Les présumés casseurs en liberté provisoire
Les présumés cambrioleurs du domicile de l’ex-ministre libéral Serigne Mbacké Ndiaye sont sur les traces des casseurs de la mairie et de l’agence Senelec de Yeumbeul, lors des émeutes de l’électricité du 27 juin 2011. Le fils de l’ex-député socialiste Khadim Lô et ses trois coïnculpés bénéficient d’une liberté provisoire depuis hier. Ils seront définitivement libres si le tribunal correctionnel de Dakar suit le réquisitoire du parquet.
Des cris et des larmes de joie. C’est dans cette ambiance qu’a pris fin hier le procès des présumés cambrioleurs du domicile de Serigne Mbacké Ndiaye, ex-porte-parole de l’ancien président Abdoulaye Wade. Après 18 mois de détention préventive, Khadim Lô et ses trois coïnculpés Assane Ndiaye, Khadim Diop et Pape Abdou Ndiaye ont bénéficié hier d’une liberté provisoire, après une demande formulée par leurs avocats. Cette liberté peut être définitive dans un mois, le 21 mars prochain, si le tribunal correctionnel suit le parquet.
Dans son réquisitoire, le représentant du parquet a demandé que les prévenus soient condamnés à une peine couverte par la détention préventive. Dans ce sens, il a requis 2 ans dont 18 mois ferme, compte tenu que la partie civile s’est désistée et que les prévenus sont des élèves. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion, actions diverses et rassemblement illicite ayant causé des dommages à la propriété d’autrui. En sus, il y a la détention d’arme sans autorisation administrative pour Khadim Lô.
A l’exception de Pape Abdou Ndiaye, le reste des prévenus a catégoriquement nié les faits de saccage et de vol commis au domicile de l’ancien ministre porte-parole de la Présidence de la République sous le régime libéral.
Khadim Lô, fils de l’ancien député socialiste Pape Lô, et frère du célèbre transporteur Bada Lô, arrêté à cause de son téléphone portable ‘’oublié’’ sur place, a clamé son innocence. Il a soutenu que son téléphone a été volé, au cours d’une agression dont il a été victime le même jour vers entre 20h et 21h. Seulement, le relevé de la Sonatel atteste des communications entre lui et son co-prévenu Assane Ndiaye dit Marcus, entre 23h 29mn et 23h 57mn.
‘’Je n’ai jamais avoué. Les policiers ont tout inventé. A minuit, j’étais chez Khadim Lô. J’ai composé son numéro, car il m’a dit que son téléphone a été volé’’, s’est défendu Assane Ndiaye qui est à l’origine de l’arrestation de ses co-prévenus. Reconnaissant les faits, Khadim Lo a tenté de limiter sa responsabilité pénale. Selon ses dires, il n’a pas participé à la casse, même s’il s’est rendu au domicile de la partie civile.
‘’J’ai manifesté en compagnie d’autres jeunes. Lorsque j’ai entendu quelqu’un dire qu’il y a un ministre qui habite ici, j’ai suivi la foule par curiosité’’, a soutenu pour sa part Pape Abdou Ndiaye, élève en classe de troisième.
La défense a axé sa plaidoirie sur le contexte dans lequel les faits se sont déroulés. Aussi a-t-elle sollicité la clémence, à défaut d’une relaxe. Dans sa réplique, le représentant du parquet a estimé que les faits reprochés aux prévenus n’ont aucun rapport avec les manifestations du M23 à l’époque. ‘’C’étaient des manifestations patriotiques et certains en ont profité pour commettre des vols’’, a-t-il soutenu.
Et pour eux, il s’agit d’une véritable humiliation pour leur idole.
FATOU SY