Publié le 12 Apr 2025 - 11:24
CAN U17 - CÔTE D’IVOIRE / SÉNÉGAL (0-0, 5 TAB 2)

Les Lionceaux butent sur les Éléphanteaux

 

L’équipe du Sénégal est éliminée de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans par celle de la Côte d’Ivoire à l’issue de la séance des tirs au but (0-0, 5 TAB 2), lors d’un match comptant pour les quarts de finale.

 

Le Sénégal a perdu la défense de son titre de champion d’Afrique de football en catégorie cadette. Les Lionceaux ont été éliminés en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations U17 par la Côte d’Ivoire, ce vendredi. Les deux équipes se sont neutralisées pendant tout le temps réglementaire (0-0). Il a fallu recourir à la séance des tirs au but pour les départager. Les Ivoiriens ont été plus adroits en s’imposant 5 tirs au but à 2.

Des Sénégalais dominants

Le onze de départ du Sénégal a connu un léger changement, notamment au milieu de terrain, avec la première titularisation de Maurice Biaye, préféré à El Hadj Ibrahima Sow, titulaire lors des trois matchs de poules. Biaye forme un duo avec Ousseynou Ndiaye dans l’entrejeu, devant le trio composé de Sidy Barhama Ndiaye à droite, Ibrahima Sory Sow au milieu et Mouhamed Wagne à gauche, qui revient dans le onze. El Hadj Baytir Fall se retrouve à la pointe de l’attaque à la place d’Abdourahmane Mbodji. Vincent Gomis reste toujours aux commandes dans le but. Pape Ibrahima Faye a reconduit la paire de l’axe central composée de El Hadj Malick Cissé et Cheikh Dieng, aligné contre la Somalie. Sur les côtés, les deux Mbengue, Alpha à droite et Lamine à gauche, sont bien présents.

Les Ivoiriens affichent leurs ambitions en se projetant rapidement dans le camp sénégalais. Imbus de leur statut de meilleure attaque du tournoi, les protégés de Bassiriki Diabaté cherchent à marquer le plus vite possible. Ils mettent un pressing très haut sur l’équipe sénégalaise, qui peine à sortir le ballon de sa moitié de terrain. Le jeu basé sur les transitions et les courses met en difficulté les champions en titre. Les trois corners concédés par le Sénégal après seulement dix minutes de jeu illustrent cette présence ivoirienne dans le camp adverse. Après dix minutes d’endurance, les Sénégalais renversent la tendance et prennent le jeu à leur compte. Les Lionceaux repoussent l’offensive ivoirienne. Présents dans le duel du milieu, les protégés de coach Faye récupèrent de nombreuses balles. Ils se rapprochent de la zone ivoirienne, mais ne réussissent pas à inquiéter le portier Christ Kouassi. Malgré une domination de 62%, le Sénégal n’arrive pas à débloquer le compteur.

Une inefficacité offensive fatale

L’équipe sénégalaise revient des vestiaires avec les mêmes dispositions. Elle continue à attaquer le camp ivoirien. Les Lionceaux pénètrent dans les 18 mètres de l’adversaire, mais échouent dans le dernier geste. À l’image de Baytir, qui manque de lucidité et multiplie les mauvais choix, alors qu’il s’est retrouvé plusieurs fois dans la surface de réparation ivoirienne. À la 53e minute de jeu, c’est Wagne qui passe à côté de l’ouverture du score. L’attaquant tente une reprise, mais manque son geste.

Le sélectionneur national procède à des remplacements en faisant entrer Mouhamadou Mbodji et El Ibrahima Sow respectivement à la place de Baytir et Biaye (65e). Le Sénégal continue de dominer le match. Les Ivoiriens sont obligés de défendre. Leur buteur attitré, Alinho Haidara (10 buts), est muselé par la défense sénégalaise. Les Éléphanteaux vont même être réduits à dix suite à l’expulsion d’Obli Kouamé à la 89e minute à cause d’un coup de pied sur la tête de Lamine Mbengue. La chance semblait sourire aux champions sortants. L’arbitre accorde onze minutes de temps additionnel. Malgré ces avantages, les poulains de Pape Ibrahima Faye n’en profitent pas. Les Sénégalais poussent, mais n’attaquent pas les 18 mètres de l’adversaire pour matérialiser leur supériorité numérique. Et quand ils ont des opportunités de marquer, elles sont dilapidées. Cette inefficacité offensive, décriée depuis le début de la compétition, leur a finalement été fatale. À la fin du temps additionnel, les deux équipes sont envoyées directement à la séance des tirs au but. La Côte d’Ivoire inscrit ses cinq tentatives, tandis que le Sénégal manque son deuxième tir. Ousseynou Ndiaye voit son tir échouer sur le poteau droit de Kouassi

PAPE IBRAHIMA FAYE (COACH DU SÉNÉGAL)

« Notre chantier, c'est vraiment l'attaque »

« La Côte d'Ivoire nous a arrêtés. Mais pourquoi suis-je satisfait ? On a vu quand même la différence avec les autres quarts de finale, dans les autres matchs. Vraiment, c'étaient des scores fleuves. Mais ce match-là, les deux équipes se sont tenues en respect. Elles se sont données à fond. C'était vraiment un beau spectacle. Bien que nous n'ayons pas marqué de but, eux non plus n'ont pas marqué. Mais respect aux jeunes, respect aux deux équipes.

Je ne suis pas vraiment dans les ressemblances ou dans l'histoire. Moi, je suis un formateur. J'apprends à mes jeunes à compétir. Ce qui m'intéresse le plus, c'est leur développement technique et tactique. Ce n'est pas vraiment rester là à vouloir prendre la revanche des aînés. Non, ce n'est pas notre idéal. Notre idéal, c'est de les voir jouer au football comme certains le font sur d'autres continents. Parce que n'oubliez pas que l'Afrique doit vraiment jouer plus que les autres continents.

Les autres continents ont tous les moyens de prendre les jeunes à la pré-formation, de les former aussi. Peut-être que l'Afrique a des problèmes d'infrastructures et de moyens, même en termes de cadres. Je ne peux que féliciter la structure mère, la CAF, qui n'arrête pas d'organiser des stages pour les cadres et des compétitions pour les jeunes.Notre chantier, c'est vraiment l'attaque, les combinaisons en attaque, le jeu de finition.

On a beau apprendre aux jeunes à démarrer le jeu par derrière, à créer des appels de balle vers l'avant, à essayer de trouver la moitié de terrain, tout ça, maintenant, ils le comprennent. Mais malheureusement, le chantier reste l'attaque. Puisque nous sommes toujours en formation, le travail continue. »

LOUIS GEORGES DIATTA

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