Dessinateur devenu tatoueur
C’est dans son ‘’laboratoire’’ à Patte D’Oie Builders que Christophe Dumont dit Krist Tatoo a reçu l’équipe d’EnQuête. Il est tatoueur depuis plus d’une quinzaine d’années. Un métier qu’il exerce par passion.
Son nom sonne français. Mais, Christophe Dumont, âgé d’une trentaine d’années, est sénégalais. D’un père goréen et d’une maman cap-verdienne, il est né à Dakar et a grandi à la Patte d’Oie Builders. Kris Tatoo, de son nom d’artiste, a fait 16 ans dans ce métier. Une profession qu’il exerce avec passion. Avec de bonnes prédispositions en dessin, tout le prédestinait à cette pratique. ‘’J’exerce ce métier avec beaucoup de passion et d’amour’’, confie-t-il. Habillé d’une chemise bleue et d’un pantalon kaki, Kris est à l’œuvre. Chez lui, avant de se faire tatouer, les mineurs doivent avoir l’autorisation de leurs parents. Cette dernière peut être écrite ou verbale.
Une façon pour lui de s’entourer de certaines garanties. ‘’Faire ce travail, c’est faire plaisir aux gens. Parce qu’ils vont garder une image qui va rester intacte sur leur corps pendant toute leur vie. C’est la raison pour laquelle j’insiste beaucoup sur la qualité du dessin, sa signification. C’est important. A la base, c’est de l’art, une histoire par rapport à la personne. Donc, ce travail nécessite un engagement sérieux’’, avance-t-il. ‘’Avant de commencer le dessin à faire, je donne tous les détails à la personne.
Les tatouages doivent refléter la personnalité du client, l’idée qu’il veut partager’’, ajoute-t-il. Sur un ton franc, il avoue qu’il tatoue les parties les plus intimes de la femme. ‘’Je le dis pour éviter de vous mentir. Seulement, tout se passe dans le professionnalisme et le respect de la personne’’, lâche-t-il. Selon lui, tout se passe naturellement. Il dessine sur ces dernières comme s’il le faisait sur une toile ou sur un bras. Ses prix varient entre 25 000 à 500 000 F Cfa. La facturation dépend de la taille et du modèle choisi. Chez lui, faire un motif peut prendre des années ou des mois ou même 30 mn.Tout dépend du motif du ‘’tatoo’’ et de la capacité de la personne à supporter la douleur. Une douleur que Krist trouve désagréable mais pas atroce.
Chez Krist, ce sont les femmes célibataires qui sollicitent le plus ses services. Celles qui le font souhaitent la plupart du temps cacher des vergetures ou des cicatrices. Des femmes mariées, il en tatoue. ‘’La plupart des dames en parlent à leurs maris avant. Il y a aussi des époux qui accompagnent leurs femmes ou qui les envoient pour se faire tatouer’’, explique-t-il. Il a un catalogue de modèles déjà réalisés. Il le garde jalousement. Pour lui, certains métiers, comme celui qu’il exerce, demandent de la discrétion et de la maturité.
HABIBATOU WAGNE