interpellé sur la question des abris provisoires, Saourou Sène a fait remarquer ‘’qu’ils sont tellement sur des questions de survie des enseignants, que celles pédagogiques de l’école reviennent en dernière ligne’’. ‘’Cela n’est pas acceptable’’, martèle-t-il. ‘’Le gouvernement, espère-t-il, aidera à dépasser ces questions d’avancement, d’intégration et autres pour qu’ils puissent se consacrer sur l’école sénégalaise’’.
En tout cas, le syndicaliste veut que le ministère de l’Education nationale dise aux Sénégalais où en est gouvernement avec le projet de résorption des abris provisoires dénommé ‘’Zéro abri provisoire’’.
Il invite les inspecteurs de l’éducation et de la formation et les inspecteurs d’académie à identifier dans leur circonscription académique là où il y a des abris provisoires, pour que l’on trouve d’autres locaux pour permettre la tenue des examens dans la plus grande quiétude. Il est inadmissible, à ses yeux, ‘’que des élèves entament des épreuves dans des abris provisoires et que la pluie perturbe tout’’.
MODIFICATION DU CODE PENAL Le Saemss décèle des dispositions qui pourraient être une menace aux libertés Le Saemss a exprimé sa position par rapport à l’adoption du projet de loi 10-2021 modifiant la loi 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal et le projet de loi n°11-2021 modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale. Les enseignants constatent que certaines dispositions pourraient constituer des restrictions, des menaces et des entraves. Aida Diène Le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) s’invite dans le débat sur l'adoption, en séance plénière le vendredi 25 juin 2021, du projet de loi 10-2021 modifiant la loi 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal et celui n°11-2021 modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale. En conférence de presse à leur siège, les syndicalistes ont soutenu qu’il y a dans ce projet de loi ‘’des dispositions qui pourraient constituer des restrictions, des menaces et des entraves dans l'exercice de certains droits et libertés fondamentaux consacrés par des conventions ratifiées et par la Constitution du pays’’. Il s'agit, selon Saourou Sène, de la liberté syndicale consacrée par les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) et l'article 8 de la Constitution du Sénégal, sans oublier la loi 61-33 portant statut général de la Fonction publique. Toutefois, le SG Saourou Sène se veut clair : les enseignants n’accepteront jamais de perdre leur droit de manifester. ‘’Un Code pénal changé ou pas n'empêchera aucunement au (Saemss) d'exercer ce droit constitutionnel consacré par les conventions internationales. Quelles que soient les modifications apportées, elles ne sauraient enterrer nos libertés syndicales. Nous n’accepterons pas que l’on nous oppose aucune loi pour pouvoir manifester demain, lorsque nous le jugeons nécessaire'', précise Saourou Sène. Le Saemss condamne, ainsi, l’empressement notoire et l’absence de concertation avec les acteurs. Face aux glissements notés, dit Saourou Séne, dans la nouvelle loi, notamment en ses articles 45.1, 238 et 279.1 à 279.8 qui établissent la nouvelle responsabilité pénale des personnes morales autres que l’Etat et les collectivités locales, en cas de destruction ou de dégradation de biens, lors de manifestations et la redéfinition de l’association de malfaiteurs, le Saemss met en garde le gouvernement contre toute tentative de restriction ou de remise en question des libertés et des acquis fondamentaux obtenus de hautes luttes. |
Aida Diène