Un récit de mémoire pour la jeunesse et les nostalgiques
En marge de la célébration des 52 ans d’existence du groupe Xalam 2 et des 56 ans du Théâtre national Daniel Sorano, un grand concert est prévu en début janvier 2022, dans ce haut lieu de la culture sénégalaise.
A l’occasion de l’anniversaire de ses 52 ans d’existence, le groupe Xalam 2 donne rendez-vous aux Sénégalais, dès le 1er janvier 2022 au Théâtre national Daniel Sorano, pour un show explosif. Ce groupe, qui a révolutionné la musique sénégalaise et marqué les esprits au niveau de la scène musicale mondiale, revisitera son répertoire global : de l'époque de ‘’Dahida’’, à la période récente marquée par l'album ‘’Waxati’’, en passant par la période ‘’Doley Mboolo’’ et l'album ‘’Adé’’.
Ce sera ainsi un concert-mémoire pour les musiciens de ce groupe mythique qui souhaitent communiquer leur parcours et leur expérience avec la jeunesse.
‘’Il n’y a pratiquement pas d'invités. Le concert est spécialement consacré au groupe Xalam 2’’, a rassuré le musicien Coundoul, avant-hier, en marge d’un point de presse. ‘’Nous allons montrer tout le chemin que nous avons parcouru, de 1969 à maintenant, par le travail et la recherche. Nous avons fait une recherche sur les ethnies. C’est ce patrimoine-là que nous avons envie de partager avec la jeune génération’’, a-t-il expliqué, soulignant que le Xalam 2 est l’un des rares groupes d’Afrique à avoir survécu à toutes formes de tendances musicales.
Ainsi, au-delà d’un spectacle scénique, il est question d'exposer le rapport que Baye Babou, Taffa Cissé, Henri Guillabert, Brams Coundoul, accompagnés de Jean-Philippe Rykiel, ont avec la culture. C’est-à-dire le respect, la discipline et le professionnalisme. Poursuivant, l’un des porte-parole du jour déclare : ‘’C’est très important pour toute la jeunesse. Parce qu'on est aujourd’hui dans un système de buzz ; ce qui est très dangereux pour un artiste. Le buzz, c’est pour un instant ; un artiste, c’est pour la vie. Même quand un grand artiste joue sur le buzz, après il n’existe plus. Un buzz est toujours balayé par un autre’’.
Pour sa part, Jean-Philippe Rykiel invite particulièrement les instrumentistes à suivre le spectacle. ‘’Henri et moi, on est les joueurs de claviers du groupe. On est plus dans l’informatique, dans tout ce qui est machine. On sait qu’il y a des instruments qui sont absolument irremplaçables. Et les jeunes musiciens sont trop attirés par ça. Ils doivent venir nous écouter pour voir ce qu’on peut faire avec une machine’’, a-t-il dit.
Fêter les 56 ans du Théâtre national Daniel Sorano
L'événement sera aussi l'occasion de fêter les 56 ans du Théâtre national Daniel Sorano, inauguré le 17 juillet 1965. Haut lieu de la culture sénégalaise, il a accompagné des générations d'artistes et de spectateurs, grâce à sa vitalité scénique ayant jalonné l'histoire de la création contemporaine du Sénégal. ‘’On sait bien que l’histoire de la musique traditionnelle ne peut pas se dissocier avec la contribution du groupe Xalam 2. A cela s’ajoute le fait que le théâtre Daniel Sorano, depuis un certain moment, s’oriente vers l’ouverture. Au-delà de ce que nous faisons avec l’Ensemble lyrique traditionnel, le Ballet national la Linguère, la Troupe nationale dramatique, nous sommes dans une option de collaborer avec tous les grands groupes du Sénégal’’, a déclaré la direction générale avec Abdoulaye Koundoul à sa tête.
Le 4 avril dernier, l’Ensemble lyrique traditionnel de Sorano a fait un duo avec la Musique principale des forces armées. Le jour de la Korité, il a aussi joué avec d’autres sommités de la musique : Daba Sèye, Assane Mboup, Khady Mboup, etc. Le percussionniste du Xalam 2, Moustapha Cissé, est d’avis que Sorano est le temple de la culture. ‘’Sorano nous a tous accompagnés à la découverte des plus grands artistes du monde. Je me rappelle, quand il y avait une soirée de gala avec le président Senghor, ce n’était pas n’importe qui qui venait au théâtre’’, raconte-t-il.
BABACAR SY SEYE