Les cadres casamançais saluent la décision de Salif Sadio d’aller aux négociations
Le Collectif des cadres casamançais déclare qu’il se réjouit de la décision du chef rebelle Salif Sadio d’aller à des négociations de paix avec les autorités sénégalaises, informe l'Aps. Lundi, dans un entretien à Radio France Internationale (RFI), M. Sadio a une nouvelle fois indiqué qu’il acceptait d’entamer des négociations de paix avec le gouvernement sénégalais, mais exigé qu’elles se tiennent ''en dehors de l'Afrique''. ‘’Le Collectif des cadres casamançais se réjouit de cette disposition de Salif Sadio qui vient de confirmer celle […] d’autres tendances du MFDC’’ (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), indique le communiqué.
‘’Le lieu de la tenue de ces négociations importe peu’’, affirment les cadres casamançais dans ce document signé de leur président, l’architecte Pierre Goudiaby Atépa. Ils soutiennent que ‘’l’essentiel, c’est de créer une base de confiance réciproque entre‘’ le MFDC et le gouvernement ‘’et entamer ce dialogue tant souhaité’’. ‘’La diligence à s’accorder sur l’essentiel est le meilleur gage de succès pour toutes les parties [prenant part] au processus de paix en Casamance’’, déclarent les cadres de la Casamance. ‘’L’implication de la communauté Sant’Egidio’’ que souhaite Salif Sadio ‘’est une initiative du Collectif [des cadres casamançais] pour rapprocher le MFDC et l’autorité (l’Etat du Sénégal) et ouvrir la voie pour des négociations franches et sincères’’, précisent-ils.
‘’Nous nous réjouissons de’’ ce que l’implication de Sant’Egidio ‘’semble acceptée par tous’’, lit-on dans le texte. La participation ou pas à ces négociations de Sant’Egidio, une organisation catholique créée en 1968 en Italie et réputée fin négociateur, ‘’concerne le Sénégal tout entier et les forces vives de la Casamance en particulier, qui ont leur mot à dire’’, selon les cadres casamançais. Ils affirment qu’ils ‘’[réitèrent leur] confiance au chef de l’Etat [Macky Sall] et au MFDC et les encourage à poursuivre la démarche pour prendre ensemble les mesures appropriées et destinées à mettre fin aux souffrances des populations victimes’’ de ce conflit. Depuis une trentaine d’années, un conflit armé oppose le gouvernement au MFDC, qui est éclaté en plusieurs tendances, dont celle que dirige Salif Sadio. Le conflit a fait plusieurs morts dans les rangs de l’armée comme chez les combattants du mouvement indépendantiste et les populations civiles. Fin-2011 et début-2012, il a pris une tournure nouvelle : des combattants du MFDC ont pris en otage une dizaine de soldats et refusent encore de les libérer.